
Balayer la routine d'un quotidien pour en instaurer une autre. Ainsi soit-il.
Je me sens bien ici, parfois pas à ma place; et nostalgique en voyant les visages figés de mes amis qui sourient sur ces quelques photos accrochées sur le mur de ma chambre. Je les retrouverai et je pense qu'alors je saurai apprécier plus que jamais leur présence.
Le travail au pub. Je pèle des oignons, on me sert un thé avec nuage de lait, j'écris le menu au tableau, je sers des pintes, je retourne les verres sales, je lave des tables, j'allume des bougies, je sers des verres de vin, je tente de comprendre ce qu'on me dit, je débarrasse des assiettes vides...
Je ne suis pas intégrée, mais ici ça ne veut rien dire de toutes façons. On est pas en terre d'assimilation. Le pub semble être pourtant une grande famille où entre deux services on mange ensemble. La plongeuse asiatique, le cuisinier polonais, la serveuse française, le boss british et ses enfants qui parlent espagnol. J'aime cette ambiance cosmopolite où tout le monde vient de partout mais se retrouve là, assis à la même table.
« Goch, goch! » dit toujours Alice, ma collègue qui parle du nez. Ce qui signifie « Oh my god »; « Oh mon Dieu »! Ca me rassure, je la comprends de mieux en mieux. Concernant les autres, les clients qui font des blagues dont je ne saisis pas le sens, je rigole, histoire de faire comme si...
Je crois que le mot que je prononce le plus souvent durant une journée de travail est « sorry »; et encore, je ne comprends pas toujours quand les clients répètent. Donc je souris, histoire de compenser mon incompétence...Et je dis « yes, yes, ok, ok ».
Samedi, il est 23h30 et je suis déjà rentrée. Demain je travaille for lunch, je vais servir le fameux sunday roast beef donc il faut que je sois en forme. Bizarre, si j'étais en France ma soirée n'aurait même pas encore commencé...
Ce soir j'ai testé un pub bien baroque avec Malou, le Falcon à Clapham junction. Pas mal dans son genre. La gare est juste à côté et un type qui attendait un train en sirotant sa pinte est venu nous parler. Du coup c'était bien, on a travaillé notre anglais alors que si on avait été toutes les deux on aurait parlé français of course.
1 commentaire:
fait gaffe la dernière fois que j'ai dit "yes, yes ok" c'était à New York dans un bar jazz et le gars nous disait I'm a old man... moi j'avais pô compris
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