vendredi 28 novembre 2008

28.11.2008


Les porcs ont quitté l'appartement, jour de fête! Il faut le voir pour le croire...Ils ont noirci les murs je ne sais comment. La moquette qui a été changée il y a un mois est encrassée et semble foutue...Tout est sale et puant; ça me dégoute d'imaginer que cette pièce est ma future chambre...Ca ressemble plutôt à une cellule de prisonnier. Un coup de peinture ne suffira pas, je compte bien tout décaper, les interrupteurs, les étagères et les poignées...Je suis en train de négocier avec Kashia pour garder mon lit actuel car je n'ai vraiment pas envie de pioncer sur le couchage des autres. Je sais qu'ils ne changeaient jamais les draps...

Quand je vois cette chambre, je me dis qu'on aurait jamais pu se comprendre et trouver un terrain d'entente concernant la gestion des parties communes...

Histoire de bien les faire suer un dernier coup, je leur ai demandé de me laisser la télé. Ce n'est pas la leur mais celle de la proprio; cette dernière est tellement clémente avec eux qu'elle leur a dit de prendre ce dont ils avaient besoin (sauf ce dont moi j'avais besoin)...J'ai regardé la télé qu'une seule fois depuis que je suis ici, pas envie, ni le temps puis c'est pas dans mes habitudes. Je sais que c'est leur seul loisir donc si je peux les priver de leur écran quelques temps, ça me fait bien plaisir!

Maintenant, avec Delphine il va falloir passer au dressage de Kashia et Ijazz qui sont pas très cleans non plus; mais dans une moindre mesure comparé aux deux autres...

Revenir au travail après quatre jours off c'est pas évident, on s'habitue vite à glandouiller...Mais je suis pas au pays des flemmards...La plupart des gens ici ont deux jobs (payés le minimum).

Hier avec Delphine on est allées à la Portrait Gallery et on a fait une partie de la National Gallery. Cette dernière est vraiment un des plus beaux musées qui j'ai visités. Chaque salle expose des toiles de grands maîtres; Raphael, De Vinci, Monet, Van Gogh, Turner, Holbein, Botticelli...Et ce qui est bien, c'est que c'est gratuit (sauf les expositions, dans les dix pounds tout de même...).

*Bonus: vidéo qui fait plaisir, dédié à toutes les filles perdues aux cheveux gras.

mardi 25 novembre 2008

25.11.2008


Les Pakistanais débarrassent le plancher à la fin de la semaine et commencent à boucler leurs bagages; ça fait plaisir...

Aujourd'hui avec Delphine on est allées au musée d'histoires naturelles. Ca casse pas trois pattes un canard mais bon, je suis contente de l'avoir vu. Y a des squelettes de dinosaures; et plein d'animaux empaillés qui me rappellent la décoration de la maison paternelle...
Dehors, ils ont installé une patinoire, plein de guirlandes dans les platanes centenaires. On a été déçues, il nous avait semblé flairer des effluves de vin chaud venant des cabanes en bois du marché de Noël. Mais non, on a trouvé que des fish and chips...

Des fois on achète un journal français quand on en trouve un. Aujourd'hui, Libération avec la tête à Sarko en une (il est question de la loi sur l'audiovisuel)...Avec le recul je me rends encore plus compte à quel point il est omniprésent dans les médias. En Angleterre ils ne nous bassinent ni avec la famille royale ni avec Gordon Brown au moins.

Ce soir je vais manger chez Séverine, une fille qui était dans ma classe au lycée et qui vit aussi à Londres.

lundi 24 novembre 2008

24.11.2008


Ca fait plaisir de manger français, j'avais oublié comment c'était. Même si avec Delphine on cuisine, j'ai l'impression que les aliments qu'on achète sont insipides.

