vendredi 20 novembre 2009

22.06.2009


Je suis rentrée en France.
Mon flacon de parfum s'est vidé dans mon sac, imbibant ma brosse à dents. Mon haleine sent les fleurs des champs.

Sur mon lit, cette carte postale avec une image de Banksy, une déclaration d'amour de Nicholas que je n'ai lu qu'une fois arrivée. Sinon ça aurait pu me tenter de rester sur l'île.

Ces derniers instants à Londres ont été fous.

Le vendredi j'ai été invitée à manger chez Mike et Anna. Elle a cuisiné un plat très anglais, un kedgeree; et avait acheté du fromage british. Je l'aime beaucoup; pas seulement car elle a donné mon numéro à Nick mais aussi car elle respire la bonté. Elle m'a invitée à revenir chez elle si j'avais besoin d'un hébergement à Londres, j'ai vraiment apprécié.

Le samedi je suis allée à East London passer mon TOEFL. Je n'étais pas prête, n'avais pas ouvert un bouquin mais on peut considérer que les neuf mois précédents passés en Angleterre étaient un bon entrainement. Je m'attendais à une fac high tech vu le nom : college of business et computing. Mais j'ai en fait atterri dans l'endroit le plus déprimant de Londres: tableaux horribles aux murs, moquette rouge défraîchie, fausse plante. Au début de l'exam, j'avais envie de partir et profiter de ma dernière journée libre à Londres. Mais non, je suis restée jusqu'à la fin, j'avais tout de même claqué 185 dollars...
Le soir, je suis allée chez Nicholas, on a commandé à manger indien et je me suis endormie, exténuée devant son film préféré (14 angry men). Le matin, je suis partie travailler.

Ce dimanche là, c'était mon dernier shift. Après le service, je suis restée boire avec mes collègues. Ils m'ont offert un livre de cuisine et un coussin avec l'union jack. J'ai été touchée. Contre toute attente, je n'ai pas pleuré.

Ce matin, je me suis levée à 9h. Nicholas a déclaré avoir une course à faire. Il n'est revenu que 2h après, alors que j'étais douchée, avais nettoyé ma chambre, fini de boucler mes valises. On a mangé des croissants, des mûres et bu du smoothie à la mangue. Il m'a ensuite offert son livre préféré: keep the aspidistra flying d'orwell. Puis le taxi est arrivé, il m'a accompagné. J'ai enregistré mes bagages. Puis il a pris une bière, une doom bar comme à son habitude; et moi un expresso.

J'ai volé.

Papa m'attendait.

A la maison, maman arrosait les fleurs. Elle avait cuisiné un civet de lièvre pour moi. On a bu l'apéritif. J'ai téléphoné à mamie. Regardé le film de ma soeur. Pensé à Nicholas. Défait mes valises. Me suis dit que ma vie était un gros bordel.

Photo: en hommage à Jono Cox, l'homme le plus déjanté du monde

mardi 23 juin 2009

23.06.2009



Je suis rentrée.

Fin de la saison 1.

Prochainement, tout ce qui n'a pas été révélé (ou presque).
Et l'épilogue.

Merci de votre fidélité. Aurevoir.

vendredi 19 juin 2009

19.06.2009


Alors voilà, on est vendredi, et tout le monde parle de mon départ. Dimanche c'est mon dernier jour au travail; le chef m'a demandé ce que je voulais manger pour mon « dernier repas ». Super, j'ai droit au même traitement de faveur que celui accordé aux condamnés à mort...Je déteste les dernières fois.

Je pense arriver à gérer les valises. Même si j'ai été prise d'une crise d'achat compulsifs vu le cours de l'euro et préfère faire mon shopping ici (trois jeans achetés en deux jours – par exemple). Puis je laisse la moitié de mes affaires chez Nicholas S. C'est pas comme si je partais pour toujours.

La comédie musicale du Roi Lion était bien. Même s'il y avait plein de chinois (le metteur en scène est asiatique). Un beau théâtre, de beaux costumes, et de la bonne glace double chocolat pendant l'entracte. En sortant, j'avais des chansons dans la tête et sautillais sur le trottoir telle une antilope.

Hakuna matata.

mercredi 17 juin 2009

17.06.2009



J'ai passé un bon week-end ensoleillé à faire découvrir Londres à Ophélie et Ludo. Ils ont tellement aimé que leur séjour a remis en question leur projet de déménager à Bruxelles. Je pense que ce qui est bien dans cette ville, c'est que grâce à la diversité qui l'habite, tout le monde peut y trouver sa place et s'y sentir chez soi (c'est bien là mon problème d'ailleurs).

Lundi il faisait presque beau et avec Sam je suis allée à la piscine. Puis bien sûr il a plu donc on est rentrés.

Sûrement le stress, la fatigue et l'appréhension de rentrer, je me sens mal. Hier j'ai fait un double service mais j'étais trop faible. (J'ai mal aux glandes salivaires)

Ce soir je vais voir la comédie musicale du Roi Lion; vendredi soir je suis invitée à un repas chez des amis. Je ne sais pas encore ce que je veux faire de mon dernier samedi soir (après le TOEFL...). Et dimanche soir c'est rassemblement au Earl Spencer pour un dernier verre.

Je vais commencer à faire mes bagages. Sachant que je ne pourrais pas tout emporter, je vais dans un premier temps prendre tout ce qui pourrait m'être potentiellement utile cet été.

On n'est que mercredi, c'est bizarre, j'ai l'impression que cette semaine n'en fini pas, comme si je voulais la faire durer plus longtemps.

vendredi 12 juin 2009

12.06.2009




Ce soir je vais à St Pancras Station récupérer Ophélie et son copain, ils viennent de Paris pour le week-end. Du coup, je ne travaille pas, c'est cool.

Hier j'ai enfin fini mes demandes de master. J'avoue que sur le dernier je me suis un peu lâchée: en plus de la lettre de motivation ils demandaient une réflexion (entre 3 et 5 pages) sur notre formation passée, nos projets futurs. En gros, j'ai cassé le système universitaire (pas complètement, surtout la méritocratie). Et j'ai conclu en citant Jean Claude Dusse : « Fonce, sur un malentendu ça peut marcher ».

Sinon, je suis allée manger un cheesecake à la crème brûlée au coffee shop de la mère à Yazmin. Elles ferment à la fin de la semaine et vont ouvrir une boutique de cadeaux.

