mardi 9 décembre 2008

09.12.2008


Du coup, aujourd'hui j'ai plein de trucs à dire.

Au fait, hier c'était mes deux mois de vie londonienne.

Ce soir, je viens enfin d'aménager dans ma propre chambre. Tout est plus ou moins en ordre. Manque plus que quelques photos au mur et c'est reparti pour un tour. Ca me fait bizarre d'être seule, je m'étais habituée à la présence de Kasia, sa radio pourrie, son rire quand elle pouffe seule en matant son facebook, le radiateur à bloc...Enfin bon, elle va pas me manquer, je peux toujours lui rendre visite, c'est la porte à côté. Petite déception, elle m'avait dit que je pouvais embarquer mon ex lit (confortable, deux place) mais elle s'est ravisée...Je me retrouve donc avec un lit de gamin décoré avec des autocollants de footix (mascotte de la coupe du monde 1998 au cas où vous auriez zappé) et de Némo...

Aujourd'hui, on est enfin allées au Tate Modern.
On s'est d'abord baladées sur les berges de la Tamise. Près de London Eye il y a un marché de Noël avec du vin chaud, des spécialités pseudo-germaniques et des jouets fabriqués par des enfants asiatiques. On peut descendre près du fleuve, il y a une sorte de plage où des « artistes » s'amusent à sculpter le sable. C'est pas le cap Feret mais on y croirait presque...

L'exposition Rothko qu'on voulait tant voir s'est avérée décevante...Pour dix livres on a eu droit qu'aux dernières oeuvres (violettes et noires), pas une véritable rétrospective en somme. Manque d'explications, mauvaise exposition des oeuvres; on était dégoutées...Heureusement, les collections permanentes (gratuites) ont remonté le niveau.

Puis, pour clore le tout, une pinte dans un pub au bord de la Tamise avec vue panoramique sur la city (quartier des affaires) avec la fameuse tour de Norman Foster.

Il fait bien froid. J'ai mal à la gorge, pauvre de moi.

lundi 8 décembre 2008

08.12.2008


Des fois je crois que j'ai des mails. Mais non. Des trucs du genre « Attention, n'accepte pas kevinblancher@hotmail.com comme contact msn, c'est un virus!!! ». Moi je dis que derrière ça il y a des vieilles rancunes, l'idée de ruiner la vie sociale de kévin blancher. C'est moche.

Vraiment rien d'intéressant quoi.

Deux jours off en perspective, riches en émotion je pense.

Déçue d'avoir raté les miss (tu la sens la pointe d'ironie?).

By the way, joyeux anniversaire Marlène!

vendredi 5 décembre 2008

05.12.2008


Hier je suis allée à Harrod's. Le magasin est tellement immense que bien entendu je n'ai pas tout vu. On y trouve des produits de luxe, parfums, vêtements, meubles, bijoux...Mais, ce que je préfère c'est plutôt tout ce qui est relatif à la gastronomie. Déjà qu'à la base la déco du magasin est bien baroque, avec les guirlandes de Noël en plus, ça fait mal aux yeux. J'aime bien l'atmosphère malgré tout, même si ça pue un peu trop le fric, règne quand même une ambiance magique.
On trouve tout. Des pots au chocolat la laitière, il en faut peu pour être heureux. D'autres mets sont tentants, thés, gateaux, vins, fromages, bonbons, plats de tous les pays...
A l'année il y a un rayon consacré à Noël, Christmas world. Autant dire qu'en ce moment c'est pris d'assaut...
Mais, je décerne la palme d'excellence au rayon réservé aux chiens. Pour les vieilles bourgeoises ménopausées, ou les jeunes stériles, reportant leur affection sur leur chihuahua, Harrod's est une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouve des vêtements pour chiens : tenue de policeman, cow boy, tutu, bouffon du roi. Autant dire qu'avec Delphine on s'est bien marrées. Sans compter les colliers qui sont de véritables parures, les nonos de luxe et paniers ultra confortables à froufrous...Tu parles d'une vie de chien...

jeudi 4 décembre 2008

04.12.2008


Hier j'ai gouté aux méthodes de la police. Ils menaient une enquête relative à un cambriolage dans le quartier et tentaient de recueillir le témoignage de riverains qui auraient vu quelque chose de suspect. Mais moi, de toutes façons je travaillais. Ici, la délation semble être une véritable philosophie. Dans les bus, des affiches « trust your senses » (faites confiance à vos sens) invitent à appeler un numéro gratuit lorsqu'on surprend une conversation suspecte ou un acte malhonnête...Et les caméras de CCTV par dessus le marché nous espionnent partout, tout le temps...

Sinon, hier avec Delphine on a voulu partir en excursion au tate modern. On était persuadées que le musée se trouvait entre london bridge et tower bridge. Mais non. On avait même pas une carte tellement on était sûres de nous. Le temps qu'on tourne en rond, il était trop tard pour aller voir l'exposition Rothko. Tant pis, il y a toujours un pub pour nous tendre les bras ici (d'ailleurs le nom des pubs est souvent « les bras de quelqu'un » comme morphée, du jardinier...)

J'ai mangé mon premier fish and chips depuis des lustres. C'est juste des frites avec du poisson pané quoi...

On est allées à notre cinéma indépendant de référence voir OSS 117 (au Caire, celui avec Jean Dujardin). C'était drôle, une bonne parodie. Derrière nous il y avait un couple de français. Certains jeux de mots étaient intraduisibles en anglais et on était que quatre à rire dans la salle...

Aujourd'hui le ciel est bleu. Qui l'eût cru?

mardi 2 décembre 2008

02.12.2008


Les fées du logis sont passées à l'action : avec Delphine durant tout l'après-midi on a récuré la cuisine. Maintenant les murs sont blancs...

Christina est en train de repeindre ma future chambre. C'est déjà moins répugnant. Elle est venue nous remercier d'avoir décapé la cuisine.

Quand on rentre chez nous ça ne sent plus le moisi. C'est en bonne voie. Même si aujourd'hui, au lieu de nous dire merci Ijazz s'est plaint qu'on investisse la cuisine (il avait faim); bien entendu il ne nous a pas proposé de nous aider pour que ça aille plus vite. Ce mec ne sert à rien je me dis des fois. J'aimerais pas avoir sa vie. A part prier, regarder la télé et nettoyer les assiettes du restaurant il ne fait rien. Et je crois que ça le rend taré...

Au pub d'en face ils ont sorti leur armada de décorations moches de Noël. Des guirlandes, lumineuses ou pas, un père Noël géant gonflable. Il y a aussi un type qui vend des sapins, déguisé. Faudra que j'aille faire un tour dans le centre by night pour voir s'ils ont rajouté des décos.

Demain, sûrement expo au programme et cinéma.

J'ai envie d'aller à la mer même si c'est l'hiver. A Brighton. Je suis sûre qu'on doit se geler mais j'aime bien les plages désertes de toute façon. J'en ai même rêvé : j'étais à l'océan avec ma soeur et ma mère, on allait nager (improbable...). Puis la marée montait et engloutissait mon sac contenant mes papiers, portable, appareil photo. Mais j'ai quand même envie d'aller à la mer car de toutes façons il n'y a pas de marée (je pense).

vendredi 28 novembre 2008

28.11.2008


Les porcs ont quitté l'appartement, jour de fête! Il faut le voir pour le croire...Ils ont noirci les murs je ne sais comment. La moquette qui a été changée il y a un mois est encrassée et semble foutue...Tout est sale et puant; ça me dégoute d'imaginer que cette pièce est ma future chambre...Ca ressemble plutôt à une cellule de prisonnier. Un coup de peinture ne suffira pas, je compte bien tout décaper, les interrupteurs, les étagères et les poignées...Je suis en train de négocier avec Kashia pour garder mon lit actuel car je n'ai vraiment pas envie de pioncer sur le couchage des autres. Je sais qu'ils ne changeaient jamais les draps...

Quand je vois cette chambre, je me dis qu'on aurait jamais pu se comprendre et trouver un terrain d'entente concernant la gestion des parties communes...

Histoire de bien les faire suer un dernier coup, je leur ai demandé de me laisser la télé. Ce n'est pas la leur mais celle de la proprio; cette dernière est tellement clémente avec eux qu'elle leur a dit de prendre ce dont ils avaient besoin (sauf ce dont moi j'avais besoin)...J'ai regardé la télé qu'une seule fois depuis que je suis ici, pas envie, ni le temps puis c'est pas dans mes habitudes. Je sais que c'est leur seul loisir donc si je peux les priver de leur écran quelques temps, ça me fait bien plaisir!

Maintenant, avec Delphine il va falloir passer au dressage de Kashia et Ijazz qui sont pas très cleans non plus; mais dans une moindre mesure comparé aux deux autres...

Revenir au travail après quatre jours off c'est pas évident, on s'habitue vite à glandouiller...Mais je suis pas au pays des flemmards...La plupart des gens ici ont deux jobs (payés le minimum).

