
Récit d'un road trip n'importe où, n'importe comment.
Avec les jumelles, on avait donc décidé d'aller voir ailleurs. On a loué une voiture. Le pilote était tout désigné sachant que pour louer un véhicule ici il faut être âgé de plus de 23 ans et avoir plus de 3 ans d'expérience de conduite: Audrey.
Dès le matin, ça commençait mal. Même si on était en retard sur notre timing, ce n'était qu'un détail. Quand on a voulu louer la voiture (une toyota Yaris à laquelle il aurait été judicieux d'apposer un autocollant « touristes Français à board »), nous étions censés déposer une caution de 250£. Il s'est avéré que le mec ne voulait pas de cash, et aucune de nous n'avions assez d'argent sur notre compte. Heureusement, chez les libéraux, les services fournis sont rapides voire instantanés: un virement à la Barclay (banque de Monsieur tout le monde) et le tour est joué.
Les débuts furent laborieux mais nous sommes rentrées saines et sauves. Déjà, le fait de rouler à gauche représentait une expérience à part entière, dont les sensations sont dignes de celles que procurent tous les sports extrêmes.
Concernant la conduite anglaise, la courtoisie est bel et bien un mythe. En plus de conduite dangereusement, le terrain n'était pas vraiment praticable. Les autoroutes sont gratuites d'où des chaussées pourries, pas éclairées, aux glissières rouillées. Aussi, l'équivalent des nationales sont étroites et drainent une population de poids lourds qui roulent au milieu de la route. Vive la privatisation et le manque d'entretien qu'elle engendre. Vive les rond points à l'envers.
Tentant de garder notre gauche, nous sommes arrivées sans mal à
Stonehenge. Le site reste impressionnant mais entouré de deux axes routiers important qui cassent un peu la magie du truc. Les commentaires sur Stonehenge nous ont appris qu'en fait on ne sait pas grand chose sur le pourquoi d'un tel monument. Edifice religieux, scientifique ou à caractère politique???
Ensuite on s'est alanguies dans les prairies, non loin des troupeaux de moutons. Le paysage champêtre s'est avéré plutôt décevant. Nous nous attendions à trouver de grand espaces verdoyants mais en fait, des genres de marécages, ni plats ni vallonnés, bordaient les routes. Autre déception: nous pensions pouvoir emprunter des chemins de campagne mais sortis dans grand axes, il n'y a rien.
Seconde escale: Salisbury. L'auberge de jeunesse était bien, calme et propre. La ville était pittoresque, avec une place dont l'architecture rappelait un peu celle du nord de la France. Nous avons visitée
la cathédrale, probablement une des plus belles que j'aie vu, dans un style gothique anglais. Même dans la maison de Dieu, les caméras de CCTV nous observaient, enregistrant les chants d'une chorale d'enfants. Voir la campagne fut relaxant, mais à 22h, Salisbury ressemblait un peu à une ville fantôme. Du coup, nous nous sommes retrouvées dans un pub où les autochtones nous regardaient telles des étrangères, et se sentaient tellement chez eux qu'ils s'autorisaient un rot entre chaque pinte.
Après une nuit de sommeil réparateur, nous nous avions planifié de longer la route côtière jusqu'à Brighton. Première non-escale à Southampton (port d'où le Titanic est parti) qui était en fait un port industriel...Deuxième escale à Porthmouth. Pas transcendant mais promenade agréable le long de la mer. Plage de galets et mouettes dans les airs, pour planter le décor. Ensuite, nous avons découvert qu'il n'y avait pas de route touristique longeant la côte mais que de grands axes...
Alors on a fini à Brighton, station balnéaire de prédilection des Londoniens. La ville m'a fait bonne impression. Nous avons vu le
palais impérial, en style orientalisant de mauvais goût, faisant penser à un château en carton de Disneyland. Assez improbable comme monument...Puis le musée de Brighton, petit mais complet.
La cerise sur le gâteau: un
ponton géant sur lequel on trouve une fête foraine. Je n'aurais jamais imaginé voir des montagnes russes flottant au dessus de la mer. Vous n'aviez même pas osé en rêver, les Anglais l'ont fait. Après avoir claqué quelques pounds, tentant désespérément de gagner des peluches, nous avons décidé de rentrer. Je reviendrai à Brighton durant les beaux jours.
Après ce road trip, nous sommes rentrées, autant comblées qu'exténuées. Pas facile tous les jours de s'accorder des vacances.