jeudi 13 novembre 2008

13.11.2008


J'ai pété mon câble. Et après, ça allait mieux.

C'était une de ses journées, où dès le réveil, un poids invisible vous accable. Je me sentais mal, sans savoir pourquoi. J'avais envie de pleurer en marchant dans ces tas de feuilles mortes. Et je savais pas pourquoi. J'en était au stade du « d'où viens je? Qui suis-je? Où vais-je? »...Mais c'était définitivement pas un jour où les réponses tombent du ciel. Et moi, je me demandais ce que je foutais à Londres sous la pluie.

J'étais aigrie même. J'en avais marre de travailler. Le dimanche avait été rude: servir le sunday roast, travailler de midi à 11h, un boss bourré sur les bras à la fin. Le lundi, je suis allée chercher ma paye, trop maigre à mon goût. Et j'étais dégoutée de ne pas avoir d'interlocuteur, « va voir le boss » ils disent. Mais il est absent, physiquement, ou mentalement de toutes façons. « Les taxes, les taxes, les taxes ». Je me demande si c'est ça qui explique que je travaille avec acharnement pour gagner si peu. (Enculés de libéraux.)

J'en avais marre de cette guerre froide à la con dans l'appart. Un rideau de fer au milieu de la cuisine. Le bloc de l'Est (des chapatis) contre le bloc de l'Ouest...Y en a qui ne retiennent rien de l'Histoire. De toutes façons, ces colocataires là n'ont aucune éducation, je ne sais pas comment je pourrais leur en vouloir.
J'ai punaisé une carte du monde dans la cuisine et Ijazz croyait que c'était seulement l'Europe et l'Asie. Comme il ne sait pas lire, ou de façon douteuse, il n'a pas su situer sa ville d'origine sur la carte. Et a confondu la Russie et le Canada. Triste monde tragique j'ai envie de dire...

J'ai pété mon câble donc, et j'ai appelé au travail mardi soir pour dire que j'étais malade. C'était faux bien entendu. J'étais juste pas d'humeur à être professionnelle.

Puis j'ai dormi douze heures. Et ça allait mieux.