Hier avec Delphine on est allées à la Portrait Gallery et on a fait une partie de la National Gallery. Cette dernière est vraiment un des plus beaux musées qui j'ai visités. Chaque salle expose des toiles de grands maîtres; Raphael, De Vinci, Monet, Van Gogh, Turner, Holbein, Botticelli...Et ce qui est bien, c'est que c'est gratuit (sauf les expositions, dans les dix pounds tout de même...).

*Bonus: vidéo qui fait plaisir, dédié à toutes les filles perdues aux cheveux gras.

mardi 25 novembre 2008

25.11.2008


Les Pakistanais débarrassent le plancher à la fin de la semaine et commencent à boucler leurs bagages; ça fait plaisir...

Aujourd'hui avec Delphine on est allées au musée d'histoires naturelles. Ca casse pas trois pattes un canard mais bon, je suis contente de l'avoir vu. Y a des squelettes de dinosaures; et plein d'animaux empaillés qui me rappellent la décoration de la maison paternelle...
Dehors, ils ont installé une patinoire, plein de guirlandes dans les platanes centenaires. On a été déçues, il nous avait semblé flairer des effluves de vin chaud venant des cabanes en bois du marché de Noël. Mais non, on a trouvé que des fish and chips...

Des fois on achète un journal français quand on en trouve un. Aujourd'hui, Libération avec la tête à Sarko en une (il est question de la loi sur l'audiovisuel)...Avec le recul je me rends encore plus compte à quel point il est omniprésent dans les médias. En Angleterre ils ne nous bassinent ni avec la famille royale ni avec Gordon Brown au moins.

Ce soir je vais manger chez Séverine, une fille qui était dans ma classe au lycée et qui vit aussi à Londres.

lundi 24 novembre 2008

24.11.2008


Ca fait plaisir de manger français, j'avais oublié comment c'était. Même si avec Delphine on cuisine, j'ai l'impression que les aliments qu'on achète sont insipides.

Donc hier soir, on a débarqué dans un restaurant sélect de Covent Garden, ils doivent pas en voir souvent des comme nous. Normalement, le menu qu'on a pris coûte 80 livres (entrée, plat, dessert) mais le dimanche soir c'est les soldes, il ne coute que 20 livres. S'ils veulent attirer une autre clientèle, c'est à leurs risques et périls...Ijazz avait sorti ses nouvelles chaussures de ville; mais bon, ils doivent pas en servir tous les jours des pakistanais dans ce type de resto...La carte des vins était épaisse comme une bible; alors on a sollicité l'oeunologue...(la classe)
Christina, la boss du petit normand était soule et à la fin du repas elle a tenté de brancher un serveur avec Delphine (la honte). En plus le jeune homme était polonais comme elle, je ne préfère même pas imaginer les conneries qu'elle a pu lui dire...C'était une « sacrée soirée » comme dirait l'autre...

Aujourd'hui je me suis enfin décidée à faire des démarches pour prendre des cours d'anglais. Je commence en janvier seulement...

Je lis Bukowski en anglais et ça me paraît moins vulgaire. « Many a good man has been put under the bridge by a woman ».

*Bonus: ma rue vue depuis google earth.

dimanche 23 novembre 2008

23.11.2008


Il pleut aujourd'hui, et j'en viens presque à trouver ça sympa. Lorsque le temps est sec il fait trop froid...On verra si je passe l'hiver...

Hier soir j'ai passé ma meilleure soirée depuis mon arrivée à Londres. Cyrielle était là et ça fait plaisir; d'habitude c'est ce qui me manque ici, mes amis; et partager avec eux tout ce que Londres peut offrir...Il y avait aussi Malou et ses colocs. Détour par un pub avant de s'engouffrer dans l'antre de Madame Jojo's. On a dansé sur du rockabilly toute la nuit; on se serait crus dans une autre époque.

Londres est une ville qui est faite pour être vue la nuit. A Soho, il y a toujours deux ou trois travelos dans la rue; deux, trois limousines blanches qui passent à Picadilly. J'aime bien regarder comment les gens s'habillent pour sortir. La mode en ce moment c'est genre Fame: petit tutu, collants de couleurs et jambières. En version moins alternative c'est robe bustier, très courte, accessoires à paillettes et pas de gilet (elles mourront probablement d'une pneumonie dans pas longtemps...). Ce qui est branché aussi c'est de se déguiser; en cela les Anglais me font un peu penser aux japonais.

Il fait un temps pourri, dommage, on voulait aller à la fête foraine à Hyde Park...

Ce soir, je vais dans un restaurant français sélect vers Govent Garden...

vendredi 21 novembre 2008

21.11.2008


Dans pile un mois, je rentre au bercail pour Noël. Ici, ça y est, ils déploient tout le faste des fêtes, comme pour inciter les gens à consommer encore plus. Les magasins, les particuliers illuminent leurs façades; et moi je me dis que ça ne fait que contribuer au réchauffement climatique. Aujourd'hui dans le bus, un vieux noir m'a parlé des rivières asséchées et de son enfance où les « vrais » hivers existaient. Ensuite il m'a donné une mangue (délicieuse). Malgré le réchauffement climatique, je dois avouer que les décorations de Noël à Londres méritent leur réputation; j'ai me particulièrement celles de Carnaby street, rue piétonne pavée où des bonshommes de neige géants sont en suspension dans les airs.

Aujourd'hui je ne travaillais pas et suis revenue à Camden market chez les punks. J'aime beaucoup les boutiques, elles ont leur cachet. Tellement qu'à l'intérieur des plus mémorables il y a souvent un écriteau signalant que les photos et vidéos sont interdites. C'est vrai qu'on se croirait dans un parc d'attraction, dans ce magasin plongé dans le noir ne vendant que des objets et vêtements fluorescents, dans cette friperie où on trouve des caleçons argentés et des manteaux en peau de bête, dans ce bazar mexicain où des photos de Frida Khalo cotaient des icônes de la vierge...

Hier soir, le boss du pub était un peu alcoolisé, comme d'ordinaire et il nous a ramené ses battes de cricket, celles qu'il avait enfant. On se demande toujours ce qu'il va imaginer, il a des lubies bizarres quand il picole...Du coup, après la fermeture il s'est mis à jouer au cricket au milieu du pub; il m'a forcée à faire 3 essais (peu concluants mais j'ai pas cassé de fenêtre alors l'honneur est sauf).

Mercredi soir avec Delphine nous sommes allées à la réunion du rotaract; ils font dans la charité. Genre distribuer des jouets aux enfants de l'hôpital machin. Mais ils aiment aussi faire la fête et dessuite, ils ont lancé l'idée d'un repas français...

Ce week-end, Cyrielle (amie que nous avons en commun avec Malou) vient à Londres. On va être comme à la maison. En plus, Audrey (soeur de Delphine pour ressituer) nous a envoyé un colis garnis de bonbons, saucissons et pâtés...

Les blagues Carambar sont toujours aussi nulles.

mardi 18 novembre 2008

18.11.2008


Bonne nouvelle number one: les gars ont finalement décidé de quitter l'appartement. Donc, fini la porcherie; et je n'ai pas encore parlé à la proprio mais y a des chances pour que je récupère leur chambre, j'aurai enfin mon propre espace...

Dimanche avec Delphine on est allés au Victoria and Albert Muséum, un des meilleurs de Londres d'après moi. Je le connaissais déjà mais il est tellement immense qu'il y a toujours quelque chose à découvrir. Tellement immense qu'on n'a pas trouvé ce qu'on cherchait soit les dessins originaux de Winnie l'ourson...Pour se consoler on a fait des crêpes en rentrant (ils les vendent plus de 5 pounds l'unité à South Kensington, le quartier français, un bon business...).

Travail, pluie, avec Delphine on se gave de films le soir...
Demain on va à un meeting du rotaract (cercle du rotary pour les jeunes), histoire de rencontrer du beau monde.

samedi 15 novembre 2008

15.11.2008


Je me sens bien, et je dis pas ça pour rassurer maman qui est ma plus fidèle lectrice.

Ce samedi soir je ne travaille pas et sors avec Malou chez Madame Jojo's, une boîte culte de Soho. Peut-être bien qu'avant on boira quelques pintes avec ses colocataires; we'll see...

Hier soir au travail c'était sympa, j'aime bien quand les gamins du boss sont dans les parages, ils sont drôles. Mathilda, quatre ans aime que je lui parle espagnol; elle comprend car sa mère est Argentine. Elle est trop mignonne, si le chien Charlie n'existait pas (il tourne sans cesse en rond dans le pub à la recherche de nourriture, va poser sa truffe sur les tables en faisant son regard d'animal affamé...) je pense que la mascote du pub serait la petite Mathilde. Elle pleurniche pour un rien, rit aux éclats la minute d'après. Sa grande soeur Catharina est une gamine espiègle comme j'en ai rarement vue. Pyromane sur les bords, hier soir elle s'amusait avec les bougies du pub. Elle a fait un dessin « Daddy Jono, don't smoke ». Elle a trop du voir sur les paquets de clopes les « smoking kills », « smokers die younger »; du coup, cette rebelle en herbe a brûlé tout le stock de cigarettes à son père...Et Edouardo, le plus grand, est plus calme, fait semblant de faire ses devoirs dans un coin du pub (hier il dessinait des hommes préhistoriques armés de lances, luttant contre lui même. Bien sûr il avait un revolver...).