Toujours pas envie de partir.

mardi 9 juin 2009

09.06.2009


Ce blog a été bien trop censuré.

Ce que je pense vraiment: en France tout le monde me dit « Rentre, rentre, tu nous manques! ».
A Londres, tout le monde me dit « Reste, reste, tu vas nous manquer! ».

Et moi je suis au milieu.

Ce qui pourrait faire pencher la balance en faveur du fait que je revienne en Angleterre (je ne suis pas encore partie et songe déjà au retour): l'absence de Sarkozy, la mentalité des gens, les opportunités de trouver un job, Nicholas S. (et je ne parle pas du Président).

(Désolée maman.)

lundi 8 juin 2009

08.06.2009



La soirée filles au Earl Spencer s'est bien passée, on s'en est encore sorties pour une modique somme, bénéficiant d'un discount spécial employés. Ma mort professionnelle est annoncée, marquée d'une astérisque rose sur le tableau du personnel à la date du 21. Le jour de l'été, je n'y avais pas songé.

Je sais aussi qu'une fille va récupérer ma chambre, une Française d'origine Algérienne.

Je sais tout ça mais ne réalise pas vraiment que je pars. J'ai le sentiment que je prends juste des vacances.

Vendredi soir, on a remis ça avec les filles du pub, nous sommes allées clubber ensemble. Autant dire que je profite des nuits londoniennes.

Ce week-end, Ophélie, une copine qui est à Paris, et son copain viennent à Londres. Dernière fois que je joue les guides.

Toujours dans les dossiers d'inscription pour la fac, ça me semble interminable et je n'ai même plus envie de m'appliquer à écrire des lettres de motivations convaincantes.

La date du TOEFL approche. J'ai été plus studieuse que ça dans ma vie.

J'ai hâte de revoir tout le monde, mais en même temps je ne suis pas sûre de vouloir quitter ce que j'ai construit ici. J'ai le sentiment que je vais rentrer, que rien n'aura bougé en France, que je retrouverai ma chambre dans le même état, les gens qui auront fait des choses intéressantes (ou pas) ces six derniers mois mais seront les mêmes.

Le cul entre deux chaises. Je me demande comment on dit ça en anglais...

mardi 2 juin 2009

02.06.2009


Hier soir avec Delphine on a fait des crêpes. La tout nappé de sirop d'érable que j'ai ramené du Canada. Et en buvant du champagne détourné au Earl Spencer.

Demain soir, j'ai un repas prévu au pub avec des filles avec qui je travaille. Je passe bien assez de temps au pub mais c'est vrai qu'être client est aussi des fois agréable. Du coup, j'ai voulu envoyer un sms à une de mes managers pour l'inviter. Sauf que j'ai reçu en retour un texto signé J. (et ma manager s'appelle Anna). J'ai compris trop tard mon erreur: j'ai en fait invité mon boss Jono à dîner dans son propre pub. Une fois, Anna m'avait appelée avec le portable du boss donc j'ai pensé que c'était son numéro. Heureusement, demain Jono a des invités et il ne se joindra pas à nous. Par politesse je n'ose pas lui avouer que l'invitation ne lui était pas destinée...

Il fait toujours aussi beau. Après le travail je suis allée m'allonger sur l'herbe du parc. Une mère polonaise apprenais à sa fille à sauter à la corde. Je me suis dit que le vélo lui serait une chose plus utile. Je me suis aussi dit que je me souviendrai comment on dit « saute » en polonais. Mais j'ai oublié.

Pendant ce temps, je commençais à lire « Errances » de Raymond Depardon; un livre avec ses photos et dans lequel il raconte non pas ses voyages ni ses balades mais ses errances.
« L'errance est une espèce de quête du lieu acceptable, une quête aussi de ces zones intermédiaires, avec toujours cette même question: qu'est-ce que je fais là? ». C'est vrai que je me suis moi aussi par le passé plusieurs fois demandée ce que je faisais à Londres, je n'étais pas en voyage, ne me promenais pas. Maintenant, je n'erre plus ici. Je dois partir et pourtant Londres est un lieu plus qu'acceptable. Ma deuxième ville.

lundi 1 juin 2009

01.06.2009


Plus que trois semaines ici, alors j'en profite au maximum.

Il fait beau. J'ai un coup de soleil. Qui l'eût cru?

Dans les parcs, les cours de tennis sont bondés et les vieux retraités jouent au bowling sur gazon.

Je prépare mes dossiers d'inscription pour la fac. C'est laborieux. Je me surprend à détester l'administration française alors que dans la plupart des intitulés des masters que je demande il y a le mot « administration » ou « politique publique ».

Dernièrement, j'ai été à un barbecue chez Justin, un des chefs du Earl Spencer. Et à un festival sur l'Espagne où j'ai bu de la fausse sangria.

Voilà.

mardi 26 mai 2009

26.05.2009


Toujours la même équation: + de vie sociale = - d'actualisation de blog.

Ca y est, la reprise fût dure mais je suis dans le bain.

Mon dernier mois ici. J'ai réservé un vol pour le 22 juin. Le compte à rebours est lancé.

Bizarrement, je n'ai jamais autant apprécié ma vie londonienne que maintenant. Et j'ai aussi pris conscience de mon attachement pour la ville en partant au Canada et me rendant compte que mon quotidien me manquait.

Avec le semblant de soleil dont on dispose ici, je suis malgré tout invitée à 3 barbecues par semaine. Il faut tenir le rythme.

Aujourd'hui, Jono m'a offert une tasse "employee of the month". Lui, prétend être le boss du mois. Il a détourné le sirop d'érable que j'avais ramené pour tout le monde. Résultat, on a eu des pancankes au miel ce dimanche. Plutôt décevant.
Charlie, agit à l'image de son maître. En bon cleptomane, il a l'autre jour dérobé l'os du chien d'un client.

mardi 19 mai 2009

19.05.2009


Là-bas j'étais une touriste. Et en rentrant à Londres, je me dis que je me sens comme chez moi.

J'ai visité: Montréal, Québec et New York.

Rien qui ne laissait penser à l'épidémie de grippe - si ce n'est 2 japonais avec des masques - et cette brochure qu'on a reçu ici pour éviter la propagation...

Retour au réel: ce matin je devais travailler - problème de communication.