Donc hier soir, on a débarqué dans un restaurant sélect de Covent Garden, ils doivent pas en voir souvent des comme nous. Normalement, le menu qu'on a pris coûte 80 livres (entrée, plat, dessert) mais le dimanche soir c'est les soldes, il ne coute que 20 livres. S'ils veulent attirer une autre clientèle, c'est à leurs risques et périls...Ijazz avait sorti ses nouvelles chaussures de ville; mais bon, ils doivent pas en servir tous les jours des pakistanais dans ce type de resto...La carte des vins était épaisse comme une bible; alors on a sollicité l'oeunologue...(la classe)
Christina, la boss du petit normand était soule et à la fin du repas elle a tenté de brancher un serveur avec Delphine (la honte). En plus le jeune homme était polonais comme elle, je ne préfère même pas imaginer les conneries qu'elle a pu lui dire...C'était une « sacrée soirée » comme dirait l'autre...

Aujourd'hui je me suis enfin décidée à faire des démarches pour prendre des cours d'anglais. Je commence en janvier seulement...

Je lis Bukowski en anglais et ça me paraît moins vulgaire. « Many a good man has been put under the bridge by a woman ».

*Bonus: ma rue vue depuis google earth.

dimanche 23 novembre 2008

23.11.2008


Il pleut aujourd'hui, et j'en viens presque à trouver ça sympa. Lorsque le temps est sec il fait trop froid...On verra si je passe l'hiver...

Hier soir j'ai passé ma meilleure soirée depuis mon arrivée à Londres. Cyrielle était là et ça fait plaisir; d'habitude c'est ce qui me manque ici, mes amis; et partager avec eux tout ce que Londres peut offrir...Il y avait aussi Malou et ses colocs. Détour par un pub avant de s'engouffrer dans l'antre de Madame Jojo's. On a dansé sur du rockabilly toute la nuit; on se serait crus dans une autre époque.

Londres est une ville qui est faite pour être vue la nuit. A Soho, il y a toujours deux ou trois travelos dans la rue; deux, trois limousines blanches qui passent à Picadilly. J'aime bien regarder comment les gens s'habillent pour sortir. La mode en ce moment c'est genre Fame: petit tutu, collants de couleurs et jambières. En version moins alternative c'est robe bustier, très courte, accessoires à paillettes et pas de gilet (elles mourront probablement d'une pneumonie dans pas longtemps...). Ce qui est branché aussi c'est de se déguiser; en cela les Anglais me font un peu penser aux japonais.

Il fait un temps pourri, dommage, on voulait aller à la fête foraine à Hyde Park...

Ce soir, je vais dans un restaurant français sélect vers Govent Garden...

vendredi 21 novembre 2008

21.11.2008


Dans pile un mois, je rentre au bercail pour Noël. Ici, ça y est, ils déploient tout le faste des fêtes, comme pour inciter les gens à consommer encore plus. Les magasins, les particuliers illuminent leurs façades; et moi je me dis que ça ne fait que contribuer au réchauffement climatique. Aujourd'hui dans le bus, un vieux noir m'a parlé des rivières asséchées et de son enfance où les « vrais » hivers existaient. Ensuite il m'a donné une mangue (délicieuse). Malgré le réchauffement climatique, je dois avouer que les décorations de Noël à Londres méritent leur réputation; j'ai me particulièrement celles de Carnaby street, rue piétonne pavée où des bonshommes de neige géants sont en suspension dans les airs.

Aujourd'hui je ne travaillais pas et suis revenue à Camden market chez les punks. J'aime beaucoup les boutiques, elles ont leur cachet. Tellement qu'à l'intérieur des plus mémorables il y a souvent un écriteau signalant que les photos et vidéos sont interdites. C'est vrai qu'on se croirait dans un parc d'attraction, dans ce magasin plongé dans le noir ne vendant que des objets et vêtements fluorescents, dans cette friperie où on trouve des caleçons argentés et des manteaux en peau de bête, dans ce bazar mexicain où des photos de Frida Khalo cotaient des icônes de la vierge...

Hier soir, le boss du pub était un peu alcoolisé, comme d'ordinaire et il nous a ramené ses battes de cricket, celles qu'il avait enfant. On se demande toujours ce qu'il va imaginer, il a des lubies bizarres quand il picole...Du coup, après la fermeture il s'est mis à jouer au cricket au milieu du pub; il m'a forcée à faire 3 essais (peu concluants mais j'ai pas cassé de fenêtre alors l'honneur est sauf).