Ola, ma manager préférée est de retour de vacances à Madeire, de bonne humeur, elle danse dans le pub. Suzaan et Anneecke, sud africaines, sont très sympas aussi. Danny est un gars qui ne travaille pas souvent au pub, c'est le seul avec qui je peux parler français car il a vécu six mois à Paris l'an dernier. Ca fait plaisir, car les autres ne savent dire que « Je m'appelle...J'habite à...Merde ».

Donc hier soir, avec ce beau monde, on buvait un verre avant de rentrer chez nous (avantage en nature). Et le boss ainsi que sa soeur (squelettique) et son frère (tête de pédophile qui fait peur, sous coke je présume) sont sortis à 2h du mat' pour prendre un taxi et acheter de la drogue à Brixton (quartier jamaïcain)...Ils sont irrécupérables...Entre quarante et cinquante ans, et toujours en train de picoler voire plus...Et dire que les trois gamins sont mignons...J'espère que c'est pas de famille et qu'ils finiront pas comme ceux de la génération précédente...

Danny racontait qu'une fois il triait les moules, on est censés jeter celles qui sont ouvertes (car mortes) et que le frère au boss Jono était arrivé, avait ouvert une moule morte pour la gober...Ca lui va bien, avec son teint blafard et sa tête de mort vivant de manger des crustacés en putréfaction.

Concernant la vie en collectivité dans l'appartement, j'ai mis en place un plan. Parce que certains prétendaient que le ménage n'était jamais fait...Donc désormais dès que je nettoie quelque chose je met un post it au mur du type « aujourd'hui, vendredi 14, Elodie a nettoyé le four.  Je l'ai déjà fait mercredi. Merci de respecter les autres et nettoyer après l'avoir utilisé »; ou « Aujourd'hui, Elodie a lavé les torchons. Tout le monde les utilise mais personne ne pense à les laver. Et une fois par mois n'est pas assez ». Ils faut tout leur apprendre...

vendredi 14 novembre 2008

Eggs and Bacon


BACON, c'est très anglais tout ça. En tranche, le matin avec des oeufs brouillés. Un thé et quelques toasts.

Oui mais ce Bacon là se prénommait Francis et était Irlandais (1909-1992).

J'ai visité au Tate Britain une exposition rétrospective dédiée à son travail. Je crois qu'il suffit de regarder l'atelier d'un artiste pour comprendre son univers; comme l'envers d'un décor, les toiles ne sont plus qu'une devanture. L'atelier de Bacon était un vrai capharnaüm, de vieilles palettes, des pinceaux, de la peinture sur les tables, jonchant le sol, partout...On imagine alors facilement Bacon tellement absorbé par son travail, que ce qui l'entourait n'avait plus aucune importance.

On connait surtout les triptyques du peintre, les distorsions qu'il impose aux corps et aux visages, ces carcasses rouges violacées qui piquent la rétine. Face aux toiles de Bacon, que je ne reconnais pas quand je regarde une photo (manquent le côté impressionnant du grand format et les effets de matière) j'ai eu le sentiment qu'il avait assimilé tout ce que l'histoire de l'art avait pu produire, l'avait réinterprété en y ajoutant son vécu et recraché sur la toile.

Inspiré par Velàzquez, il peint une série de portraits du pape Innocent X dont le visage hurle on ne sait quoi (on pense alors au Cri de Munch) et dont le corps semble enfermé derrière des barreaux que seule la peinture rend visible, ou bien les membres se dissolvent sous des coups de pinceaux violent. Empâtements, transparence, rendre l'effet d'un clair obscur simplement en superposant des aplats de couleur...La diversité des techniques présentes sur une seule toile est impressionnante.

Inspiré par Van Gogh, il réinterprète une de ses toiles en utilisant des couleurs pures. Expressionniste à tendance fauviste en somme, s'il faut tenter de mettre des mots sur une oeuvre.

Les surréalistes sont passés par là, et Bacon aussi développe son propre langage symbolique et onirique. On remarque les motifs récurrents de la flèche (qui n'indique jamais aucune direction), de l'ampoule, ou bien de l'interrupteur (peut-être une matérialisation de l'inspiration ou des idées de génie?), de la chaise, du parapluie, du miroir...
C'est aussi un espace confiné qui se dessine à l'intérieur de la toile. Des lignes géométriques semblent délimiter des boites en verres qui renferment des Hommes, des animaux ou des paysages. Ce cercle là semble être une arène où Bacon torturé sur sa chaise attend qu'on lâche les lions; ou bien est-ce là qu'un taureau qui tourne indéfiniment en rond joue sa propre corrida. Un espace clos, comme un appartement, une femme étendue sur un lit, un homme assis sur un tabouret, comme un spot qui met en lumière un quotidien qui semble angoissant d'un coup...

Ajoutez une pincée de cubisme. Bacon multiplie les angles de vue, et les visages semblent taillés à la hache, comme des masques hideux posés sur le visage de ceux qu'il fréquentait. De multiples portraits de son ami Dyer, qui fût bien plus que ça. Car Bacon c'est aussi le scandale d'une homosexualité qui s'exhibe sur la toile. Des nus masculins alanguis dans cette cage de verre au milieu d'un néant obscur.

Les corps s'effacent, pourraient se confondre avec les carcasses d'animaux qu'il expose et crucifie. Les membres fondent, dégoulinent et deviennent une pâte rose informe. Le modelé de la chair est à la fois doux et violent, très sculptural, inachevé mais abouti en même temps.
Bacon c'est les contrastes. La couleur et la lumière, la particulier et l'universel, la ligne nette et le flou artistique. Les triptyques inversent l'ordre des choses, le profane devient sacré, le sacré est démystifié.

« I would like my pictures to look as if human being had passed between them, like a snail, leaving a trail of the human presence and memory trace of past events, as the snail leaves its slime. » (Bacon)

jeudi 13 novembre 2008

CCTV IS WATCHING YOU


Pauvres de Londres, avachis sur les trottoirs, en bas des immeubles des quartiers bourgeois. Et vous regardez passer les gens, pressés qui claquent du talon. Ne baissent pas le regard.
Personne n'aime regarder la misère dans les yeux.
Pourtant, CCTV is watching you, pauvres de Londres. Vos toiles de tente sur l'herbe grasse de Westminster, où les touristes aux poches pleines de liasses affluent. Moi aussi, je baisse le regard et fait mine d'être pressée.
Only CCTV is watching you et vous laisse crever, votre dignité en haillon sous la pluie de Londres.

*La chanson qui va bien : Karma police (la police de la pensée), Radiohead.

13.11.2008


J'ai pété mon câble. Et après, ça allait mieux.

C'était une de ses journées, où dès le réveil, un poids invisible vous accable. Je me sentais mal, sans savoir pourquoi. J'avais envie de pleurer en marchant dans ces tas de feuilles mortes. Et je savais pas pourquoi. J'en était au stade du « d'où viens je? Qui suis-je? Où vais-je? »...Mais c'était définitivement pas un jour où les réponses tombent du ciel. Et moi, je me demandais ce que je foutais à Londres sous la pluie.

J'étais aigrie même. J'en avais marre de travailler. Le dimanche avait été rude: servir le sunday roast, travailler de midi à 11h, un boss bourré sur les bras à la fin. Le lundi, je suis allée chercher ma paye, trop maigre à mon goût. Et j'étais dégoutée de ne pas avoir d'interlocuteur, « va voir le boss » ils disent. Mais il est absent, physiquement, ou mentalement de toutes façons. « Les taxes, les taxes, les taxes ». Je me demande si c'est ça qui explique que je travaille avec acharnement pour gagner si peu. (Enculés de libéraux.)

J'en avais marre de cette guerre froide à la con dans l'appart. Un rideau de fer au milieu de la cuisine. Le bloc de l'Est (des chapatis) contre le bloc de l'Ouest...Y en a qui ne retiennent rien de l'Histoire. De toutes façons, ces colocataires là n'ont aucune éducation, je ne sais pas comment je pourrais leur en vouloir.
J'ai punaisé une carte du monde dans la cuisine et Ijazz croyait que c'était seulement l'Europe et l'Asie. Comme il ne sait pas lire, ou de façon douteuse, il n'a pas su situer sa ville d'origine sur la carte. Et a confondu la Russie et le Canada. Triste monde tragique j'ai envie de dire...

J'ai pété mon câble donc, et j'ai appelé au travail mardi soir pour dire que j'étais malade. C'était faux bien entendu. J'étais juste pas d'humeur à être professionnelle.

Puis j'ai dormi douze heures. Et ça allait mieux.

samedi 8 novembre 2008

07.11.2008


Vis ma vie avec des porcs.

