vendredi 20 novembre 2009

22.06.2009


Je suis rentrée en France.
Mon flacon de parfum s'est vidé dans mon sac, imbibant ma brosse à dents. Mon haleine sent les fleurs des champs.

Sur mon lit, cette carte postale avec une image de Banksy, une déclaration d'amour de Nicholas que je n'ai lu qu'une fois arrivée. Sinon ça aurait pu me tenter de rester sur l'île.

Ces derniers instants à Londres ont été fous.

Le vendredi j'ai été invitée à manger chez Mike et Anna. Elle a cuisiné un plat très anglais, un kedgeree; et avait acheté du fromage british. Je l'aime beaucoup; pas seulement car elle a donné mon numéro à Nick mais aussi car elle respire la bonté. Elle m'a invitée à revenir chez elle si j'avais besoin d'un hébergement à Londres, j'ai vraiment apprécié.

Le samedi je suis allée à East London passer mon TOEFL. Je n'étais pas prête, n'avais pas ouvert un bouquin mais on peut considérer que les neuf mois précédents passés en Angleterre étaient un bon entrainement. Je m'attendais à une fac high tech vu le nom : college of business et computing. Mais j'ai en fait atterri dans l'endroit le plus déprimant de Londres: tableaux horribles aux murs, moquette rouge défraîchie, fausse plante. Au début de l'exam, j'avais envie de partir et profiter de ma dernière journée libre à Londres. Mais non, je suis restée jusqu'à la fin, j'avais tout de même claqué 185 dollars...
Le soir, je suis allée chez Nicholas, on a commandé à manger indien et je me suis endormie, exténuée devant son film préféré (14 angry men). Le matin, je suis partie travailler.

Ce dimanche là, c'était mon dernier shift. Après le service, je suis restée boire avec mes collègues. Ils m'ont offert un livre de cuisine et un coussin avec l'union jack. J'ai été touchée. Contre toute attente, je n'ai pas pleuré.

Ce matin, je me suis levée à 9h. Nicholas a déclaré avoir une course à faire. Il n'est revenu que 2h après, alors que j'étais douchée, avais nettoyé ma chambre, fini de boucler mes valises. On a mangé des croissants, des mûres et bu du smoothie à la mangue. Il m'a ensuite offert son livre préféré: keep the aspidistra flying d'orwell. Puis le taxi est arrivé, il m'a accompagné. J'ai enregistré mes bagages. Puis il a pris une bière, une doom bar comme à son habitude; et moi un expresso.

J'ai volé.

Papa m'attendait.

A la maison, maman arrosait les fleurs. Elle avait cuisiné un civet de lièvre pour moi. On a bu l'apéritif. J'ai téléphoné à mamie. Regardé le film de ma soeur. Pensé à Nicholas. Défait mes valises. Me suis dit que ma vie était un gros bordel.

Photo: en hommage à Jono Cox, l'homme le plus déjanté du monde

mardi 23 juin 2009

23.06.2009



Je suis rentrée.

Fin de la saison 1.

Prochainement, tout ce qui n'a pas été révélé (ou presque).
Et l'épilogue.

Merci de votre fidélité. Aurevoir.

vendredi 19 juin 2009

19.06.2009


Alors voilà, on est vendredi, et tout le monde parle de mon départ. Dimanche c'est mon dernier jour au travail; le chef m'a demandé ce que je voulais manger pour mon « dernier repas ». Super, j'ai droit au même traitement de faveur que celui accordé aux condamnés à mort...Je déteste les dernières fois.

Je pense arriver à gérer les valises. Même si j'ai été prise d'une crise d'achat compulsifs vu le cours de l'euro et préfère faire mon shopping ici (trois jeans achetés en deux jours – par exemple). Puis je laisse la moitié de mes affaires chez Nicholas S. C'est pas comme si je partais pour toujours.

La comédie musicale du Roi Lion était bien. Même s'il y avait plein de chinois (le metteur en scène est asiatique). Un beau théâtre, de beaux costumes, et de la bonne glace double chocolat pendant l'entracte. En sortant, j'avais des chansons dans la tête et sautillais sur le trottoir telle une antilope.