Mercredi soir avec Delphine nous sommes allées à la réunion du rotaract; ils font dans la charité. Genre distribuer des jouets aux enfants de l'hôpital machin. Mais ils aiment aussi faire la fête et dessuite, ils ont lancé l'idée d'un repas français...

Ce week-end, Cyrielle (amie que nous avons en commun avec Malou) vient à Londres. On va être comme à la maison. En plus, Audrey (soeur de Delphine pour ressituer) nous a envoyé un colis garnis de bonbons, saucissons et pâtés...

Les blagues Carambar sont toujours aussi nulles.

mardi 18 novembre 2008

18.11.2008


Bonne nouvelle number one: les gars ont finalement décidé de quitter l'appartement. Donc, fini la porcherie; et je n'ai pas encore parlé à la proprio mais y a des chances pour que je récupère leur chambre, j'aurai enfin mon propre espace...

Dimanche avec Delphine on est allés au Victoria and Albert Muséum, un des meilleurs de Londres d'après moi. Je le connaissais déjà mais il est tellement immense qu'il y a toujours quelque chose à découvrir. Tellement immense qu'on n'a pas trouvé ce qu'on cherchait soit les dessins originaux de Winnie l'ourson...Pour se consoler on a fait des crêpes en rentrant (ils les vendent plus de 5 pounds l'unité à South Kensington, le quartier français, un bon business...).

Travail, pluie, avec Delphine on se gave de films le soir...
Demain on va à un meeting du rotaract (cercle du rotary pour les jeunes), histoire de rencontrer du beau monde.

samedi 15 novembre 2008

15.11.2008


Je me sens bien, et je dis pas ça pour rassurer maman qui est ma plus fidèle lectrice.

Ce samedi soir je ne travaille pas et sors avec Malou chez Madame Jojo's, une boîte culte de Soho. Peut-être bien qu'avant on boira quelques pintes avec ses colocataires; we'll see...

Hier soir au travail c'était sympa, j'aime bien quand les gamins du boss sont dans les parages, ils sont drôles. Mathilda, quatre ans aime que je lui parle espagnol; elle comprend car sa mère est Argentine. Elle est trop mignonne, si le chien Charlie n'existait pas (il tourne sans cesse en rond dans le pub à la recherche de nourriture, va poser sa truffe sur les tables en faisant son regard d'animal affamé...) je pense que la mascote du pub serait la petite Mathilde. Elle pleurniche pour un rien, rit aux éclats la minute d'après. Sa grande soeur Catharina est une gamine espiègle comme j'en ai rarement vue. Pyromane sur les bords, hier soir elle s'amusait avec les bougies du pub. Elle a fait un dessin « Daddy Jono, don't smoke ». Elle a trop du voir sur les paquets de clopes les « smoking kills », « smokers die younger »; du coup, cette rebelle en herbe a brûlé tout le stock de cigarettes à son père...Et Edouardo, le plus grand, est plus calme, fait semblant de faire ses devoirs dans un coin du pub (hier il dessinait des hommes préhistoriques armés de lances, luttant contre lui même. Bien sûr il avait un revolver...).

Ola, ma manager préférée est de retour de vacances à Madeire, de bonne humeur, elle danse dans le pub. Suzaan et Anneecke, sud africaines, sont très sympas aussi. Danny est un gars qui ne travaille pas souvent au pub, c'est le seul avec qui je peux parler français car il a vécu six mois à Paris l'an dernier. Ca fait plaisir, car les autres ne savent dire que « Je m'appelle...J'habite à...Merde ».

Donc hier soir, avec ce beau monde, on buvait un verre avant de rentrer chez nous (avantage en nature). Et le boss ainsi que sa soeur (squelettique) et son frère (tête de pédophile qui fait peur, sous coke je présume) sont sortis à 2h du mat' pour prendre un taxi et acheter de la drogue à Brixton (quartier jamaïcain)...Ils sont irrécupérables...Entre quarante et cinquante ans, et toujours en train de picoler voire plus...Et dire que les trois gamins sont mignons...J'espère que c'est pas de famille et qu'ils finiront pas comme ceux de la génération précédente...

