
Il fait beau. Il paraît que tous les matins le ciel est bleu et dégagé mais que cinq minutes après tout peut changer...
Je fraternise avec les colocataires. Kashia raconte sa vie en guise de thérapie. Elle s'est séparée de son mec anglais qui devait partir en Australie. Mais finalement il ne part pas et a déjà trouvé une autre copine (il l'a marqué sur son profil facebook...). Donc elle déteste les hommes.
Concernant Ejazz, c'est moins palpitant. Sa petite amie n'en est pas vraiment une puisque Rachel est en réalité une poupée blonde gonflable que ses collègues (dont Delphine) lui ont offert pour son anniversaire.
Les deux pakistanais du bas sont toujours aussi insociables, RAS.
J'ai enfin mes propres clés. OK, à Tooting market ont peut faire des doubles bon marché mais ma clé ne fonctionne pas et tout à l'heure je me suis retrouvée enfermée à l'intérieur de l'appartement...
Concernant la faune et la flore locale, il me reste bien des endroits à explorer et des espèces à étudier. Dans le King George's park d'à côté il y a pas mal d'écureuils gris qui ne semblent pas farouches. Et des pigeons obèses qui doivent finir tous les restes de bouffe qui trainent. Delphine m'a dit que la nuit on pouvait croiser des renards dans la ville...Je ne sais pas si je vais sortir le soir en fait car pour me rassurer encore plus, elle a ajouté que toutes les semaines il y avait au moins un adolescent qui se faisait poignarder dans la rue. Et bien sur tout cela est rapporté dans la presse gratuite entre un article sur le criket et les frasques de Pete Doherty.
Concernant mon avenir professionnel, rien de concluant. J'ai reçu un email scandaleux de quelqu'un cherchant des filles « open minded » pour travailler dans un appartement, 750 pounds par jour. La prostitution, une voie à laquelle je n'avais pas songé à vrai dire...
Un autre mec m'a téléphoné pour un job mais c'était à l'autre bout de la ville alors tant pis...Je l'ai trouvé assez familier et friendly au téléphone. Suspect en fait. Mais Delphine m'a dit que c'est comme ça ici, quand on te téléphone pour un job on te parle comme si tu étais de la famille.
Hier soir, après notre thé à la violette (de Toulouse), Delphine m'a tiré les cartes. On ne croit pas vraiment à l'ésotérie, c'est plus pour le fun, comme lire son horoscope dans le journal. Donc, en gros, je vais galérer mais l'issue de mon séjour sera positive. Et il paraît que ce jeu de carte dit vrai car Delphine avait bien vu que Kashia allait se faire larguer vers le 27 septembre.
Il me tarde halloween. Je suis curieuse de voir ça. Kashia m'a dit que tous les gens étaient bourrés dans la rue. C'est loin de mes clichés avec des enfants sobres qui demandent juste des bonbons. Les magasins ont déjà sortis les citrouilles et à poundland (l'équivalent de « tout à un euro ») j'ai vu de sublimes costumes. A suivre.
Je trouve qu'il y a trop de gros gamins ici. Hier j'en ai vu un qui se gavait de je ne sais quel gâteau à la crème et en avait plein les doigts. J'avais envie de l'entarter avec. Au supermarché j'ai vu des gâteaux d'anniversaire aux couleurs fluo; je n'oserai pas manger de ces gloubiboulga là au risque de me transformer en Casimir...
Ici, ils ne connaissent pas les produits bio. Tous semble plus insipide, comme s'ils avaient ajouté de l'eau dans mon jus d'orange et mon yaourt. Le jaune d'oeuf est blanc. Puis dans le quartier on ne trie pas les déchets...Ils sont vraiment comme ces américains jemenfoutistes. Du genre à se dire, « après moi, le déluge ».
...
Cette après-midi, sun bath au parc. Comme il fait beau, les gens jouent au tennis – il y a pas mal de terrains. A tester même si je ne me souviens même plus des règles du jeu.
J'ai rencontré les collègues du boulot à Delphine, Yann et Sam qui sont cuisiniers au petit Normand. Des Français exilés depuis des années.
Pinte de cidre au pub d'en face. Faut croire que ça devient déjà une habitude.
Ce soir je fais un training au restaurant d'en bas. Il paraît qu'il faut dire « Bon appétit », c'est plus typique.