Hakuna matata.

mercredi 17 juin 2009

17.06.2009



J'ai passé un bon week-end ensoleillé à faire découvrir Londres à Ophélie et Ludo. Ils ont tellement aimé que leur séjour a remis en question leur projet de déménager à Bruxelles. Je pense que ce qui est bien dans cette ville, c'est que grâce à la diversité qui l'habite, tout le monde peut y trouver sa place et s'y sentir chez soi (c'est bien là mon problème d'ailleurs).

Lundi il faisait presque beau et avec Sam je suis allée à la piscine. Puis bien sûr il a plu donc on est rentrés.

Sûrement le stress, la fatigue et l'appréhension de rentrer, je me sens mal. Hier j'ai fait un double service mais j'étais trop faible. (J'ai mal aux glandes salivaires)

Ce soir je vais voir la comédie musicale du Roi Lion; vendredi soir je suis invitée à un repas chez des amis. Je ne sais pas encore ce que je veux faire de mon dernier samedi soir (après le TOEFL...). Et dimanche soir c'est rassemblement au Earl Spencer pour un dernier verre.

Je vais commencer à faire mes bagages. Sachant que je ne pourrais pas tout emporter, je vais dans un premier temps prendre tout ce qui pourrait m'être potentiellement utile cet été.

On n'est que mercredi, c'est bizarre, j'ai l'impression que cette semaine n'en fini pas, comme si je voulais la faire durer plus longtemps.

vendredi 12 juin 2009

12.06.2009




Ce soir je vais à St Pancras Station récupérer Ophélie et son copain, ils viennent de Paris pour le week-end. Du coup, je ne travaille pas, c'est cool.

Hier j'ai enfin fini mes demandes de master. J'avoue que sur le dernier je me suis un peu lâchée: en plus de la lettre de motivation ils demandaient une réflexion (entre 3 et 5 pages) sur notre formation passée, nos projets futurs. En gros, j'ai cassé le système universitaire (pas complètement, surtout la méritocratie). Et j'ai conclu en citant Jean Claude Dusse : « Fonce, sur un malentendu ça peut marcher ».

Sinon, je suis allée manger un cheesecake à la crème brûlée au coffee shop de la mère à Yazmin. Elles ferment à la fin de la semaine et vont ouvrir une boutique de cadeaux.

Toujours pas envie de partir.

mardi 9 juin 2009

09.06.2009


Ce blog a été bien trop censuré.

Ce que je pense vraiment: en France tout le monde me dit « Rentre, rentre, tu nous manques! ».
A Londres, tout le monde me dit « Reste, reste, tu vas nous manquer! ».

Et moi je suis au milieu.

Ce qui pourrait faire pencher la balance en faveur du fait que je revienne en Angleterre (je ne suis pas encore partie et songe déjà au retour): l'absence de Sarkozy, la mentalité des gens, les opportunités de trouver un job, Nicholas S. (et je ne parle pas du Président).

(Désolée maman.)

lundi 8 juin 2009

08.06.2009



La soirée filles au Earl Spencer s'est bien passée, on s'en est encore sorties pour une modique somme, bénéficiant d'un discount spécial employés. Ma mort professionnelle est annoncée, marquée d'une astérisque rose sur le tableau du personnel à la date du 21. Le jour de l'été, je n'y avais pas songé.

Je sais aussi qu'une fille va récupérer ma chambre, une Française d'origine Algérienne.

Je sais tout ça mais ne réalise pas vraiment que je pars. J'ai le sentiment que je prends juste des vacances.

Vendredi soir, on a remis ça avec les filles du pub, nous sommes allées clubber ensemble. Autant dire que je profite des nuits londoniennes.

Ce week-end, Ophélie, une copine qui est à Paris, et son copain viennent à Londres. Dernière fois que je joue les guides.

Toujours dans les dossiers d'inscription pour la fac, ça me semble interminable et je n'ai même plus envie de m'appliquer à écrire des lettres de motivations convaincantes.

La date du TOEFL approche. J'ai été plus studieuse que ça dans ma vie.

J'ai hâte de revoir tout le monde, mais en même temps je ne suis pas sûre de vouloir quitter ce que j'ai construit ici. J'ai le sentiment que je vais rentrer, que rien n'aura bougé en France, que je retrouverai ma chambre dans le même état, les gens qui auront fait des choses intéressantes (ou pas) ces six derniers mois mais seront les mêmes.

Le cul entre deux chaises. Je me demande comment on dit ça en anglais...