Danny racontait qu'une fois il triait les moules, on est censés jeter celles qui sont ouvertes (car mortes) et que le frère au boss Jono était arrivé, avait ouvert une moule morte pour la gober...Ca lui va bien, avec son teint blafard et sa tête de mort vivant de manger des crustacés en putréfaction.

Concernant la vie en collectivité dans l'appartement, j'ai mis en place un plan. Parce que certains prétendaient que le ménage n'était jamais fait...Donc désormais dès que je nettoie quelque chose je met un post it au mur du type « aujourd'hui, vendredi 14, Elodie a nettoyé le four.  Je l'ai déjà fait mercredi. Merci de respecter les autres et nettoyer après l'avoir utilisé »; ou « Aujourd'hui, Elodie a lavé les torchons. Tout le monde les utilise mais personne ne pense à les laver. Et une fois par mois n'est pas assez ». Ils faut tout leur apprendre...

vendredi 14 novembre 2008

Eggs and Bacon


BACON, c'est très anglais tout ça. En tranche, le matin avec des oeufs brouillés. Un thé et quelques toasts.

Oui mais ce Bacon là se prénommait Francis et était Irlandais (1909-1992).

J'ai visité au Tate Britain une exposition rétrospective dédiée à son travail. Je crois qu'il suffit de regarder l'atelier d'un artiste pour comprendre son univers; comme l'envers d'un décor, les toiles ne sont plus qu'une devanture. L'atelier de Bacon était un vrai capharnaüm, de vieilles palettes, des pinceaux, de la peinture sur les tables, jonchant le sol, partout...On imagine alors facilement Bacon tellement absorbé par son travail, que ce qui l'entourait n'avait plus aucune importance.

On connait surtout les triptyques du peintre, les distorsions qu'il impose aux corps et aux visages, ces carcasses rouges violacées qui piquent la rétine. Face aux toiles de Bacon, que je ne reconnais pas quand je regarde une photo (manquent le côté impressionnant du grand format et les effets de matière) j'ai eu le sentiment qu'il avait assimilé tout ce que l'histoire de l'art avait pu produire, l'avait réinterprété en y ajoutant son vécu et recraché sur la toile.

Inspiré par Velàzquez, il peint une série de portraits du pape Innocent X dont le visage hurle on ne sait quoi (on pense alors au Cri de Munch) et dont le corps semble enfermé derrière des barreaux que seule la peinture rend visible, ou bien les membres se dissolvent sous des coups de pinceaux violent. Empâtements, transparence, rendre l'effet d'un clair obscur simplement en superposant des aplats de couleur...La diversité des techniques présentes sur une seule toile est impressionnante.

Inspiré par Van Gogh, il réinterprète une de ses toiles en utilisant des couleurs pures. Expressionniste à tendance fauviste en somme, s'il faut tenter de mettre des mots sur une oeuvre.

Les surréalistes sont passés par là, et Bacon aussi développe son propre langage symbolique et onirique. On remarque les motifs récurrents de la flèche (qui n'indique jamais aucune direction), de l'ampoule, ou bien de l'interrupteur (peut-être une matérialisation de l'inspiration ou des idées de génie?), de la chaise, du parapluie, du miroir...
C'est aussi un espace confiné qui se dessine à l'intérieur de la toile. Des lignes géométriques semblent délimiter des boites en verres qui renferment des Hommes, des animaux ou des paysages. Ce cercle là semble être une arène où Bacon torturé sur sa chaise attend qu'on lâche les lions; ou bien est-ce là qu'un taureau qui tourne indéfiniment en rond joue sa propre corrida. Un espace clos, comme un appartement, une femme étendue sur un lit, un homme assis sur un tabouret, comme un spot qui met en lumière un quotidien qui semble angoissant d'un coup...

Ajoutez une pincée de cubisme. Bacon multiplie les angles de vue, et les visages semblent taillés à la hache, comme des masques hideux posés sur le visage de ceux qu'il fréquentait. De multiples portraits de son ami Dyer, qui fût bien plus que ça. Car Bacon c'est aussi le scandale d'une homosexualité qui s'exhibe sur la toile. Des nus masculins alanguis dans cette cage de verre au milieu d'un néant obscur.