J'ai envie de regarder plein de séries américaines.

Photo: jardin botanique de Montréal, en mode je suis une touriste.

dimanche 3 mai 2009

03.05.2009


Je suis en vacaaances!

Je n'ai pas eu de vraies vacances depuis Noel. Et tout le monde sait qu'à Noel, on ne fait rien de bien productif, ni palpitant (l'activité la plus extrême étant ouvrir les huîtres).

Demain je m'envole au Canada. Enfin...
Je n'arrive pas à boucler ma valise, je veux emporter trop de trucs. Mais en même temps, je me dit, voyager léger serait une excuse pour faire du shopping.

Aujourd'hui, c'était skirt day: autrement dit, toutes les filles du Earl Spencer portaient une jupe.

Peut-être quelques signes de vie quand je serai de l'autre côté de l'Atlantique. On verra.

jeudi 30 avril 2009

30.04.2009


Dernière publication d'avril. Je suis prête à affronter le mois de mai.

J'entretiens la vive conviction que les trois brins de muguets séchés du jardin que ma mère m'a expédiée me protègeront de la grippe porcine durant mon voyage au Canada. Concernant le nombre de cas décelés, suspects ou je ne sais quoi, encore un fois la France montre son talent en ce qui concerne la falsification des chiffres (après ceux du chômage par exemple).

En ce moment je me souviens de mes rêves, ce qui ne m'arrive pas souvent. Je rêve en anglais, et à chaque fois j'insulte des gens (en français). C'est quoi mon problème? Ca doit me manquer de ne pas dire « putain » à chaque fin de phrase.

Jono m'a offert un stylo magique qui s'efface.

Les cafards de l'appart sont morts.

*Sur la photo, c'est Ben Frost.

mardi 28 avril 2009

28.04.2009


Bon, comme d'habitude, à chaque fois que je dois voyager, y a un soucis. J'ai déjà survécu aux bombes thaïlandaises alors c'est pas une petite grippe qui va me faire peur.

Aaah, le pouvoir des médias. C'est vrai que le mot « virus mutant » est assez flippant. On appelle ça de la prévention, il paraît. Moi je crois que ça ne fait pourtant qu'augmenter la psychose. Et je préfère à la rigueur qu'on me parle de Carla et l'autre princesse espagnole qui porte la robe de je ne sais plus quel créateur.

Dans le Monde on lit:

(les commentaires en italiques sont mes propres réflexions)

« Quels sont les pays les plus armés pour résister à ce genre d'épidémie ?
Les plus avancés sont les Chinois (imaginez le pouvoir de cette phrase hors de son contexte, ça ferait bien mal à l'occident de le reconnaître). Pour juguler (je jugule, tu jugules? Ça existe?)l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), ils ont construit un hôpital doté de 600 lits à l'isolement et développé des services pour la prise en charge des malades contagieux (ah oui, c'est bien les plus avancés alors. Faut croire qu'ils avaient tout prévu voire sont à l'origine d'une conspiration. Tout ça pour être les maîtres du monde dans de plus brefs délais). En Italie, il y a deux hôpitaux avec des dispositions similaires (bouh la honte! Que deux!). En France, nous ne sommes mêmes pas capables d'enrayer des épidémies comme la gastro-entérite et la grippe traditionnelle (même pas capables! Vous imaginez! Une nation de notre rang! Derrière les Chinois et les ritales...). »

Bref.

Si à mon retour on me met en quarantaine, ça me fera des vacances supplémentaires.

Je crois qu'on ne regarde pas dans la bonne direction.
Le danger, le vrai, vient d'ailleurs.

*Photo d'un invader mutant repéré à Notting hill.

lundi 27 avril 2009

27.04.2009


La délation. C'est moche. Pourtant, dans le métro londonien, des posters géants font la promotion de la nouvelle « anti-terrorist hotline ». Rien de plus naturel, une suggestion glissée comme ça, entre une pub pour le chocolat au lait (mais light) et des vols easyjet pour Malaga à partir de 56£.

Il y a bien les hallucinations collectives. Alors pourquoi pas la paranoïa collective. Je prescris une thérapie de groupe.

En parlant de terroristes, le lien est vite fait avec mon pote Sam, Palestinien. On a pris un dernier verre ensemble. Il rentre à Gaza. C'est triste, tous les gens que j'aime bien partent de Londres...Du coup, je suis allée trainer vers Brick Lane et j'ai noté un détail. Tout comme à Toulouse les noms des rues sont traduits en occitan, les panneaux de Brick Lane sont aussi en Indien (j'ai d'abord cru que c'était du Thaï mais vu le nombre de mecs qui veulent te vendre du curry, c'est sûr, c'est de l'indien).

*Photo hors de propos, comme d'habitude. D'une mouche qui jouait du piano debout. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

dimanche 26 avril 2009

26.04.2009


Des fois, les profs de philo sont cons. Ils donnent des dissertations à leurs élèves du type : « l'art est il utile? ». Et les gamins d'en conclure que NON.

Du coup, ma soeur qui voulait étudier l'histoire de l'art remet son avenir universitaire en question. « J'ai envie d'être utile ». Du coup, elle pense s'investir dans la protection de l'environnement, passer son permis de conduire, et faire du couchsurfing dans des fermes (ou un truc du genre).

C'est pas facile d'avoir 17 ans.

Encore moins d'en avoir 22, des fois. On a de moins en moins droit à l'erreur niveau « orientation ».

Puis il y a ces lettres de motivation que je dois rédiger pour mes dossiers de master. Comment se mettre en avant sans mentir? J'ai toujours eu envie de leur écrire :

« Très cher professeurs, moi aussi j'ai envie d'être utile. Acceptez moi dans votre master. J'ai tous les diplômes qu'il faut, et des mentions aussi. Je parle français, pas trop mal anglais, et je peux aisément améliorer mon espagnol.

Bien entendu, je n'ai aucune expérience dans le domaine qui m'intéresse mais comprenez moi. Vous aussi, qui n'êtes jamais sorti de l'université, qui êtes simplement passés du statut de l'auditeur à l'orateur, que connaissez vous du monde du travail? Je vous comprend, ce n'est pas facile d'être un intellectuel tous les jours. Alors tentez de me comprendre à votre tour.