Les gens sont injustes.
Sous notre toit il y a des pakistanais. Alors on tente de faire preuve d'ouverture d'esprit. On tolère les odeurs de chapatis et curry matin, midi et soir. On tolère la vieille bouteille à côté des toilettes (dis-moi comment tu te torches, je te dirai qui tu es. Ils utilisent la main gauche, la droite c'est pour manger). On (« on » c'est Delphine et moi) accepte leur jemenfoutisme, les poubelles pleines, les assiettes mal lavées. On attend pas qu'on nous dise merci pour le ménage. On nettoie les éclats de merde sur les murs (on se demande encore comment c'est possible).
Mais depuis hier c'est la guerre.
L'un d'eux est allé se plaindre à la proprio, soit disant qu'on ne fait jamais la vaisselle. Ok, c'est peut-être ma seule chose qu'on laisse traîner (mais jamais plus d'une demi-journée).

Donc je n'ai pas assisté à ça, mais hier soir Delphine s'est « expliquée » avec un des porcs; match arbitré par Chrsitina (la propriétaire). De toutes façons, elle sait bien qu'avant qu'on soit là, l'appart était un taudis. Donc, Delphine a gentiment suggéré de virer de l'appart les deux gars d'en bas qui sont gras et ingrats. On verra. En attendant, on a décidé de ne plus faire le ménage pour que Christina puisse constater dans quel état de décrépitude est l'appart quand on ne s'en occupe pas...Et Ijazz, pakistanais qui bosse au restaurant français se sent le cul entre deux chaises; il ne veut pas critiquer ses congénères ni prendre parti pour le clan des frenchies maniaques. Du coup, il a dit qu'il pensait partir...Super ambiance en ce moment.

Si on était riches, on pourrait se payer de vrais appartements, entretenus et habités par des gens qui connaissent le sens du mot « savoir-vivre ». Mais là, j'y compte plus trop venant de leur part...

Sinon, sans transition, je me suis inscrite sur les listes du GP. Le docteur. Donc, une fois que le dossier est ouvert, le patient peut demander une consultation. C'est gratuit mais il faut attendre son tour. Idem pour les opérations. Je suis en parfaite santé, mis à part mon doigt coupé en phase de rémission, mais mieux vaut prévenir.

Niveau formalités, avec Delphine on fait aussi les démarches pour avoir un National Insurance number. Ce dernier est délivré après passage d'un entretien (pour vérifier les connaissances en anglais, informer les travailleurs sur leurs droits...); ensuite le job center (équivalent de l'ANPE) peut nous aider à trouver du travail. Un meilleur travail. Ce qui permettrait de trouver un meilleur appartement. Avec des colocataires dignes de ce nom.

jeudi 6 novembre 2008

05.11.2008


Hier j'étais off. Kashia aussi. Du coup elle m'a proposée d'aller jogger avec elle au parc d'à côté. Elle n'a pas l'habitude de courir, moi non plus je dois avouer mais on avait au moins la motivation de notre côté...Au bout de 5 minutes elle était déjà écarlate; 10 minutes elle enlevait son sweat; 15 minutes voulait s'arrêter mais je l'encourageais; 20 minutes elle marchait. Ce fût bref mais intense. Expérience à renouveler; toutes les semaines si on a pas trop la flemme...

Il y a un bouquet sur la table de la cuisine; probablement venant d'un admirateur de Kashia. Et ce soir, son ami Paul est passé au pub, m'a laissé une boîte de chocolats pour elle...Ce type est gentil et je pense que l'autre en profite bien...

Hier après-midi je suis partie à la découverte du centre ville. Vers Covent Garden, un quartier qui m'avait laissé un bon souvenir. Un marché couvert, des cafés, des ruelles comme j'aime, des boutiques sympas. Séance shopping pour dépenser les livres gagnées à la sueur de mon front (dont un livre sur Banksy; il faudra que je lui consacre un article).

Ensuite je suis allée à Bethnal green, à l'Est. J'ai bu un verre avec Malou et ses colocs; Jason un vrai anglais que j'ai du mal à comprendre, Sam le Palestinien et Alessandro l'italien fraîchement débarqué. J'aime Londres pour ça, pour ce genre de rencontres, cette diversité...Je suis passée à l'ancien appart à mon cousin Cyril qui est dans le même quartier: j'ai récupéré son modem et ai désormais ma propre connection. C'est pas du luxe.

Aujourd'hui, boulot. Je me suis coupée (égratignée) le doigt avec la mandoline (appareil pour trancher les légumes) mais rien de grave. J'ai même pas pleuré. Puis ce soir Delphine voulait me dessiner une poupée sur le pansement...

Ce soir c'est un jour spécial en Angleterre, celui de la commémoration du gunpowder plot organisé par le révolutionnaire Guy Fawkes. J'avais oublié l'histoire, j'avais vaguement appris ça dans un cours d'anglais au collège. En gros, Guy Fowkes est leur figure emblématique du révolutionnaire...Du coup, ce soir en la mémoire du complot qu'il avait organisé contre le gouvernement il y a des feux d'artifices un peu partout. S'il ne pleut pas...

mardi 4 novembre 2008

03.11.2008


Ce soir, direction un cinéma indépendant à Trafalgar avec Delphine. On va voir la version japonaise de The ring. Je suis contente qu'on ait découvert cet endroit car la majorité des cinémas ici sont très commerciaux et seulement les grosses productions américaines sont à l'affiche. Non pas que je rejette tout en bloc mais disons que niveau diversité faudra repasser...Du coup, la culture cinématographique du british lambda est assez limitée vu que les cinémas d'art et d'essai ne courent pas les rues...

Aujourd'hui mes sept heures de travail m'ont semblé bien courtes comparées à mon « double » (à prononcer avec l'accent local) d'hier. Concrètement, un « double » signifie qu'on enchaîne deux shifts (deux services); et plus de 12h de travail un dimanche où tout le monde vient déguster son sunday roast, ce n'est pas de tout repos...
Aujourd'hui, j'ai aussi eu ma paye de la semaine. Car on est payés hebdomadairement en Angleterre, ou tous les 15 jours; ce que je trouve plus pratique soit dit en passant, comme ça il n'y a pas de fins de mois difficiles. Aussi, on a partagé, comme à la fin de chaque mois, les « tips » c'est à dire les pourboires; près de 150 pounds pour chacun. En la matière, les anglais sont plus généreux que les français et laissent facilement des pourboires.

Samedi soir j'ai bossé pour le restaurant français. Après le service nous étions invités aux 18 ans de la fille à Christina (la boss du resto). C'était marrant, la maison était remplie de polonais (Christina est polonaise; mariée à un français), de gens qui parlaient aussi bien anglais que français donc je ne saurais dire leur nationalité. Champagne, fromage et tarte tatin à foison, comme à la maison, ça fait plaisir. J'ai aussi pu constater que sur la piste de dance, les Anglais se lâchent plus; ou alors c'était dû à l'excès de boisson...

Demain je ne travaille pas et ça va faire du bien car la semaine dernière j'ai travaillé 45h et c'est un peu un choc après quatre ans de vie étudiante...

Je voudrais rester étudiante toute ma vie en fait.

samedi 1 novembre 2008

01.11.2008


Donc c'était halloween. Au pub d'en face, le Park Tavern, ils organisaient une soirée costumée. Ainsi, Kashia a pu sortir sa tenue de soubrette. Je ne l'ai pas vue maquillée, j'attends de voir les photos.

Me concernant, je suis allée dans le centre. Sur le chemin j'ai rencontré quelques gamins déguisés escortés par leurs parents. Avec Malou et son coloc Sam nous avons erré dans les rues, à la recherche de pubs animés. Ils l'étaient tous en fait. Mon masque de chat sur le nez, je ne me sentais pas seule. J'ai élu meilleur costume de la soirée un groupe de trois gars déguisés comme les loubards d'Orange Mécanique, c'est pas comme si j'étais pas fan du film.

Finalement, je pense que c'est plus les jeunes que les enfants qui utilisent le prétexte d'Halloween pour faire la fête. Comme c'est les vacances en France, c'est plein de touristes; et j'entendais souvent des congénères parler français, c'est pas drôle.

J'adore me promener dans London by night, voir les lumières de Picadilly, des théâtres et music hall, london eye... J'ai été surprise de voir que pour Halloween, craignant une affluence de population gorgée à la bière dans les rues, les autorités locales avaient anticipé en faisant installer sur les trottoirs des sortes d'urinoirs à ciel ouvert. J'ai trouvé le concept assez drôle mais plutôt sexiste...

Je prends le rythme londonien, je sors dès 20h pour rentrer vers minuit. Ca change...De toutes façons les pubs sont fermés après. L'entrée en boite coûte au moins 10 pounds et les consos ne sont pas données. J'ai envie de tester La Fabrique un de ces jours, night club londonien mondialement connu.

jeudi 30 octobre 2008

30.10.2008



On prépare halloween. Même si je ne sais pas encore ce que je ferai demain soir, je pense que les occasions de faire la fête ne manqueront pas – en plus c'est l'anniversaire à Malou. Hier nous sommes allées à Clapham dans un grand magasin de costumes qui vend tout ce qu'on pourrait chercher. Finalement j'ai opté pour un masque de chat (enfin, un mélange entre batman et le félin).