Les corps s'effacent, pourraient se confondre avec les carcasses d'animaux qu'il expose et crucifie. Les membres fondent, dégoulinent et deviennent une pâte rose informe. Le modelé de la chair est à la fois doux et violent, très sculptural, inachevé mais abouti en même temps.
Bacon c'est les contrastes. La couleur et la lumière, la particulier et l'universel, la ligne nette et le flou artistique. Les triptyques inversent l'ordre des choses, le profane devient sacré, le sacré est démystifié.

« I would like my pictures to look as if human being had passed between them, like a snail, leaving a trail of the human presence and memory trace of past events, as the snail leaves its slime. » (Bacon)

jeudi 13 novembre 2008

CCTV IS WATCHING YOU


Pauvres de Londres, avachis sur les trottoirs, en bas des immeubles des quartiers bourgeois. Et vous regardez passer les gens, pressés qui claquent du talon. Ne baissent pas le regard.
Personne n'aime regarder la misère dans les yeux.
Pourtant, CCTV is watching you, pauvres de Londres. Vos toiles de tente sur l'herbe grasse de Westminster, où les touristes aux poches pleines de liasses affluent. Moi aussi, je baisse le regard et fait mine d'être pressée.
Only CCTV is watching you et vous laisse crever, votre dignité en haillon sous la pluie de Londres.

*La chanson qui va bien : Karma police (la police de la pensée), Radiohead.

13.11.2008


J'ai pété mon câble. Et après, ça allait mieux.

C'était une de ses journées, où dès le réveil, un poids invisible vous accable. Je me sentais mal, sans savoir pourquoi. J'avais envie de pleurer en marchant dans ces tas de feuilles mortes. Et je savais pas pourquoi. J'en était au stade du « d'où viens je? Qui suis-je? Où vais-je? »...Mais c'était définitivement pas un jour où les réponses tombent du ciel. Et moi, je me demandais ce que je foutais à Londres sous la pluie.

J'étais aigrie même. J'en avais marre de travailler. Le dimanche avait été rude: servir le sunday roast, travailler de midi à 11h, un boss bourré sur les bras à la fin. Le lundi, je suis allée chercher ma paye, trop maigre à mon goût. Et j'étais dégoutée de ne pas avoir d'interlocuteur, « va voir le boss » ils disent. Mais il est absent, physiquement, ou mentalement de toutes façons. « Les taxes, les taxes, les taxes ». Je me demande si c'est ça qui explique que je travaille avec acharnement pour gagner si peu. (Enculés de libéraux.)

J'en avais marre de cette guerre froide à la con dans l'appart. Un rideau de fer au milieu de la cuisine. Le bloc de l'Est (des chapatis) contre le bloc de l'Ouest...Y en a qui ne retiennent rien de l'Histoire. De toutes façons, ces colocataires là n'ont aucune éducation, je ne sais pas comment je pourrais leur en vouloir.
J'ai punaisé une carte du monde dans la cuisine et Ijazz croyait que c'était seulement l'Europe et l'Asie. Comme il ne sait pas lire, ou de façon douteuse, il n'a pas su situer sa ville d'origine sur la carte. Et a confondu la Russie et le Canada. Triste monde tragique j'ai envie de dire...

J'ai pété mon câble donc, et j'ai appelé au travail mardi soir pour dire que j'étais malade. C'était faux bien entendu. J'étais juste pas d'humeur à être professionnelle.

Puis j'ai dormi douze heures. Et ça allait mieux.

samedi 8 novembre 2008

07.11.2008


Vis ma vie avec des porcs.

Les gens sont injustes.
Sous notre toit il y a des pakistanais. Alors on tente de faire preuve d'ouverture d'esprit. On tolère les odeurs de chapatis et curry matin, midi et soir. On tolère la vieille bouteille à côté des toilettes (dis-moi comment tu te torches, je te dirai qui tu es. Ils utilisent la main gauche, la droite c'est pour manger). On (« on » c'est Delphine et moi) accepte leur jemenfoutisme, les poubelles pleines, les assiettes mal lavées. On attend pas qu'on nous dise merci pour le ménage. On nettoie les éclats de merde sur les murs (on se demande encore comment c'est possible).
Mais depuis hier c'est la guerre.
L'un d'eux est allé se plaindre à la proprio, soit disant qu'on ne fait jamais la vaisselle. Ok, c'est peut-être ma seule chose qu'on laisse traîner (mais jamais plus d'une demi-journée).