Je n'ai plus foi en la méritocratie, et ne suis pas sûre que votre diplôme m'aidera à trouver un vrai boulot, devenir riche et utile. Mais ça peut toujours aider. En espérant que vous aurez apprécié ma franchise (même si ce n'est pas la principale qualité requise en matière de science politique). 
Ci-joint mon CV qui dit aussi la vérité (ne vous focalisez pas sur la photo, je ne suis pas qu'un physique).»

Je suis sûre que cette candidature retiendrait leur attention.

samedi 25 avril 2009

25.04.2009


Visite de Cambridge.

Je suis partie de King's Cross Station. Non pas sur le quai 9 ¾ qui mène au lycée Poudlard mais d'un quai quelconque. On a pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

Au moins, on avait presque la chance de notre côté, le temps n'était pas trop pourri (après la pluie, le beau temps. Enfin une maxime qui dit la vérité) et Séverine avait même sorti ses nu pieds. Moi, prudente, j'avais mon parapluie.

Je m'attendais à trouver une ville peuplée de l'élite du monde. Et bizarrement, j'imaginais l'étudiant lambda de Cambridge comme un geek à lunettes, un peu autiste sur les bords (si on ne l'est pas, on le devient vite après de longues heures passées dans la pénombre d'une bibliothèque). En réalité, la future élite du monde est tout ce qu'il y a de plus banal.

J'ai même vu des diplômés qui fêtaient ça, avec le costume qui va avec, les parents fiers de leur progéniture. Et la photo sur le gazon trop vert pour être vrai. Tout ça pour dire que Cambridge, c'est rock'n roll: une fois le diplôme en poche, on ne respecte plus les règles, on ignore les panneaux « pelouse interdite » pour aller prendre la pose en compagnie de papa-maman.

Etudier à Cambridge, ça doit être une expérience.

Nous nous sommes contentées de visiter quelques collèges. En particulier, King's collège et St John's. Je ne me lasse pas de l'architecture gothique anglaise.

Entre les parcs, les collèges et les églises de la ville, serpente un fleuve. Le canotage constitue une des attractions majeures. Ce n'était pas des gondoles, mais on se serait presque crues à Venise. Et the bridge of sighs ressemble étrangement au pont des soupirs (version ritale).

J'ai vraiment aimé découvrir ce que peut être une ville-campus anglaise. Les ruelles, les marchés, la nature presque sauvage, tout semble teinté de ce charme provincial qui manque à Londres. On deviendrait presque débile à force de vivre en ville, et tel le parisien qui s'émerveille au salon de l'agriculture, la vue de champs et de chevaux depuis le train vous rend simplement heureux.

*Hier:

Un client du pub m'a donné une pièce canadienne par erreur. Une pièce de 25 cents qui ressemble aux 10 centimes de pounds. Sauf que dessus, le portrait d'un caribou remplace celui de la reine...

J'ai découvert que les anglais avaient leur sangria. On appelle ça un « dressed pimm's ». La recette: Pimm's (alcool traitre qui ne semble pas alcoolisé), limonade, menthe fraîche et tous les fruits frais qu'on peut trouver (concombre inclus). Le pimm's se boit tellement facilement dès les premiers rayons de soleil qu'on ne compte pas une pinte par personne mais un pichet (véridique).

jeudi 23 avril 2009

23.04.2009


J'ai enfin eu l'explication à cette intrusion policière dans notre appartement. Les flics cherchaient en fait Ijazz mon ex coloc Pakistanais. Visiblement, l'asile politique lui aurait été refusé (ce qui m'étonne sachant qu'il est issu d'une minorité qui se fait massacrer) mais j'imagine qu'il a mal du remplir le formulaire.

Bref, Ijazz est désormais recherché. Il a un faux passeport Suèdois (pourquoi pas, même s'il n'a pas vraiment le physique qui va avec). Et il a présenté cette fausse pièce d'identité au job center (équivalent de l'ANPE). Il s'est jeté dans la gueule du loup en somme.

Sinon, samedi je visite Cambridge. Ce fût difficile de se décider, y a tellement d'endroits à découvrir...

En face de ma fenêtre, les préfabriqués moches et inhabités ont été reconvertis depuis peu en garage pakistanais. Les tas de pneus, c'est idyllique comme vue

mercredi 22 avril 2009

22.04.2009


Il fait beau et je suis enfin allée me poser dans l'herbe du parc d'à côté. Ce n'était pas arrivé depuis des mois; depuis octobre en fait. Les oiseaux chantent, les écureuils gambadent et des mecs au torse laiteux jouent au rugby.

J'ai acheté mon guide touristique pour le Canada et vais pouvoir commencer à me mettre dans l'ambiance. Je pense que là-bas je vais être la reine du pétrole vu le taux de change: 1£ = 1.8$ canadien.

Ce matin j'ai vu un couple de vieux qui prenaient un café en terrasse avec leur animal de compagnie atypique: un perroquet. Je me suis dit que vu l'espérance de vie de ces oiseaux, il s'agissait d'un bon choix pour tous les frustrés affectifs.

J'ai imprimé plein de dossiers d'inscription à des master. Je déteste remplir les formulaires. Ils demandent tous une réponse accompagnée de pièces jointes telles que des enveloppes de tailles différentes. Sauf que les formats qu'ils veulent n'existent même pas en Angleterre. Et je suis sûre qu'une enveloppe au format non règlementaire est un motif suffisant à recaler un candidat.

Heureusement, j'ai une tablette de 230g de chocolat, vendue à moins de 2£.

mardi 21 avril 2009

21.04.2009


Hier soir je n'arrivais pas à dormir alors je me suis relue et j'ai trouvé cette vieille pensée à propos de mon blog : « Il faudra que j'écrive un article sur l'immigration polonaise en Angleterre. Et je sais de quoi je parle, il y a du ketchup Pulitzky dans le frigo ».

Ce devait être un peu prémonitoire, cette histoire d'immigration.

Parce qu'à 5h50 (du mat') j'ai été réveillée par quelqu'un qui frappait à la porte de l'appartement. Vu l'heure, je me suis dit que mes colocs devaient dormir à poings fermés et ne seraient pas descendus acheter quelque chose en oubliant leurs clés. Le bruit se faisant insistant, je suis sortie de ma chambre. Et là, je savais qu'il fallait que je sois percutante.

Alors j'ai demandé « Yes??? ».

