jeudi 26 février 2009

26.02.2009


Enfin la bague au doigt; celle offerte par mes parents pour mon anniversaire. Expédiée par colis, entre boites de pâtés (assez pour tenir jusqu'en 2012) et journaux subversifs anti-sarko. Comme un goût de déjà vu qu'il est bon de savourer.

Hier c'était Pancake day, équivalent de la chandeleur. Ma théorie concernant les pancakes: les Anglais ne sont pas assez doués en cuisine pour réaliser des galettes aussi fines que les crêpes d'où l'épaisseur.
Pancake day coïncide aussi avec notre Mardi Gras; c'est le même principe, utiliser tous les aliments caloriques stockés dans les placards avant les Cendres et la pseudo-diète jusqu'à Pâques (quelqu'un suit encore ces genres de principes?). En tous cas, si lorsqu'il s'agit de se priver, personne n'est partant, lorsqu'il s'agit de faire sauter les pancakes c'est une autre histoire. J'ai pas encore eu le temps d'en faire...

Rien de neuf.

Jono est parti hier en Argentine voir ses gamins. Trois semaines de vacances au Earl Spencer. Ca va être long et triste sans lui, qui va me divertir? Avant, il me surnommait « Mélody »; désormais je suis « Symphony ». Il se renouvelle sans cesse...

La 5ème de Beethoven pour la route.

lundi 23 février 2009

23.02.2009


Récit de mon anniversaire: alors que ma famille, de l'autre côté de la Manche avait acheté un gâteau, un vrai fait par un pâtissier, j'ai soufflé des bougies sur une pizza et un tas de croissants.

J'ai travaillé, bu un verre au Earl Spencer, suis sortie au Bar Rumba où on n'écoute pas de la rumba mais du hip-hop. Des cartes, des cadeaux (T-shirt, tasse, bijoux – c'est tout pour le moment). Donc je m'en sors pas mal mis à part question gâteau.

dimanche 22 février 2009

22.02.2009


22, v'là les flics!

C'est mon anniversaire, alors je me souhaite le meilleur à moi même. Avoir 22 ans le 22.02, je trouve ça assez classe. Ca sonne presque comme une formule mathématique magique; une suite de chiffre chargée de sens – comme le 666.
J'ai déjà reçu un cadeau de la part de Sandra (merci!) même s'il n'est que 3h du mat'. Il y a des choses qui tombent à pic.

Demain (enfin, aujourd'hui) je travaille à midi mais le soir on va fêter ça.

Hier il a fait un soleil radieux de printemps. Pour une fois j'étais levée tôt (9h) et suis partie en ville me balader et prendre des photos. Les rues étaient bondées, entre le fait que le soleil brille, que ce soit les vacances, le week-end. A Covent Garden, les artistes de rue faisaient leur show, des gens pique-niquaient à St James parc. Il en faut peu pour être heureux.

Joyeux anniversaire à moi même.

mardi 17 février 2009

17.02.2009


Récit d'un road trip n'importe où, n'importe comment.

Avec les jumelles, on avait donc décidé d'aller voir ailleurs. On a loué une voiture. Le pilote était tout désigné sachant que pour louer un véhicule ici il faut être âgé de plus de 23 ans et avoir plus de 3 ans d'expérience de conduite: Audrey.

Dès le matin, ça commençait mal. Même si on était en retard sur notre timing, ce n'était qu'un détail. Quand on a voulu louer la voiture (une toyota Yaris à laquelle il aurait été judicieux d'apposer un autocollant « touristes Français à board »), nous étions censés déposer une caution de 250£. Il s'est avéré que le mec ne voulait pas de cash, et aucune de nous n'avions assez d'argent sur notre compte. Heureusement, chez les libéraux, les services fournis sont rapides voire instantanés: un virement à la Barclay (banque de Monsieur tout le monde) et le tour est joué.

Les débuts furent laborieux mais nous sommes rentrées saines et sauves. Déjà, le fait de rouler à gauche représentait une expérience à part entière, dont les sensations sont dignes de celles que procurent tous les sports extrêmes.

Concernant la conduite anglaise, la courtoisie est bel et bien un mythe. En plus de conduite dangereusement, le terrain n'était pas vraiment praticable. Les autoroutes sont gratuites d'où des chaussées pourries, pas éclairées, aux glissières rouillées. Aussi, l'équivalent des nationales sont étroites et drainent une population de poids lourds qui roulent au milieu de la route. Vive la privatisation et le manque d'entretien qu'elle engendre. Vive les rond points à l'envers.

Tentant de garder notre gauche, nous sommes arrivées sans mal à Stonehenge. Le site reste impressionnant mais entouré de deux axes routiers important qui cassent un peu la magie du truc. Les commentaires sur Stonehenge nous ont appris qu'en fait on ne sait pas grand chose sur le pourquoi d'un tel monument. Edifice religieux, scientifique ou à caractère politique???