Donc je n'ai pas assisté à ça, mais hier soir Delphine s'est « expliquée » avec un des porcs; match arbitré par Chrsitina (la propriétaire). De toutes façons, elle sait bien qu'avant qu'on soit là, l'appart était un taudis. Donc, Delphine a gentiment suggéré de virer de l'appart les deux gars d'en bas qui sont gras et ingrats. On verra. En attendant, on a décidé de ne plus faire le ménage pour que Christina puisse constater dans quel état de décrépitude est l'appart quand on ne s'en occupe pas...Et Ijazz, pakistanais qui bosse au restaurant français se sent le cul entre deux chaises; il ne veut pas critiquer ses congénères ni prendre parti pour le clan des frenchies maniaques. Du coup, il a dit qu'il pensait partir...Super ambiance en ce moment.

Si on était riches, on pourrait se payer de vrais appartements, entretenus et habités par des gens qui connaissent le sens du mot « savoir-vivre ». Mais là, j'y compte plus trop venant de leur part...

Sinon, sans transition, je me suis inscrite sur les listes du GP. Le docteur. Donc, une fois que le dossier est ouvert, le patient peut demander une consultation. C'est gratuit mais il faut attendre son tour. Idem pour les opérations. Je suis en parfaite santé, mis à part mon doigt coupé en phase de rémission, mais mieux vaut prévenir.

Niveau formalités, avec Delphine on fait aussi les démarches pour avoir un National Insurance number. Ce dernier est délivré après passage d'un entretien (pour vérifier les connaissances en anglais, informer les travailleurs sur leurs droits...); ensuite le job center (équivalent de l'ANPE) peut nous aider à trouver du travail. Un meilleur travail. Ce qui permettrait de trouver un meilleur appartement. Avec des colocataires dignes de ce nom.

jeudi 6 novembre 2008

05.11.2008


Hier j'étais off. Kashia aussi. Du coup elle m'a proposée d'aller jogger avec elle au parc d'à côté. Elle n'a pas l'habitude de courir, moi non plus je dois avouer mais on avait au moins la motivation de notre côté...Au bout de 5 minutes elle était déjà écarlate; 10 minutes elle enlevait son sweat; 15 minutes voulait s'arrêter mais je l'encourageais; 20 minutes elle marchait. Ce fût bref mais intense. Expérience à renouveler; toutes les semaines si on a pas trop la flemme...

Il y a un bouquet sur la table de la cuisine; probablement venant d'un admirateur de Kashia. Et ce soir, son ami Paul est passé au pub, m'a laissé une boîte de chocolats pour elle...Ce type est gentil et je pense que l'autre en profite bien...

Hier après-midi je suis partie à la découverte du centre ville. Vers Covent Garden, un quartier qui m'avait laissé un bon souvenir. Un marché couvert, des cafés, des ruelles comme j'aime, des boutiques sympas. Séance shopping pour dépenser les livres gagnées à la sueur de mon front (dont un livre sur Banksy; il faudra que je lui consacre un article).

Ensuite je suis allée à Bethnal green, à l'Est. J'ai bu un verre avec Malou et ses colocs; Jason un vrai anglais que j'ai du mal à comprendre, Sam le Palestinien et Alessandro l'italien fraîchement débarqué. J'aime Londres pour ça, pour ce genre de rencontres, cette diversité...Je suis passée à l'ancien appart à mon cousin Cyril qui est dans le même quartier: j'ai récupéré son modem et ai désormais ma propre connection. C'est pas du luxe.

Aujourd'hui, boulot. Je me suis coupée (égratignée) le doigt avec la mandoline (appareil pour trancher les légumes) mais rien de grave. J'ai même pas pleuré. Puis ce soir Delphine voulait me dessiner une poupée sur le pansement...