Les coups ont cessé mais personne n'a répondu. Du coup, je suis allée me recoucher pensant que ce devait être un gars bourré qui n'avait rien d'autre à faire. Une fois dans mon lit, les coups ont repris de plus belle. Je commençais à me dire qu'en fait, de l'autre côté ce devait être un psychopathe. J'ai fermé la porte de ma chambre à clé.

Finalement, Sam s'est levé.

C'était les flics.

Sur le coup, c'était tellement surréaliste de les voir débarquer là que j'avais l'impression d'être dans un rêve absurde. Du coup,mes souvenirs sont assez troubles. Quatre flics je crois, dont une femme.
Ils m'ont demandé si je vivais seule dans cette chambre, d'où je venais et mon passeport.

« Quelqu'un » les avait informés que « quelqu'un » n'ayant pas de papiers en règles vivait sous notre toit. Je ne sais pas qui sont ces quelques uns.

Après avoir réveillé toute la maisonnée et contrôlées nos pièces d'identités, ils sont partis. Moi j'ai fermé ma porte après le « sorry love » de l'officier.

De retour dans mon lit, j'ai réalisé que ça c'était vraiment passé et me suis dit que ces keufs là étaient vraiment nourris à la série américaine pour mener de telles interventions pour rien. Je ne sais même pas si c'est légal de rentrer chez les gens comme ça. La prochaine fois je leur demanderai leur mandat de perquisition.

Avant de tomber dans mon sommeil, je me suis dit que cette histoire était folle. Et j'ai compris ce que voulait dire « Etat policier ».

Sinon, la soirée au Earl Spencer était bien.

En cas d'urgence, appelez le 999.

*PS: expo à voir pour ceux qui sont à Paris.

dimanche 19 avril 2009

19.04.2009


Brièvement.

Si A + B = AB, plus de real life = moins de virtual life. Ce qui entraîne moins d'actualisation du blog. (PAS DE QUOI S'ALARMER MAMAN).

En d'autres termes, ma vie est presque palpitante en ce moment.

Ce soir, je vais à une soirée plage au pub. Nous avons exceptionnellement fermé à 5h pour faire la fête (bien mérité après Pâques) entre membres du personnel.

Samedi je vais visiter une ville anglaise avec Séverine. Peut-être Canterburry car en fait le billet pour Bath, acheté au dernier moment est trop cher.

J'ai passé quelques jours en compagnie de Johannes. Pour approfondir ma connaissance de la ville, j'ai visité l'abbaye de Westminster (style gothique anglais comme j'aime) et l'expo du Tate Modern sur les constructivistes (Popova et Rodchenko). Je crois que là, j'ai plus ou moins fait toutes les expos des grands musées londoniens du moment.

Je passe de plus en plus de temps à East London. Parce que même si aucun guide touristique n'en parle, c'est là que ça se passe (pour vivre et sortir pas cher). Je le saurai pour la prochaine fois.
Alessandro part bientôt alors nous avons fait un repas ensemble (mélange du cuisine italienne et un « upside down » Palestinien -enfin un plat dont je ne me souviens plus du vrai nom arabe), suivie d'une tournée des places to be de Brick Lane.

Sinon, quand j'ai donné mon dernier loyer à Kristina, 40£ auraient bizarrement disparus. Je suis trop stupide, j'ai juste déposé mon enveloppe derrière la bar du restaurant, sans faire vérifier le montant à Delphine. Je ne sais pas ce qui s'est passé, si mon loyer s'est mélangé au contenu de la caisse ou quoi. Je ne veux accuser personne. Résultat des courses, il va falloir que je paie les 40£ manquantes (je suis sûre d'avoir donné le bon montant à la base, j'avais vérifié). Une leçon de plus pour moi, je crois que je ne vais finir par ne plus faire confiance à PERSONNE dans ce pays. Ils veulent tous de la thune, les rapaces. Et je suis tellement fatiguée de négocier pour tout que s'ilS me demandaient un rein, je ne dirais sûrement pas non.

J-15 avant le Canada.

Je vais enfiler mes tongs et collier de fleurs pour ce soir.

dimanche 12 avril 2009

12.04.2009


Happy Easter (Joyeuses Pâques quoi)!

Comme c'est jour de fête, on a eu des pancakes au pub. Et des fraises. Et des oeufs au chocolat.

Le cuisinier Justin m'a offert un Kinder Surprise. J'avais oublié que ça existait.

Quand j'étais petite je trouvais que c'était génial. Surtout les boites de 12 en forme de maison enneigée qu'ils vendaient à Noël. Ils ont changé le design de l'oeuf jaune en plastique contenant le jouet. Plus besoin d'utiliser ses dents pour l'ouvrir. Pas trop tôt après toutes années. Je pense qu'il aura fallut une cinquantaine de procès intentés par des parents dont les gamins furent victimes d'étouffements à base d'oeuf en plastique pour que Kinder fasse quelque chose. Bref, j'ai eu un chat orange en cadeau dedans. Trop facile à monter. On a tous conclus que les Kinder Surprise, c'est plus ce que c'était. C'était mieux avant.

Ce soir je ne fais rien. Ca fait du bien. J'ai le sentiment que depuis une éternité entre le travail, les visites, mes sorties, je n'ai pas passé une soirée banale et contre productive, avachie chez moi. Si j'ai assez d'énergie, je me fais les ongles.

J'ai lu aujourd'hui dans le journal (The Observer) un article intéressant au sujet d'immeubles squattés par des artistes. Sur le papier ça semble sympa, et loin des clichés de squats crados avec poils de chiens sur la moquette et coloc qui fait une overdose dans la baignoire.
Non, là, il s'agit d'artistes qui un fois leurs études terminés, squattent des apparts. En Angleterre, ce n'est pas un crime et le squattage est même parfois encouragé par les mairies de quartier vu le nombre de bâtiments inoccupés. En particulier, l'article citait mon quartier, celui de Wandsworth. Ca m'a étonnée. Et du coup ça m'a dégoutée vu le fric que je claque dans mon loyer... Rien que pour ça, ça donne envie de se mettre à la peinture.

La mode de vie en squat est présenté comme offrant une grande liberté, pas besoin de payer de loyer(dans la capitale la plus chère d'Europe, ce n'est pas négligeable), donc pas besoin de travailler comme un forcené, et plus de temps pour se concentrer sur ses créations. Aussi, ces squats sont des sortes de collectifs d'artistes qui organisent par le suite des projets culturels.