Ensuite on s'est alanguies dans les prairies, non loin des troupeaux de moutons. Le paysage champêtre s'est avéré plutôt décevant. Nous nous attendions à trouver de grand espaces verdoyants mais en fait, des genres de marécages, ni plats ni vallonnés, bordaient les routes. Autre déception: nous pensions pouvoir emprunter des chemins de campagne mais sortis dans grand axes, il n'y a rien.

Seconde escale: Salisbury. L'auberge de jeunesse était bien, calme et propre. La ville était pittoresque, avec une place dont l'architecture rappelait un peu celle du nord de la France. Nous avons visitée la cathédrale, probablement une des plus belles que j'aie vu, dans un style gothique anglais. Même dans la maison de Dieu, les caméras de CCTV nous observaient, enregistrant les chants d'une chorale d'enfants. Voir la campagne fut relaxant, mais à 22h, Salisbury ressemblait un peu à une ville fantôme. Du coup, nous nous sommes retrouvées dans un pub où les autochtones nous regardaient telles des étrangères, et se sentaient tellement chez eux qu'ils s'autorisaient un rot entre chaque pinte.

Après une nuit de sommeil réparateur, nous nous avions planifié de longer la route côtière jusqu'à Brighton. Première non-escale à Southampton (port d'où le Titanic est parti) qui était en fait un port industriel...Deuxième escale à Porthmouth. Pas transcendant mais promenade agréable le long de la mer. Plage de galets et mouettes dans les airs, pour planter le décor. Ensuite, nous avons découvert qu'il n'y avait pas de route touristique longeant la côte mais que de grands axes...

Alors on a fini à Brighton, station balnéaire de prédilection des Londoniens. La ville m'a fait bonne impression. Nous avons vu le palais impérial, en style orientalisant de mauvais goût, faisant penser à un château en carton de Disneyland. Assez improbable comme monument...Puis le musée de Brighton, petit mais complet.
La cerise sur le gâteau: un ponton géant sur lequel on trouve une fête foraine. Je n'aurais jamais imaginé voir des montagnes russes flottant au dessus de la mer. Vous n'aviez même pas osé en rêver, les Anglais l'ont fait. Après avoir claqué quelques pounds, tentant désespérément de gagner des peluches, nous avons décidé de rentrer. Je reviendrai à Brighton durant les beaux jours.

Après ce road trip, nous sommes rentrées, autant comblées qu'exténuées. Pas facile tous les jours de s'accorder des vacances.

dimanche 15 février 2009

15.02.2009


Audrey est là et les jumelles expriment leur complicité de façon étrange: elles se crèvent les points noirs des oreilles et les "boules de graisse" des joues.

Maintenant que l'info est révélée, je pense qu'il y aura vengeance...

samedi 14 février 2009

14.02.2009


C'est la St Valentin. Et j'ai appris en cours d'anglais qu'en fait on ne sait même pas qui était ce Saint, parce qu'en plus il y en avait deux qui portaient ce nom; et que de surcroit ils n'avaient aucun lien avec le romantisme. Moi je dis que cette fête c'est une vaste blague. En attendant, certains y croient. Le pub a fait livrer des bouquets de ballons rouges en forme de coeur et j'avoue que j'ai trouvé ça assez joli. J'espère juste pouvoir en récupérer un demain pour décorer ma chambre.

Ce soir, après avoir achevé mon service au pub je m'apprête à en enchaîner un autre au resto français. Tout ça pour me payer des road trips, des voyages en Amérique et des tournées de bière à mes amis Français qui me rendront visite prochainement.

Audrey arrive demain. Ensuite on va voir les pierres géantes sur l'herbe verte.

Le poème de circonstance:

Roses are red.
Violets are blue.
Sugar is sweet.
And so are you

(Anonyme - tu m'étonnes moi aussi j'aurais honte d'écrire des trucs comme ça)

jeudi 12 février 2009

12.02.2009


Je suis en mode voyage. Il me tarde ce week-end, notre road trip entre filles vers Stonehenge (site que Paul qui travaille avec moi a décrit comme étant « juste des grosses pierres sur de l'herbe verte »). Mais j'aime les choses simples et épurées de toutes façons. Less is more.

J'ai aussi réservé des billets pour le Canada, je vais donc voir Alice à Montréal en mai pendant 15 jours. Et si le timing et l'argent le permettent, il se pourrait bien qu'on aille à NYC. Je suis déjà impatiente!