Ce soir c'est un jour spécial en Angleterre, celui de la commémoration du gunpowder plot organisé par le révolutionnaire Guy Fawkes. J'avais oublié l'histoire, j'avais vaguement appris ça dans un cours d'anglais au collège. En gros, Guy Fowkes est leur figure emblématique du révolutionnaire...Du coup, ce soir en la mémoire du complot qu'il avait organisé contre le gouvernement il y a des feux d'artifices un peu partout. S'il ne pleut pas...

mardi 4 novembre 2008

03.11.2008


Ce soir, direction un cinéma indépendant à Trafalgar avec Delphine. On va voir la version japonaise de The ring. Je suis contente qu'on ait découvert cet endroit car la majorité des cinémas ici sont très commerciaux et seulement les grosses productions américaines sont à l'affiche. Non pas que je rejette tout en bloc mais disons que niveau diversité faudra repasser...Du coup, la culture cinématographique du british lambda est assez limitée vu que les cinémas d'art et d'essai ne courent pas les rues...

Aujourd'hui mes sept heures de travail m'ont semblé bien courtes comparées à mon « double » (à prononcer avec l'accent local) d'hier. Concrètement, un « double » signifie qu'on enchaîne deux shifts (deux services); et plus de 12h de travail un dimanche où tout le monde vient déguster son sunday roast, ce n'est pas de tout repos...
Aujourd'hui, j'ai aussi eu ma paye de la semaine. Car on est payés hebdomadairement en Angleterre, ou tous les 15 jours; ce que je trouve plus pratique soit dit en passant, comme ça il n'y a pas de fins de mois difficiles. Aussi, on a partagé, comme à la fin de chaque mois, les « tips » c'est à dire les pourboires; près de 150 pounds pour chacun. En la matière, les anglais sont plus généreux que les français et laissent facilement des pourboires.

Samedi soir j'ai bossé pour le restaurant français. Après le service nous étions invités aux 18 ans de la fille à Christina (la boss du resto). C'était marrant, la maison était remplie de polonais (Christina est polonaise; mariée à un français), de gens qui parlaient aussi bien anglais que français donc je ne saurais dire leur nationalité. Champagne, fromage et tarte tatin à foison, comme à la maison, ça fait plaisir. J'ai aussi pu constater que sur la piste de dance, les Anglais se lâchent plus; ou alors c'était dû à l'excès de boisson...

Demain je ne travaille pas et ça va faire du bien car la semaine dernière j'ai travaillé 45h et c'est un peu un choc après quatre ans de vie étudiante...

Je voudrais rester étudiante toute ma vie en fait.

samedi 1 novembre 2008

01.11.2008


Donc c'était halloween. Au pub d'en face, le Park Tavern, ils organisaient une soirée costumée. Ainsi, Kashia a pu sortir sa tenue de soubrette. Je ne l'ai pas vue maquillée, j'attends de voir les photos.

Me concernant, je suis allée dans le centre. Sur le chemin j'ai rencontré quelques gamins déguisés escortés par leurs parents. Avec Malou et son coloc Sam nous avons erré dans les rues, à la recherche de pubs animés. Ils l'étaient tous en fait. Mon masque de chat sur le nez, je ne me sentais pas seule. J'ai élu meilleur costume de la soirée un groupe de trois gars déguisés comme les loubards d'Orange Mécanique, c'est pas comme si j'étais pas fan du film.

Finalement, je pense que c'est plus les jeunes que les enfants qui utilisent le prétexte d'Halloween pour faire la fête. Comme c'est les vacances en France, c'est plein de touristes; et j'entendais souvent des congénères parler français, c'est pas drôle.

J'adore me promener dans London by night, voir les lumières de Picadilly, des théâtres et music hall, london eye... J'ai été surprise de voir que pour Halloween, craignant une affluence de population gorgée à la bière dans les rues, les autorités locales avaient anticipé en faisant installer sur les trottoirs des sortes d'urinoirs à ciel ouvert. J'ai trouvé le concept assez drôle mais plutôt sexiste...

Je prends le rythme londonien, je sors dès 20h pour rentrer vers minuit. Ca change...De toutes façons les pubs sont fermés après. L'entrée en boite coûte au moins 10 pounds et les consos ne sont pas données. J'ai envie de tester La Fabrique un de ces jours, night club londonien mondialement connu.