En lisant ce genre de chose, je me dis que Londres est comme un iceberg. La ville n'est pas vraiment ce dont elle a l'air. Les trucs touristiques, chers, les clichés sont la partie émergée. Je trouve que découvrir la partie immergée de l'iceberg est plus difficile voilà pourquoi la découverte de cette ville nécessite du temps. Au départ, j'ai été déçue en arrivant à Londres, je m'attendais à trouver plus de plans sorties undergrounds, plus de subculture. Il faut bien chercher pour en trouver. Pour ça, il faut aller parfois dans les quartiers les moins attractifs comme ceux d'East London. C'est d'ailleurs sur ces murs là que s'affiche le street art; les beaux quartiers n'en veulent pas.

En tous cas, la nouvelle génération de « posh squatteurs » (squatteurs chics), des bobos anglais en plus rock'n roll, sont de plus en plus attirés par les beaux quartiers. Pourquoi se refuser ce plaisir après tout...

Je sais ce que je veux être dans une prochaine vie (ou celle là...): une posh squatteuse.

samedi 11 avril 2009

11.04.2009


Maman, Marlène et Tatie viennent de repartir. Dernière image, l'ombre de ma soeur derrière la vitre teintée de la BMW, conduite par un Pakistanais bien sûr. On écourte les au revoir, fait semblant de ne pas avoir la larme à l'oeil.

Comme à chaque fois après le départ de visiteurs, ma chambre me semble bien trop grande pour moi toute seule.

De toutes façons, dans 2 mois je rentre en France. C'est décidé, « je reste » comme diraient les autres chez Lepers. Une fois mon TOEFL passé, je boucle les valises.

Entre temps, le travail, les révisions, les visites et mon voyage au Canada vont pas mal m'occuper je pense.

Je suis en train de planifier une visite de ville avec Séverine, peut être Cambridge, ou bien Bath ou Canterbury. On a que l'embarras du choix; et c'est vrai que les beaux jours donnent envie de sortir de Londres.

Aujourd'hui, il pleut. Ce soir je travaille, c'est mieux que se morfondre sur le départ de sa famille de toutes façons.

Je crois qu'elles ont apprécié le séjour même si elles en sont ressorties plus ou moins ruinées...

Un soir, nous sommes allées manger ensemble au Earl Spencer. Elles ont ainsi fait la connaissance de Jono qui s'est joint à notre table. Il n'était pas trop soul, un peu bien sûr, et son jeu était de prendre des photos de tout le monde (je pense qu'il aime juste l'éclair produit par le flash). Sinon, hier il s'est rasé le crâne. Je pense qu'il faut y voir là un acte d'automutilation. Comme la fois où il s'était repercé l'oreille au milieu du pub...En tous cas, on a été traitées comme des reines (vin, crevettes, fromage offert et discount sur le repas).

Avec la famille nous avons fait les classiques de Londres. La relève de la garde est la plus grosse supercherie qui soit. On a attendu 30 minutes pour rien avant de s'apercevoir qu'exceptionellement il n'y avait pas de changement de la garde...J'aime autant Covent Garden, China Town et l'ambiance de Soho.

On est allées à Portobello road, au marché. J'aime beaucoup l'atmosphère du quartier, à la fois bourgeois mais poétique et décalé avec des façades aux couleurs pastels ou flashy. J'aime les magasins d'antiquités et la boutique de vrais cup cakes.

J'ai enfin visité l'intérieur de la cathédrale St Paul qui s'est avérée être très belle. Avec Marlène nous sommes montées au pas de course jusqu'au sommet (plus de 200 marches) mais après cet effort je n'ai pas trop eu le temps d'apprécier la vue car je devais travailler. C'était bien quand même. J'aime bien être perchée et regarder passer les gens dans la rue, des fourmis.

En parlant d'insectes, on ne voit plus de cafards. Les cadavres sont désormais évacués...

Le frère à Kasia est là.

Demain c'est Pâques, je travaille. RAS. J'ai du chocolat Harrod's en stock, ça me satisfait.

Bientôt au Earl Spencer nous organisons une soirée avec le personnel. Barbecue au programme et tongs de rigueur. Je vais pouvoir sortir le collier de vahiné offert par les escazeauciens avant mon départ, avec des fleurs bleu blanc rouge. Faut bien que je sois cliché des fois, les Anglais aiment bien ça.

*Bonus: une photo de deux filles que je connais pas et qui crânaient à Picadilly Circus.

06.04.2009


J'attends les filles de la famille. Maman va sûrement larmoyer comme d'habitude...

Un mec est enfin venu pour traiter les cafards. Apparemment, ils vont tous sortir du leur terrier, mourir sur le dos et leur congénères survivant vont les dévorer. Ainsi, le poison se propagera et ils seront tous éradiqués. Pour combien de temps?

Hier soir je suis sortie à Brick Lane avec Sam (coloc à Malou, pas le mien) et Alessandro. Ce dernier nous a fait une démonstration de la fièvre rock'n roll sur du James Brown, il dansait, comme possédé par la musique. C'était marrant, tout le monde le regardait. Bientôt, il rentre en Italie. Dans un mois aussi, Sam rentre en Palestine. Ca fait 8 ans qu'il n'y est pas revenu et n'a pas vu sa famille. Même s'il sait que c'est dangereux, il défini sa relation avec sa patrie comme une addiction. Il a juste besoin d'être chez lui. Son seul regret: ne pas être né Israëlien. Il m'a expliqué que même dans les pays arabes, il est mal vu et dès qu'il montre son passeport on le soupçonne de terrorisme.

Ca doit pas être facile tous les jours.

samedi 4 avril 2009

04.04.2009


Dans un mois exactement, je pars au Canada.

Je me tate toujours entre rester à Londres jusqu'à fin juin ou plier bagages après mon escapade américaine. Ca dépend des jours et de l'humeur en fait.

Quand je repense à Christina à qui je vais donner 20£ de plus par visiteur, comme on donne un os à ronger à son chien pour être tranquille deux minutes, je me dis, je pars. Quand je pense à Toulouse, ma vie d'avant qui me manque, je pars. Quand je calcule qu'en bossant à plein temps comme serveuse ici il est difficile d'épargner, je pars.

