
Archie abandonne sa propre fête d'enterrement de vie de jeune garçon pour s'entretenir avec Danielle, jusqu'où ira-t-il pour l'empêcher de révéler la vérité?
Peggy est choquée de voir ce que ses amies lui ont réservé pour son enterrement de vie de jeune fille; et Roxy essaie de garder son coup de foudre secret.
Voilà le résumé du dernier épisode de la cultissime série Eastenders diffusée par la BBC depuis 1985. Véritable succès en Angleterre, elle atteste que depuis longtemps les britanniques ont acquis le (mauvais) goût des soap operas. Il faut croire que les Français ont eux aussi, tardivement mais sûrement, été gagnés par cette nouvelle passion. Quand commence Plus belle la vie, le monde s'arrête, on mange ses haricots verts en silence, retenant parfois son souffle et « passe moi le sel » devient aussi irritant qu'un spectateur dévorant bruyamment son pop corn dans l'obscurité d'une salle de cinéma.
Un article du journal anglais The Independant s'interroge « How the French finally acquired a taste for soap? ». C'est vrai ça? Qu'est-ce qui nous arrive?
Visiblement, c'est Plus belle la vie qui a changé la donne en 2004.
PBLV, en abrégé, est devenu le partenaire des soirées des Français, comme un ami de la famille qui s'invite tous les soirs au dîner. On ne s'en lasse pas (?). La série a déjà réuni 13 millions de téléspectateurs et est définie par The Independant comme un « véritable phénomène culturel ». Je parlerai plutôt de non-culture (n'ayant jamais eu la patience de regarder un épisode de Plus belle la vie en entier)...
PBLV est construite sur le modèle des séries anglaises: comme dans Eastenders, les personnages sont issus des classes moyennes et inférieures de la société. Pas spécialement brillants, au physique banal voire parfois ingrat, avec leur lot de problèmes. Des personnages suffisamment humains pour que le phénomène d'identification fonctionne.
Cependant, on se lasse vite de regarder défiler devant nos yeux un quotidien banal, nous rappelant trop le notre. Pour pimenter la sauce, le scénario de Plus belle la vie met en scène 45 meurtres (en 4 ans, ce qui n'a rien de plausible), différents viols et kidnappings, une émeute, une épidémie...
PBLV exprime aussi le changement des moeurs de la société, montrant le premier baiser homosexuel à la télé française.
Le tout se déroulant dans le quartier marseillais fictif du Mistral. Eastenders met aussi en scène ses personnages autour d'un square victorien n'ayant jamais existé (The Albert Square). Des séries en hui clos qui nous rappellent une fois de plus que l'enfer c'est les autres.
Après PBLV, Paris 16ème (série que je n'ai encore jamais eu l'occasion de regarder) met en scène le gratin parisien du prestigieux arrondissement, les nouveaux riches west-enders, aux vies bling-bling . Une sorte de « Dallas-sur-Seine » d'après The Independant.
PBLV a impulsé une résurrection du banal et représente un véritable succès malgré sa qualité. Cependant, les Anglais, lucides, se demandent : pourquoi une nation telle que la France, avec une scène littéraire prestigieuse, une industrie du cinéma indépendant reste incapable de produire des séries télé plus intelligentes et réalistes?
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