Dans la rue, je croise des gamins qui viennent d'acheter leur citrouille à creuser, dans certains pubs des toiles d'araignées au plafond ont miraculeusement apparues.

Niveau boulot, l'ambiance est moins à la fête. Je soupçonnais le boss d'avoir une tendance à picoler, j'avais remarqué qu'il buvait tout le temps du vin durant le service, qu'il disait des trucs bizarres. Mais hier soir, c'était pathétique pour lui. Quand je suis arrivée, il discutait avec une de ses amies, qui est venue nous dire qu'il n'allait pas bien du tout. En même temps, on l'avait remarqué. J'avais honte pour le boss, il était tellement soul qu'il ne tenait même plus debout. Il vacillait mais se servait un verre de rouge de plus; les clients le regardaient bizarrement. Ensuite il s'est assis dans un coin de la cuisine pour somnoler. Anneecke, une fille qui travaille avec moi lui a servi un plat de lasagnes; il s'est mis de la béchamel partout. GOCH!!! j'ai pensé, où je suis tombée??? Le cuisinier trouvait ça drôle, mais moi ça m'a déprimée d'assister à sa déchéance. Finalement, je ne sais qui l'a trainé jusque dans son lit, heureusement il ne vit pas loin mais au dessus du pub.
Tout était trop parfait avec ce boulot jusqu'ici...J'ai demandé à Ola, la manager si ça arrivait souvent; elle a déclaré que le boss était alcoolique, c'était arrêté un an et là, depuis ses histoires de divorce, avait repris...

Triste monde tragique.

*Image: Banksy, street artist.

*Bonus: Au comptoir, Debout sur le zinc. (dédicacée à mon boss)

mardi 28 octobre 2008

27.10.2008


Pile trois semaines que je suis arrivée, et il me semble que ça fait bien plus longtemps tellement j'ai fait de choses...Déjà, j'ai réservé mon vol pour rentrer en France à Noël, je suis impatiente de revoir tout le monde! Le hasard fait bien les choses, je serai dans le même avion que Delphine.

Hier soir je travaillais et oh surprise, je vois débarquer Kashia dans le pub, avec ses collants de femme léopard, perchée sur ses talons, et oh, surprise (bis) en compagnie de Paul. Pour résumer, ce dernier est ce qu'on appelle ici un regular, c'est à dire un habitué; en effet, il passe toutes ses après-midi accoudé au bar, lisant tous les journaux et sirotant un jus d'orange (ou de cranberries parfois, pour varier les plaisirs). Paul est un vieux, mais Kashia passe outre et sait user de son charme pour se faire payer des boissons (un chocolat chaud hier soir, elle est tellement infantile...). Donc tout le monde était surpris, le monde est petit.
Ce soir, elle remet ça et se fait inviter au cinéma par Paul (pour voir Saw V en plus; mieux vaut s'abstenir)...

Aujourd'hui, jour off. Delphine m'a montré Regent's Park, son jardin préféré. J'y étais déjà allée, enfin, je l'avais seulement traversé. Elle m'a fait découvrir des recoins dont j'ignorais l'existence. Au queen Mary's garden, les roses étaient en fleur. J'ai vu des cygnes noirs, assez bizarre. Et des écureuils totalement domestiqués.

Il paraît que j'ai un don pour reproduire les accents; Delphine me demande toujours d'imiter un anglais parlant français. On s'amusait à faire l'accent québécois; puis on entre dans un pub...la serveuse était québécoise. J'avais envie de rire, deux minutes avant on venait de dire que cet accent était moche...En tous cas, la fille m'a servie une boisson de fille, un cidre à la framboise, pas mal du tout. Je me demande s'il y a des mecs qui osent commander ça et se trimballer dans le pub avec une pinte rose. Enfin, ici, tout est possible.

lundi 27 octobre 2008

26.10.2008



Dimanche pluvieux. Ce soir je bosse, j'ai la flemme... Mais ici, pas de répis, même le dimanche toutes les boutiques sont ouvertes. Je trouve que c'est pratique; à Toulouse je me retrouvais toujours démunie en fin de semaine et le repas dominical se résumait souvent à un fond de paquet de pâtes...

On a changé l'heure, ça va pas améliorer le moral des troupes car à 15h déjà le crépuscule semblait proche. Je pense que cette histoire de changement d'heure profite aux pubs (ma thèse conspirationniste), car les soirées paraissent plus longues et il est bon de siroter une pinte dans un endroit douillet.

Hier avec Delphine nous sommes allées au marché de Portobello, celui des antiquités. Je connaissais déjà, c'est plein de touristes. Mais plus de badauds que d'acheteurs je présume, vu le prix des objets. A la base, on voulait trouver un miroir, mais ceux datant du XIX°s n'étaient pas dans nos prix...

J'ai visité l'appart à Malou, c'est plus une auberge espagnole en fait, situé à l'Est de Londres. J'ai senti la différence par rapport à notre quartier qui est plus riche; là-bas, les maisons font plus ghetto mais malgré ça il paraît que les quartiers populaires sont plus sûrs qu'en France. En effet, y vivre reste agréable, les rues sont animées...
Avec le coloc Palestinien de Malou on est allés boire un verre dans un bar à la déco éclectique, avec des meubles de récup; ça m'a fait penser aux cafés berlinois. Les murs étaient bleus pour justifier le nom de l'endroit : la casa blue. Ou alors c'est l'inverse, le nom justifiait la couleur des murs. Ils organisaient une soirée déguisée, sûrement un genre d'Halloween anticipé. A côté de moi, le sosie de Sarah Palin, Shubaka, le petit chaperon rouge et Luke Skywalker buvaient un cocktail. Mais j'ai pas fait long feu car le soir d'avant, samedi, nous étions sorties au Tiger Tiger; boîte célèbre du centre – mais qui m'a pas transcendée. 4H de sommeil par nuit ce n'est définitivement pas assez.

vendredi 24 octobre 2008

23.10.2008




Je travaille, pour changer. Déjà la peau de mes mains n'est plus douce; et je ne sais pas pourquoi je m'entête encore à faire consciencieusement ma manucure...J'aime travailler au pub; mais je pense que le bon plan c'est de faire comme certains, un mi-temps et donner des cours à côté. A creuser.

Aujourd'hui,c'était la garderie dans le pub. Georges, le gamin du cuisinier, tournait en rond avec son tricycle et réclamait des chocolats chauds à tout va. Mathilda, la fille du boss, m'a aidée à peler un oignon avant de juger que ça piquait trop les yeux finalement. Visiblement, travailler dans un pub ne rapporte pas assez pour se payer une nanny...Du coup, un des placards est rempli de jeux, crayons de couleur et livres pour enfants. J'aime bien parler avec eux, puis je comprends bien leur langage (limité).

En rentrant du travail, j'ai reçu une lettre de Christine, ça fait plaisir.

Pas de nouvelles de Mouse, elle doit savoir qu'on la recherche.

22.10.2008




C'est ma fête alors, bonne fête à moi même...

Des nouvelles du 185 Merton road. Les lieux sont investis par des ou une souris, je n'en sais rien. Avant, on la ou les voyait traverser la cuisine, sagement. Delphine déclarait trouver cette souris mignonne, comme une sorte d'animal domestique en fait. Mais depuis quelques jours, Mouse (on va dire que c'est son nom) laisse ses déjections partout dans la cuisine. Sur les plaques du four, dans le micro-ondes; dégueulasse en somme. A midi, Ejazz était vert, Mouse est entrée dans son pot de sucre, le crime est signé. Depuis, Mouse est en surcis, car il a juré de lui faire la peau la prochaine fois qu'il verrait ce « fucking bastard »...

Le travail au pub se passe bien. J'ai appris que le rêve du boss est d'ouvrir une auberge en France pour servir de la vraie nourriture – il a reconnu que ce qu'il vendait aux british dans son pub n'était pas excellent. Du coup, frustré de ne pouvoir partager son amour pour la France et le vin avec personne, j'ai toujours droit à ma séance de dégustation (avant ou après le service) mais c'est pas pour me déplaire.

Je trouve que les gens avec qui je travaille sont très accueillants. C'est vraiment différent ici, les gens se demandent comment ça va, non pas par convention mais parce que ça les intéresse de savoir si tout va bien. Aussi, bizarrement, même si on ne se fait pas la bise, dès qu'on se connait, on est plus proches et tactiles. Hier soir, après mon service, Annicke, une sud Africaine avec qui je bosse m'a fait un hug pour me dire au revoir; et m'a remerciée pour mon travail alors qu'elle n'est qu'une subalterne comme moi et que c'était la première fois qu'on bossait ensemble. J'apprécie vraiment cet état d'esprit.

Hier soir j'ai aussi rencontré deux Mexicaines qui travaillent au Earl Spencer, elles étaient trop contentes que je parle espagnol, c'est plutôt rare ici...C'est bien, on appelle ça, faire d'une pierre deux coups, je vais travailler mon anglais et mon espagnol.