Quand je pense à tout ce que je n'ai pas encore vu ici, je me dis je reste. Quand je pense à perfectionner mon anglais, je reste.

On se croirait chez Julien Lepers. Sauf que chez lui, les candidats disent toujours « je reste » après le roulement de tambour.

Ce matin, je me suis levée à 5h45 et ça m'a fait drôle. Ca n'avait pas du arriver depuis le lycée ou conditions exceptionnelles (genre prendre un vol low cost super tôt). Les rues de Southfields étaient désertes. C'était assez plaisant. Ca m'a inspiré une future série de photos qui s'intitulera « Mes chers voisins ou « Guess who » ». L'idée: prendre en photo la facade des maisons. Elles ont toutes leur cachet avec bow windows, jardinet, portes aux couleurs différentes, vitraux. Ne pas oublier la belle voiture (toujours propre) garée devant. « Guess who » car c'est le nom du jeu « Qui est-ce? » en Anglais. Et que ce matin je me suis amusée à deviner qui pouvait habiter dans chaque maison seulement en fonction de la devanture.

Je m'égare.

Je me suis donc levée avant 6h pour aller préparer un petit déjeuner dans un hôpital pour enfants. Les patients n'ont pas le droit de sortir donc leurs familles leurs rendent visite. Avec les filles du Rotaract nous avons donc servi du pain perdu (appelé French Toast ici) et autres mets aux familles. La scène se déroulait dans une Ronald Mac Donald House. Le géant de la malbouffe a un coeur malgré tout et fait dans la charité – ou plutôt a eu la brillante idée de poser des tirelires sur ses comptoirs. En tous cas, la cuisine était immense, agréable, donnant sur un jardin, avec une salle de jeux pour les enfants. Mis à part une boutique « Ronald Mac Donald House » (comme si les gens qui y mettaient les pieds avaient envie d'emporter un souvenir de cet endroit...), pas de pub pour la chaîne de restaurants.
De toutes façons, leur enseigne est déjà sur le mur géant de Picaddilly et ils paient des hommes sandwiches (ou hommes big macs) pour tenir des panneaux dans la rue avec leur logo (job intéressant).

Je suis fatiguée mais n'arrive pas à dormir. Ce soir je travaille, ça va être pénible.

Flash back: hier j'ai vu Séverine, on s'est retrouvées à South Kensington. J'aime bien les quartiers bourgeois, c'est beau.
J'ai mangé un vrai cup cake lemon coconut (ceux que j'avaient goûtés jusqu'ici sont de pâles copies en fait).
J'ai remarqué que sur les feux tricolores, là où les piétons attendent pour traverser, à 2 mètres de haut il y a aussi un bouton pour les cavaliers. Quand ils peuvent passer, le cheval est vert. C'est plutôt cool.

Lundi, la famille arrive. Encore une fois je vais faire la guide.

jeudi 2 avril 2009

02.04.2009


(Say « no » in your mind.)

Rappel: au mois d'avril, ne te découvre pas d'un fil.

(Take a slow and deep breath)

J'ai parlé à Christina et contre compensation financière, elle me laisse vivre et accueillir qui je veux. C'est la crise, tellement facile d'acheter les gens ici pour quelques pounds de plus...

(Relax)

J'ai ouvert mes bouquins pour le TOEFL. J'aime particulièrement l'introduction et les conseils avisés qui y sont donnés: « If you start to panic in the examination room, close your eyes and say « no » in your mind. Tell yourself « I will not panic, I am prepared ». Then, take several slow, deep breaths, letting your shoulders drop in a relaxed manner as you exhale. »

J'ai rassemblé « quelques » affaires que je compte refourguer à ma mère quand elle viendra. Bon, en fait, ça rempli bien une grosse valise déjà. C'est fou tout ce qu'on peut amasser en quelques mois...Surtout quand on est une fille.

(Exhale)

mercredi 1 avril 2009

Plus belle la vie à East End London?


Archie abandonne sa propre fête d'enterrement de vie de jeune garçon pour s'entretenir avec Danielle, jusqu'où ira-t-il pour l'empêcher de révéler la vérité?

Peggy est choquée de voir ce que ses amies lui ont réservé pour son enterrement de vie de jeune fille; et Roxy essaie de garder son coup de foudre secret.


Voilà le résumé du dernier épisode de la cultissime série Eastenders diffusée par la BBC depuis 1985. Véritable succès en Angleterre, elle atteste que depuis longtemps les britanniques ont acquis le (mauvais) goût des soap operas. Il faut croire que les Français ont eux aussi, tardivement mais sûrement, été gagnés par cette nouvelle passion. Quand commence Plus belle la vie, le monde s'arrête, on mange ses haricots verts en silence, retenant parfois son souffle et « passe moi le sel » devient aussi irritant qu'un spectateur dévorant bruyamment son pop corn dans l'obscurité d'une salle de cinéma.

Un article du journal anglais The Independant s'interroge « How the French finally acquired a taste for soap? ». C'est vrai ça? Qu'est-ce qui nous arrive?

Visiblement, c'est Plus belle la vie qui a changé la donne en 2004.
PBLV, en abrégé, est devenu le partenaire des soirées des Français, comme un ami de la famille qui s'invite tous les soirs au dîner. On ne s'en lasse pas (?). La série a déjà réuni 13 millions de téléspectateurs et est définie par The Independant comme un « véritable phénomène culturel ». Je parlerai plutôt de non-culture (n'ayant jamais eu la patience de regarder un épisode de Plus belle la vie en entier)...

PBLV est construite sur le modèle des séries anglaises: comme dans Eastenders, les personnages sont issus des classes moyennes et inférieures de la société. Pas spécialement brillants, au physique banal voire parfois ingrat, avec leur lot de problèmes. Des personnages suffisamment humains pour que le phénomène d'identification fonctionne.

Cependant, on se lasse vite de regarder défiler devant nos yeux un quotidien banal, nous rappelant trop le notre. Pour pimenter la sauce, le scénario de Plus belle la vie met en scène 45 meurtres (en 4 ans, ce qui n'a rien de plausible), différents viols et kidnappings, une émeute, une épidémie...
PBLV exprime aussi le changement des moeurs de la société, montrant le premier baiser homosexuel à la télé française.

Le tout se déroulant dans le quartier marseillais fictif du Mistral. Eastenders met aussi en scène ses personnages autour d'un square victorien n'ayant jamais existé (The Albert Square). Des séries en hui clos qui nous rappellent une fois de plus que l'enfer c'est les autres.