Je ne travaille pas aujourd'hui. Ce soir je sors avec Yasmine que j'ai rencontré au pub. On va vers Liverpool Street, un quartier d'East London plein d'endroits pour sortir. Parce que c'est là-bas que ça se passe

*Plus tard dans la journée: Il faudra m'expliquer quelle logique anime ce pays. Ce matin il faisait un soleil radieux et là, je me suis retrouvée sous une tempête de neige...C'est pas le moment. Quoi que, Stonehenge enneigé peut avoir son cachet.

Autre exemple de l'illogisme britannique: la vente d'alcool et cigarettes est interdite aux moins de 18 ans. Mais si vous avez l'air d'être âgé de moins de 21 ans on peut vous demander une pièce d'identité (des cartels vous préviennent de ce genre de mesure).

Autres faits importants de la journée: j'ai gouté de la glace au Bailey's et vu un enfant tenu en laisse dans la rue par des parents qui ressemblaient étrangement au prince Charles et sa Camilla.

mardi 10 février 2009

11.02.2009


Ce soir j'ai vécu une expérience sociologique à part entière.

Je me serais crue plongée, le temps d'une soirée, dans l'univers de six feet under. Où des personnages décalés dédramatisent la mort. En effet, j'ai été surprise: d'ordinaire, la salle privée du pub est réservée pour des évènements du type anniversaires, fiançailles et autres fêtes plus niaises les unes que les autres. Mais ce soir c'était un « wake », une sorte de veillée funèbre que je qualifierais plus d'apéro post-enterrement.

Alors qu'en France on se retrouve pour boire un thé camomille à l'aspartame, ici, c'est un autre régime. Un autel avec des photos du défunt, la cinquantaine, que le cancer de je ne sais quoi a emporté. Et une veuve en manteau rouge. Environ un quart de coiffeurs gays, allez savoir pourquoi. Et vêtus de tee-shirt flashys et chemises à fleurs de mauvais goût. Code vestimentaire: pas de noir. Car en plus de boire du champagne à la santé de feu Peter, c'est carnaval.
On rit, plus d'une bouteille par personne. Petit discours, IL jouait au criquet, a bien profité de la vie ce Peter, il s'est marié trois fois! Bizarre de faire la fête à outrance après un enterrement, il y a des choses qui m'échappent dans cette culture. C'est une île après tout.

La fête s'est terminée avec une veuve qui s'est finalement avérée éplorée, sanglotant dans les bras d'un vieux qui ne marchait plus droit et pleurait lui aussi toutes les larmes de son corps. Et quelques coiffeurs gays autour. Les Anglais sont vraiment des gens de nature excessive.

Pires que des pleureuses Siciliennes.

dimanche 8 février 2009

08.02.2009


Dimanche matin. J'aime bien.

Sous notre toit, nous avons un nouveau venu: Sam, le cuisinier du Petit Normand. Un français de plus. Après les Pakistanais et leur non sens de l'hygiène, j'avoue que le Français reste désormais pour moi une valeur sûre en matière de propreté (et cela malgré tous les clichés et notre réputation internationale de crados).

Hier j'ai travaillé avec Kasia au Earl Spencer. Nous étions dans la function room, soit la salle privée. Une fois de plus, elle a prouvé qu'elle n'était qu'une bonne à rien. Aucun sens de l'initiative (ou alors au mauvais moment: quelle idée de vouloir servir du vin rouge avec le dessert?), et cette flemme qui lui colle au corps...J'espère qu'ils ne vont pas l'embaucher, et je pense qu'ils ne le feront pas car en toute objectivité elle n'est pas d'une grande aide. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire d'elle?

La fin de semaine prochaine s'annonce rude: le samedi midi je travaille au pub, le soir je travaille pour le restaurant français. C'est la saint Valentin et les gens trouvent extrêmement romantique de dîner aux chandelles en dégustant des escargots. Le dimanche matin, encore travail au pub...Heureusement, les deux jours suivants seront consacrés au road trip entre filles direction la campagne!

Sinon, j'ai bien réfléchi afin de cerner la psychologie des Français. Depuis que je vis ici, les histoires de grève et tempêtes ne me concernent plus directement. Mais j'en suis arrivée à me dire que si nous avions élus Sarkozy c'est bien pour trouver des prétextes (ses réformes, ses « plans » soit disant miraculeux – proche du toucher des écrouelles) afin de faire grève. Je crois qu'on aime bien ça, c'est toute une culture. Et j'avoue que même s'il n'y a pas de trains, que la fac est fermée, je trouve que ça recrée des liens sociaux et assure la cohésion de la nation.