Autre personnage clé du pub, Charlie, le chien du boss. Je l'aime bien, il est plutôt du genre très pacifiste, qui bave en voyant défiler les assiettes, qui attend la fin du service pour ronger tous les os qu'on a gardé pour lui. « Save food for Charlie » il y a écrit au dessus de la poubelle; au début je me suis demandé qui c'était...Et j'ai été rassurée de voir qu'il s'agissait d'un chien et non d'un humain...

En ce moment je bouges les meubles de la chambre pour organiser mon coin à moi. Ma colocataire est assez discrète mais bon...Elle me fait rire dans son genre. Delphine m'avait dit qu'elle ponctuait la fin de ses phrases en disant « man », comme dans le ghetto. Je n'avais même pas remarqué au début, mais mon oreille commence à se faire, man.

*Image: David et Goliath. J'aurais préféré « Goodbye Mouse ».

mardi 21 octobre 2008

19.10.2008


J'ai servi des assiettes de roast beef tout l'après-midi à une bande de rosbifs. Ce n'est donc pas un mythe, le dimanche on va au pub en famille pour manger sa portion hebdomadaire de beef. Pourquoi pas...

Le boss semble assez content de moi. Et en tant qu'amateur de vin, il est heureux de me faire gouter ses bouteilles pendant le service. Je suis une privilégiée car normalement, pas d'alcool durant le boulot. Mais pour les frenchies prétendues oenologues, John fait une exception. Pour ne pas le froisser, même si ce n'est pas un grand crû, je prétend que je trouve son vin très bon. Il va falloir que j'enrichisse mon vocabulaire afin de lui dire que celui là est fruité, cet autre un peu trop âpre...

Demain je suis off ( ne travaille pas), sûrement une virée à Camden au programme.

18.10.2008


Balayer la routine d'un quotidien pour en instaurer une autre. Ainsi soit-il.

Je me sens bien ici, parfois pas à ma place; et nostalgique en voyant les visages figés de mes amis qui sourient sur ces quelques photos accrochées sur le mur de ma chambre. Je les retrouverai et je pense qu'alors je saurai apprécier plus que jamais leur présence.

Le travail au pub. Je pèle des oignons, on me sert un thé avec nuage de lait, j'écris le menu au tableau, je sers des pintes, je retourne les verres sales, je lave des tables, j'allume des bougies, je sers des verres de vin, je tente de comprendre ce qu'on me dit, je débarrasse des assiettes vides...

Je ne suis pas intégrée, mais ici ça ne veut rien dire de toutes façons. On est pas en terre d'assimilation. Le pub semble être pourtant une grande famille où entre deux services on mange ensemble. La plongeuse asiatique, le cuisinier polonais, la serveuse française, le boss british et ses enfants qui parlent espagnol. J'aime cette ambiance cosmopolite où tout le monde vient de partout mais se retrouve là, assis à la même table.

« Goch, goch! » dit toujours Alice, ma collègue qui parle du nez. Ce qui signifie « Oh my god »; « Oh mon Dieu »! Ca me rassure, je la comprends de mieux en mieux. Concernant les autres, les clients qui font des blagues dont je ne saisis pas le sens, je rigole, histoire de faire comme si...
Je crois que le mot que je prononce le plus souvent durant une journée de travail est « sorry »; et encore, je ne comprends pas toujours quand les clients répètent. Donc je souris, histoire de compenser mon incompétence...Et je dis « yes, yes, ok, ok ».

Samedi, il est 23h30 et je suis déjà rentrée. Demain je travaille for lunch, je vais servir le fameux sunday roast beef donc il faut que je sois en forme. Bizarre, si j'étais en France ma soirée n'aurait même pas encore commencé...

Ce soir j'ai testé un pub bien baroque avec Malou, le Falcon à Clapham junction. Pas mal dans son genre. La gare est juste à côté et un type qui attendait un train en sirotant sa pinte est venu nous parler. Du coup c'était bien, on a travaillé notre anglais alors que si on avait été toutes les deux on aurait parlé français of course.

jeudi 16 octobre 2008

16.10.2008


Fini la rigolade, maintenant que j'ai assuré mes arrières et que j'ai un job, je peux me mettre en mode touriste les jours où je ne travaille pas...
J'ai donc passé la journée au centre. A la base, Delphine devait me servir de guide perso mais il se trouve que depuis quelques jours elle est malade et au moment de partir de chez nous, pas de chance, elle était au plus mal (infection urinaire, sans entrer dans les détails). Donc elle est restée à la maison pour faire le ménage, étendre mon linge et cuisiner des oreillettes (bonne à marier contrairement à ce qu'elle dit).

(Tant que je parle des oreillettes, venons en aux intrigues du 185 Merton Road...Il y a un cleptomane de l'oreillette parmi nous, et la coupable est toute désignée : Kashia. Ce soir, en voyant que Delphine en avait refait elle s'est écriée « Cakeees!!! ». Faut croire qu'elle adore les oreillettes – vu qu'elle a du manger la moitié de notre stock la dernière fois. En plus, elle vole nos carrés de chocolat en douce (on le sait car on les compte).)

Je suis donc partie seule à la redécouverte du centre. J'ai acheté une carte. J'ignore pourquoi vu que l'expérience a prouvé que je ne sais ni la déplier, ni la lire, ni la replier correctement. Bref, j'ai plus ou moins erré au hasard des rues. Je me suis retrouvée à Trafalgar au moment où ils célébraient un truc vaguement en rapport avec les JO Paralympiques – mais comme l'évènement n'est pas ou peu médiatisé, tout le monde s'en fiche, soyons francs.

J'ai visité la portrait gallery. Un moyen ludique de retracer l'histoire anglaise à travers le portrait (photo, peinture, sculpture, vidéo) des grands hommes de l'Histoire – parce que oui, hélas, les femmes se font rares.

J'ai retrouvé Malou, toulousaine exilée ici depuis plus d'un mois. Au bord de la fontaine à Trafalgar. Et dire que la dernière fois c'était au bord de la Garonne à la prairie des filtres...Elle m'a montré St James Park. Là bas il y a des pélicans et des transats (mais il faut payer pour s'asseoir).

Ensuite j'ai marché sans but. J'ai fait un détour par le magasin David and Goliath. Et j'ai décidé de rentrer à la tombée de la nuit. Mais j'ai pris le bus dans le mauvais sens. Sinon la vie serait trop parfaite.

*Image: la reine Elizabeth vue par Warhol, National portrait gallery.

mercredi 15 octobre 2008

15.10.2008


Une faille temporelle, ça doit être ça. Tout s'explique, les journées passent vraiment trop vite ici.


Donc c'est bon, j'ai un job. Pas officiellement puisqu'ici on ne s'encombre pas de contrats et compagnie. Hier soir, mon essai au Earl Spencer fut concluant. Je n'étais pas au bar mais servais le diner en salle. Les anglais ne sont vraiment pas difficiles niveau nourriture; je comprends qu'ils qualifient de « looovely » la cuisine française du petit Normand mais le steak-purée du pub...Doit y avoir un truc qui m'échappe.

Comme je ne connais même pas le nom de toutes les bières et variantes sous formes de cocktails, c'est plus simple pour moi d'assurer le service en salle. Je comprends à peu près ce qu'on me dit, sauf quand c'est Alice qui me parle. Ma collègue british parle du nez et avec un accent sorti de je ne sais pas où...Je pense qu'elle doit me trouver complètement ahurie comme fille. Mais elle n'a qu'à articuler correctement aussi...

Les présentations avec les habitués ont déjà été faites; Bill le pilier de comptoir et Paul, dans un genre plus intello qui lisait le journal. Ce sont les seuls à manger au bar et ne pas s'installer à une table. C'est vrai que c'est plus pratique quand on descend 5 pintes durant le repas.


Kashia attend halloween avec impatience. Hier elle a ramené son costume. Un costume de soubrette bien sûr. Incorrigible. En plus elle m'a expliquée que le mec du magasin lui a demandé si elle avait besoin d'aide, puis son numéro, puis si elle avait envie de prendre un café. Vu comment les choses s'amorcent, moi aussi il me tarde halloween. (Faudra qu'on pense à creuser une citrouille.)

dimanche 12 octobre 2008

12.10.2008


Des fois, j'ai des pensées profondes et je me dis, « la vie, c'est vraiment trop dur ».

Ce matin j'ai du me lever tôt pour un dimanche (11h) pour bosser au resto. Oui, c'est tôt après une soirée de folie ou saturday night fever. Après le service du soir, avec Delphine nous sommes sorties vers Brixton, quartier jamaicain. Dans la boite il y avait trois blancs dont nous...Pas besoin de faire de longs discours sur la ségrégation, il suffit de constater...Idem concernant les moeurs féminines. Je n'ai jamais vu ça, une fille ne pourrait jamais sortir en France habillée comme la londonienne lambda l'est. En résumé ça donne, jupe très mini, décolleté très plongeant et escarpins très hauts (accessoirement, oreilles de bunny girl ou casquette de policier). En fin de soirée on voit des filles rentrer chez elles pied nus; qu'est ce qu'il ne faut pas faire... J'avoue que si certaines portent bien ce look de femme libérée, sur d'autres ça flirte avec le vulgaire...Quoi qu'il en soit, c'est une chose que j'apprécie ici, que votre jupe vous aille bien ou pas, tout le monde s'en fiche.