Je me rends aussi compte, que le système français, soit disant trop complexe, cette administration qu'on critique, sont aussi là pour nous protéger. Avant hier, mon manager a viré une des filles qui travaillait au pub depuis deux ans. Je savais qu'il voulait épurer le pub d'employés travaillant à mi-temps. Mais bon, il a trouvé un prétexte (le fait qu'elle pose une question relative à sa paye) pour la virer à la fin du service. Et lui dire qu'elle était trop précieuse pour cet endroit, trop fainéante et j'en passe. Concluant par « je suis manager, c'est moi qui décide ». Ok, ce sont les règles du jeu ici, on peut perdre son boulot aussi vite qu'on en retrouve un autre mais bon...même un CDD vous offre une plus grande assurance.

Plus de neige. Je peux marcher d'un bon pas sur les trottoirs. Ca fait plaisir.

NB: à tous les gens qui me laissent des commentaires (ça arrive pas assez souvent à mon goût), il serait judicieux de remplacer "anonyme" par votre prénom ou un indice sur votre identité. J'ai pas encore des dons de voyance...

jeudi 5 février 2009

05.02.09


Encore quelques traces de la tombée de la neige. Ma vie a repris son cours.

Cours, travail, actions charitables et sorties. Hier soir, Suzanne, qui travaille avec moi, fêtait son anniversaire au pub. Pour l'occasion, le cuisinier Justin avait préparé un porcelet rôti entier avec pomme dans la bouche. La totale. Ensuite, avec Yazmine, autre collègue, nous sommes allées clubber dans le centre jusqu'à 3h du matin. Je suis rentrée sous la pluie, dans un night bus rempli de gens somnolant.

mardi 3 février 2009

03.02.2009


Finalement hier était une journée hors du temps. Les écoles fermées, pas de bus, ni de train, ni métro ni d'avions qui décollent. Il paraît que les pubs étaient remplis, rien d'autre à faire que se réchauffer en buvant...

Avec Delphine et Kasia on est allées au parc faire des photos et se battre avec la neige...

Aujourd'hui, c'est la fonte des glaciers.

lundi 2 février 2009

02.02.2009


Février déjà, et Londres dans tous ses états. Nous sommes passés en mode neige.
C'est la première fois que je vois une ville enneigée. A Toulouse, les flocons se transforment immédiatement en boue glacée sur les trottoirs. Ici, je regarde les flocons tomber depuis ma fenêtre. Et je n'ai pas fermé les stores pour une fois, sous la neige tout semble plus beau.

J'ai un test aujourd'hui en cours d'anglais, et je ne sais même pas si le collège est ouvert. Sont-ils ici du genre à déclencher des plans d'alertes comme nous le faisons et s'arrêter de vivre? Fermer les écoles, ranger les voitures au garage, rester chez soi en cas de tempête... C'est vrai que le temps semble suspendu. Le bus avance lentement dans le froid mais qu'importe, on redécouvre le paysage devant lequel on est passé cent fois...

Ce n'est pas encore New-York mais il a neigé toute la nuit. D'après les prévisions météo, nous aurions ce temps jusqu'à demain...Ca me rappelle « Un roi sans divertissement ».

Hier soir, sous la neige, brave petite que je suis, je suis allée nourrir les SDF. Je préfère dire homeless maintenant, je trouve le terme mois cache misère. Sous la neige, avec des étudiants embarqués dans un van (ils s'est avéré qu'en fait ils parlaient tous un français courant vu qu'ils sont à la fac à South Kensington, quartier français) on a redistribué les invendus d'une sandwicherie et des boissons chaudes. C'était surréaliste et magique grâce à la neige; ultra-réaliste et triste en même temps de voir tout ces gens qui n'ont rien. J'ai rencontré Mickael, à mon avis son vrai nom est plutôt Mohammed, homeless qui parlait français. A Londres, on voit rarement dans les rues des gens en train de mendier, jamais dans le métro (à mon avis ils se font rapidement repérer par les caméras de cctv et virer).

Samedi soir, Kasia a fait un essai au Earl Spencer. Visiblement mon manager a jugé quelle devait encore faire ses preuves et manquait de sens de l'initiative. J'espère qu'ils ne vont pas lui donner un plein temps (visiblement non), la voir en permanence ne m'enchante pas vraiment.
Après le travail, on a bu un verre tous ensemble comme nous avons l'habitude de la faire. J'ai eu honte pour Kasia, elle est vraiment niaise des fois. Alors qu'un chanson de Britney Spears passait à la radio elle s'est écriée « Oh Britney! » et mise à chantonner, battre le rythme avec ses mains sur le bar. Aussi, elle pense vraiment que tout lui est du et que les hommes doivent servir les femmes: elle a pris une cigarette dans le paquet à mon collègue Ed qu'elle connait à peine, sans demander ni dire merci, sous prétexte qu'elle en avait besoin. Elle a surtout besoin d'être rééduquée.

La neige tombe toujours. Je pense que je vais me motiver pour sortir et faire quelques photos.
« Un roi sans divertissement est un homme plein de misère ».