Donc nous avons dansé (en escarpins) jusqu'à 3h, heure à laquelle la boite a fermé. Trop tôt à mon goût...Le temps de rentrer il était bien 4h. Le temps de manger, papoter, il était bien 5h.

Il paraît que Yann, le cuisiner du Petit Normand s'est bien amusé aussi. Il a fini au terminus d'une ligne de bus après s'être endormi durant le trajet. Il a pris je ne sais quel train. Est monté dans notre appartement et a dormi sur le pallier (?!). Je ne sais pas pourquoi. Et ce matin, il est directement parti au travail. Voilà le parcours ordinaire d'une fin de soirée londonienne...

11.10.2008


Toujours du beau temps.

Ce matin j'ai donc rencontré Dan le boss du pub, je commence mardi – en essai. We'll see. L'ambiance a l'air sympa; j'ai rencontré quelques membres du staff, des anglais et un type d'Afrique du sud. Mon entretien n'en était pas un, je pense que le boss voulait juste voir mon faciès. De toutes façons, tout est plus simple ici. Pas de « quelles sont vos qualités? Quels sont vos défauts? Vous avez de l'expérience? Avez vous un casier judiciaire? Pourquoi vous voulez ce job? ». Au plus tôt je commencerai le service à 10h du mat' et finirai au plus tard à minuit.

Les flics passent toujours sur l'avenue à fond, faisant hurler leur sirène. Moi je dis, il ne doit y avoir rien d'urgent, c'est du bluff. Tout ça pour arriver plus vite au pub j'imagine...

En parlant de pub, The Hawley Arms, situé à Camden (quartier des punks), le préféré de Amy Whinehouse va rouvrir (il avait brûlé). Et dans la presse gratuite tout le monde manifeste son inquiétude pour la santé de la rockstar. Ca lui permettra de retrouver prochainement ses copines en rehab... Visiblement, les Anglais suivent de plus près l'actualité people que politique (cf le nombre de pages consacrés aux potins dans les journaux...). Enfin bon, ça fait du bien de ne plus voir le mot « Sarkozy » et le nom de « Carla » à chaque paragraphe. « Black Friday » titraient hier les journaux – ah si, l'économie les préoccupe un peu tout de même.

Si j'apprécie le fait qu'ici les gens aient une meilleur culture musicale qu'en France, leur culture littéraire laisse cependant à désirer...Chez les libraires on ne trouve pas d'édition de poche, juste des best sellers (romans policiers, sulfureux, trucs commerciaux pour les filles, fantasy). C'est limité... Heureusement, j'ai ma bibliothèque de voyage avec moi comprenant du Sartre, Bukowski, Soldjenitsyne. Et un dictionnaire of course.

*La musique qui va avec: Rehab - Amy Winehouse

samedi 11 octobre 2008

10.10.2008


Je ne suis pas efficace. J'ai l'impression de tourner en rond parfois. Ca fait partie de la découverte, on ne peut pas aller droit au but quand on débarque.

Les ouvriers ont fait leur come back pour finir les escaliers. Parce que c'est la mode ici de poser de la moquette partout il faut croire... Du coup, Kashia en a profité pour brancher un des ouvriers. Elle regarde trop la télé je crois. En plus ils n'étaient pas du genre bien musclés en marcel. Non. Mais l'un d'eux était Polonais, alors bon, ça lui a fait une excuse pour lui demander son numéro. Peu après, je les ai vu prendre une pinte à la terrasse du pub d'en face. Affaire à suivre.

Je fais ma gossip girl, je viens de découvrir la série du même nom. Par le producteur de Sex and the city. Ca a l'air sympa (bien que manichéen) mais il paraît que ça a fait un bide ici...
Demain j'ai rdv avec le boss d'un pub à cinq minutes à pied. J'espère que je comprendrais ce qu'il me dit – il a un pur accent londonien et au téléphone c'est pas évident... De toutes façons ils sont prévenus, c'est écrit sur mon cv, je suis une frenchie qui débarque...Delphine me dit que le cycle des trainings ne fait que commencer. Au début elle a un peu galèré, fait des essais par ci par là qui ne furent pas concluants. Qui vivra verra...

Je trouve que la vie ici n'est pas si chère qu'on le dit. Il est évident que les anglais moyens ont un pouvoir d'achat plus élevé que les Français moyens. Il suffit de regarder leurs voitures pour comprendre...On dirait qu'elles sortent toutes de chez le concessionnaire.

Ce que j'apprécie ici aussi c'est les trottoirs propres, l'herbe verte et bien taillée.
J'en ai donc la preuve, oui, l'herbe est plus verte ailleurs.

J'aime bien le quartier mais c'est un peu trop calme à mon goût, trop résidentiel. Je pense déménager dans un endroit plus proche du centre à l'avenir.

J'ai acheté un carnet pour noter des mots de vocabulaire. Parce que des fois ça peut porter à confusion. Je ne savais pas que drap se dit sheet par exemple...

vendredi 10 octobre 2008

La mode londonienne.


Il n'y a pas une mais des modes londoniennes. Des habits traditionnels indiens, jamaicains, saoudiens aux dernières créations, tout est permis.

Créativité ou mauvais goût?

A vous de voir...ICI.

jeudi 9 octobre 2008

09.10.2008


Hier soir mon essai au restaurant ne s'est pas trop mal passé, en plus c'était calme. Comme c'est un resto français on fait semblant d'appliquer l'étiquette versaillaise. Du style, ramasser les miettes après le plat, même s'il n'y a pas de miettes. Disons que c'est folklorique...

Aujourd'hui il faisait beau encore.
C'est le chantier dans la maison, les moquettes ont été refaites et des ouvriers ont investi les lieux. Du coup, j'en ai profité pour virer plein de meubles inutiles de la chambre, avec le consentement de la propriétaire, mais sans celui de ma colocataire. Cette dernière est trop bordélique, ces travaux seront une bonne occasion pour elle de faire du tri. Et j'ai aussi fait de la place pour moi dans la chambre car Kashia squattait les trois quarts des meubles...Vive la vie en communauté! Hier elle aurait du nettoyer les parties communes mais ne l'a pas fait, trop lazy pour ça.

Avec Delphine on reprend les choses en main car sous ce toit personne ne prend aucune initiative...

Today j'ai déposé un CV au pub pas loin. Les employés ont l'air tarés, ou bourrés, je sais pas...Et aussi dans un restaurant français à Clapham; le type a dit qu'il m'appellerai pour un training – je dois avouer que c'est tout de même plus simple de travailler avec des francophones au départ...

Je suis allée refaire une clé pour l'appartement et je peux enfin entrer et sortir à ma guise.

Delphine m'a montré des boutiques sympas à Clapham. On verra quand j'aurai un full time job. Pour l'instant ce week-end je vais travailler en extra au Petit Normand.

Demain je pense aller au centre, je n'y ai pas encore mis les pieds alors que ce n'est pas si loin. J'irai probablement voir des expos (Bacon et Rothko).

* Bonus: photo de ma dernière soirée frenchie.

08.10.2008


Il fait beau. Il paraît que tous les matins le ciel est bleu et dégagé mais que cinq minutes après tout peut changer...

Je fraternise avec les colocataires. Kashia raconte sa vie en guise de thérapie. Elle s'est séparée de son mec anglais qui devait partir en Australie. Mais finalement il ne part pas et a déjà trouvé une autre copine (il l'a marqué sur son profil facebook...). Donc elle déteste les hommes.
Concernant Ejazz, c'est moins palpitant. Sa petite amie n'en est pas vraiment une puisque Rachel est en réalité une poupée blonde gonflable que ses collègues (dont Delphine) lui ont offert pour son anniversaire.
Les deux pakistanais du bas sont toujours aussi insociables, RAS.

J'ai enfin mes propres clés. OK, à Tooting market ont peut faire des doubles bon marché mais ma clé ne fonctionne pas et tout à l'heure je me suis retrouvée enfermée à l'intérieur de l'appartement...

Concernant la faune et la flore locale, il me reste bien des endroits à explorer et des espèces à étudier. Dans le King George's park d'à côté il y a pas mal d'écureuils gris qui ne semblent pas farouches. Et des pigeons obèses qui doivent finir tous les restes de bouffe qui trainent. Delphine m'a dit que la nuit on pouvait croiser des renards dans la ville...Je ne sais pas si je vais sortir le soir en fait car pour me rassurer encore plus, elle a ajouté que toutes les semaines il y avait au moins un adolescent qui se faisait poignarder dans la rue. Et bien sur tout cela est rapporté dans la presse gratuite entre un article sur le criket et les frasques de Pete Doherty.

Concernant mon avenir professionnel, rien de concluant. J'ai reçu un email scandaleux de quelqu'un cherchant des filles « open minded » pour travailler dans un appartement, 750 pounds par jour. La prostitution, une voie à laquelle je n'avais pas songé à vrai dire...
Un autre mec m'a téléphoné pour un job mais c'était à l'autre bout de la ville alors tant pis...Je l'ai trouvé assez familier et friendly au téléphone. Suspect en fait. Mais Delphine m'a dit que c'est comme ça ici, quand on te téléphone pour un job on te parle comme si tu étais de la famille.

Hier soir, après notre thé à la violette (de Toulouse), Delphine m'a tiré les cartes. On ne croit pas vraiment à l'ésotérie, c'est plus pour le fun, comme lire son horoscope dans le journal. Donc, en gros, je vais galérer mais l'issue de mon séjour sera positive. Et il paraît que ce jeu de carte dit vrai car Delphine avait bien vu que Kashia allait se faire larguer vers le 27 septembre.

Il me tarde halloween. Je suis curieuse de voir ça. Kashia m'a dit que tous les gens étaient bourrés dans la rue. C'est loin de mes clichés avec des enfants sobres qui demandent juste des bonbons. Les magasins ont déjà sortis les citrouilles et à poundland (l'équivalent de « tout à un euro ») j'ai vu de sublimes costumes. A suivre.

Je trouve qu'il y a trop de gros gamins ici. Hier j'en ai vu un qui se gavait de je ne sais quel gâteau à la crème et en avait plein les doigts. J'avais envie de l'entarter avec. Au supermarché j'ai vu des gâteaux d'anniversaire aux couleurs fluo; je n'oserai pas manger de ces gloubiboulga là au risque de me transformer en Casimir...
Ici, ils ne connaissent pas les produits bio. Tous semble plus insipide, comme s'ils avaient ajouté de l'eau dans mon jus d'orange et mon yaourt. Le jaune d'oeuf est blanc. Puis dans le quartier on ne trie pas les déchets...Ils sont vraiment comme ces américains jemenfoutistes. Du genre à se dire, « après moi, le déluge ».

...

Cette après-midi, sun bath au parc. Comme il fait beau, les gens jouent au tennis – il y a pas mal de terrains. A tester même si je ne me souviens même plus des règles du jeu.

J'ai rencontré les collègues du boulot à Delphine, Yann et Sam qui sont cuisiniers au petit Normand. Des Français exilés depuis des années.

Pinte de cidre au pub d'en face. Faut croire que ça devient déjà une habitude.

Ce soir je fais un training au restaurant d'en bas. Il paraît qu'il faut dire « Bon appétit », c'est plus typique.

mercredi 8 octobre 2008

07.10.2008


Bien sûr il ne fait pas beau. Mais ici comme ailleurs, il ne pleut que sur les cons comme on dit...

Hier soir avec Delphine j'ai testé le pub d'en face, The park tavern. Assez cosy, 3 pounds la vraie pinte de cidre, pas comme celles qui sont insipides et hors de prix en France... Il paraît qu'on peut se connecter là-bas, je pense que ça fera un bon prétexte pour y mettre les pieds. Je ne comprends toujours pas pourquoi Delphine arrive à pirater la connection de je ne sais qui et pas moi alors que je suis juste un étage en dessous. La vie est mal faite.

Pas de photos pour l'instant. Et oui, je suis old school avec mon appareil photo argentique. Ca laisse libre cours à votre imagination...

Aujourd'hui on est allées à Tooting market, un marché dans le quartier indien. On y trouve des produits frais pas chers et tout un tas de babioles. Ca me rappelle un peu Arnaud Bernard à Toulouse...Je pense que j'irai acheter mes fruits et légumes là-bas car au supermarché c'est trop cher! Les prix de la nourriture ne me choquent pas vraiment, c'est pas donné en France non plus...Mais bon, ici la gamme de produits est plus limitée. Y a tout un tas de pain de mie qui sert à rien mais on trouve quand même des baguettes acceptables. Et je suis désormais fan des cookies. Y a des trucs en boite qui m'intriguent, je suis certaine que c'est dégueulasse mais je testerai quand même.

J'ai rencontré la propriétaire de l'appartement où je suis. Elle s'appelle Christina, c'est une polonaise mariée avec un français, ils vivent ici depuis vingt ans. En bas de chez moi ils ont un restaurant, « Le petit normand » (à prononcer avec l'accent british). Comme on est chez les libéraux, Christina ne m'a même pas demandé mon nom ni un centime pour la chambre. Demain je vais sûrement travailler pour elle, elle me montrera comment ça se passe comme ça si elle a besoin d'une serveuse...J'ai aussi mis une annonce online en mentant, disant que j'avais de l'expérience dans la restauration, que j'étais ici depuis un mois et avais de bonnes connaissances en anglais...

Sinon, j'ai aussi appris que je pouvais demander une équivalence de ma licence; ce qui me permettrait de donner des cours de français et devenir riche (environ 2000 pounds par mois, il paraît).

Ce soir Delphine travaille. Je peux donc squatter sa chambre, sa connection. C'est difficile de ne pas avoir sa propre chambre. Kashia qui la partage avec moi fait des études de comptabilité ici depuis deux ans, et fait je ne sais quel job à côté. Elle a mon âge, parle bien anglais, semble sympa mais bon...

J'ai aussi croisé les deux autres Pakistanais qui ont leur chambre au rez de chaussée. Ils disent à peine bonjour. Delphine s'est disputée avec eux pour une histoire de ménage (c'est des porcs); du coup je pense qu'ils détestent les Françaises en général...

Sinon j'aime bien prendre le bus, et m'asseoir en haut, comme une grosse touriste, pour regarder le paysage qui défile.

*La chanson qui va avec : La pluie fait des claquettes - Nougaro.

06.10.2008


Me voilà Merton Road, dans le quartier de Clapham junction au sud de Londres...

Flash back: ce matin départ 10h35 de l'aéroport de Toulouse. Tinou est venue me dire au revoir armée d'un panneau « goodbye Robert, have fun » avec photo du crew des Glandues. Ca m'a rendue nostalgique d'un coup...

Enfin, le moment fatidique est arrivé et il a fallut embarquer. Quand j'ai dit au revoir à papa j'ai vu ses yeux embués. Je suis partie sans me retourner. Mais de la porte d'embarquement au décollage de l'avion, j'ai passé une heure à pleurnicher. Je me disais c'est normal, mais je me trouvais débile en même temps, me disant que c'était moi qui avait acheté ce putain de billet d'avion. On ne se prépare jamais assez psychologiquement...

Je me suis sentie heureuse et excitée jusqu'au moment où il a fallut embarquer. Je n'étais pas trop triste de dire au revoir à tout le monde. Puis là, seule, dans l'attente je repensais à mes grands-parents, ma mère, ma soeur, mes amis escazeauciens, Audrey, Warda, Perrine...Et l'euphorie est retombée d'un coup.

J'ai même pas pu dormir dans l'avion pour oublier, des gamins braillaient. J'avais choisi le côté du hublot pour regarder le paysage. La ville rose qui devient minuscule. Puis quelques heures après, les moutons qui se dessinent sur l'herbe verte; et des villas immenses avec cours de tennis qui m'ont fait penser à Match Point de Woody Allen.

Ma valise de 33kg40 était un boulet et j'ai cru ne jamais arriver jusqu'au train...En plus, j'avais médité ma phrase pour acheter mon billet, cela durant tout le vol. Et le mec du guichet n'a même pas compris. Imaginez ma déception...

Delphine est venue me chercher à Clapham. Le quartier semble sympa; cosmopolite et middle class. Il y a un centre commercial pas loin, un grand parc, des pubs. Tout ce qu'il faut pour survivre en somme.

Je partage une chambre avec une polonaise, dans la même maison que Delphine. Cette dernière mériterait d'être canonisée... Heureusement qu'elle est là pour m'aider à m'intégrer à la vie londonienne...Je ne me sens pas seule. On est deux à avoir envie de vin et de fromage – les autres habitants de la maison sont Pakistanais, plus du genre à faire cuire des chapatis en fait.

Nous sommes donc six à vivre sous le même toit, je n'ai pas encore rencontré tout le monde. Je ne paie pas cher, 55 livres par semaine. Mais bon, ça me dérange un peu de partager la chambre et ne pas avoir mon propre espace. C'est un début.

Ca m'a rassurée de voir qu'un des Pakistanais, Ejazz (ne me demandez pas comment s'écrit son nom, c'est déjà bien que je m'en souvienne) parle plus mal anglais que moi et arrive à survivre ici... Il ne parle pas français – enfin si, il connait juste des insultes. Normal quoi.

Y a mille trucs à dire.
La prochaine fois.

PS: je me sens lésée car depuis sa chambre qui est au troisième, Delphine parvient à pirater le wifi de je ne sais qui alors que moi qui suis au second n'y arrive pas...

vendredi 3 octobre 2008

Bienvenue sur le blog d'Elodee


Option numéro 2 : je quitte la France pour Londres.

Le programme des réjouissances à venir: je raconte ma vie.


* La chanson qui va bien: London calling, The Clash.