Après PBLV, Paris 16ème (série que je n'ai encore jamais eu l'occasion de regarder) met en scène le gratin parisien du prestigieux arrondissement, les nouveaux riches west-enders, aux vies bling-bling . Une sorte de « Dallas-sur-Seine » d'après The Independant.

PBLV a impulsé une résurrection du banal et représente un véritable succès malgré sa qualité. Cependant, les Anglais, lucides, se demandent : pourquoi une nation telle que la France, avec une scène littéraire prestigieuse, une industrie du cinéma indépendant reste incapable de produire des séries télé plus intelligentes et réalistes?

Very hungry god


J'ai trouvé une photo de cette sculpture de Gupta dans The Times, en le feuilletant sur le comptoir du pub. Elle est constituée d'ustensiles de cuisine indiens.

"It's like finding a memento mori inside your Tupperware sandwich box"


Very hungry god pourrait aussi ressembler à un very hungry dog si on regarde bien.

Exposée dans une chapelle à Paris, exhibée sur une gondole à Venise; et aujourd'hui à Moscou. Pas à Londres, dommage.

*Sinon, ma mère m'a conseillé de faire une cure de vitamines. Parait que ça aide durant le changement de saison.

lundi 30 mars 2009

J'ai regardé Trainspotting


Choose life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, Choose washing machines, cars, compact disc players, and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol and dental insurance. Choose fixed- interest mortgage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisure wear and matching luggage. Choose a three piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing sprit- crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing you last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked-up brats you have spawned to replace yourself. Choose your future. Choose life… But why would I want to do a thing like that? I chose not to choose life: I chose something else. And the reasons? There are no reasons. Who need reasons when you’ve got heroin?

PS: Ceci ne signifie pas que j'ai sombré dans l'addiction à la drogue, mais que j'ai juste vu un bon film sur les junkies Anglais.

dimanche 29 mars 2009

29.03.2009


You should be back to Mongolia bro' and you're asking for your fucking money! You have 2 minutes to go out! I'm not joking! Fuck off!


Voilà. Jono était encore plein ce soir. Il a jeté une énorme bougie dans la cheminée; et tout le monde sait que quand il joue les pyromanes, c'est mauvais signe.

A la fin de la soirée, le commis de cuisine Mongolien qu'il emploie illégalement pour des services par ci par là, a eu le malheur de demander sa paye. Jono s'est emballé, il restait encore des clients. Et mis à part Anna, la nouvelle manager, il n'y avait pas grand monde pour le raisonner. Résultat des courses, le Mongolien dont je ne sais même pas le nom, s'est barré avant que le délai de deux minutes que Jono lui avait accordé se soit écoulé. J'étais vraiment désolée pour lui, et pour la manager aussi qui a du assumer toute une soirée avec un boss taré dans les parages.

Aujourd'hui, c'était aussi le dernier jour d'un de mes managers, Paul. Il va ouvrir son propre pub dans je ne sais quel coin de la campagne anglaise. J'espère juste qu'il ne deviendra pas une vieille épave comme Jono.

Sinon, hier soir je n'ai pas dormi sur mes deux oreilles.

Tout d'abord, nous sommes envahis par les cafards. Mais pas de petites punaises, non, de vrai, gros et juteux cafards...Dégoutant. Il paraît que les écraser répand leur oeufs et que la race cafard se perpétue de plus belle. Du coup, j'essaie autant que possible de les noyer dans les toilettes. Mais bon, comme animal de compagnie, on a connu mieux.

Donc, je disais, hier soir j'ai mal dormi car au moment de fermer mes yeux, j'ai aperçu papa cafard sur mon mur, juste au dessus de ma tête. Je n'ai pas réussi à avoir sa peau, alors pour ne pas qu'il revienne, j'ai dormi avec ma lampe allumée (il n'aime pas le jour).

Aussi, j'ai eu du mal à trouver le sommeil à cause d'un différend avec ma propriétaire.

1.J'ai trop de visiteurs il paraît. Oui, certes, 4 d'un coup un week-end; 2 autres le week-end d'après. Et la famille la semaine prochaine...(sans compter ceux qui vont se rajouter...)Ok, mais si on fait la moyenne, sur 6 mois, c'est pas énorme.

Donc hier soir je m'imaginais sdf à Londres, enfin non, je me disais que j'allais rentrer plus tôt que prévu car le temps pourri, la bouffe dégueulasse, l'humour de merde, les mecs gays, le coût de la vie et la précarité...Je compose avec tout ça, et qu'on ne vienne pas me dire après que je n'ai pas envie d'apprendre l'Anglais.

Je dois avoir dans la semaine une discussion avec ma propriétaire. Sa remarque est pour moi une intrusion dans ma vie privée car à partir du moment où je paie mon loyer, je pense que je peux disposer des lieux comme il me semble. D'autant plus que j'ai en ma faveur le fait que je sois une locataire modèle payant à temps et la plus maniaque qui soit...

A cours d'arguments, elle a ajouté que le fait d'avoir des visiteurs pourrait déranger mes colocataires. Je leur demanderai demain tiens, pour rire, parce que je pense qu'ils s'en balancent complètement. D'autant plus qu'à chaque fois mes convives sont très calmes, propres. Ne viennent à l'appart que pour dormir, prendre une douche avant de partir à la découverte de Londres.

Moi, je dis, si on m'enlève ça, le plaisir de faire découvrir mon nouveau lieu de vie aux gens que j'aime, il ne me reste rien.

2.Je boycotte mon lit une place avec des autocollants Némo et Footix. Oui je sais, ça fait rêver, mieux qu'un lit à baldaquin, fer forgé, coussins moelleux et couette en satin. En fait, j'ai juste récupéré le vieux matelas que mon coloc Sam voulait jeter, un deux places. Je voulais en conséquences me débarrasser de mon lit une place ikéa modèle 1995. Mais non. La proprio ne veut pas. Résultat des courses, je suis en train de le démonter pour le stocker dans je ne sais quel coin de la chambre. Faisons preuve d'imagination: les lates sous mon nouveau vieux matelas; la tête derrière l'armoire, les pieds sous le bureau. Ca devrait le faire. Et après il y en a qui revendiquent le fait d'offrir à leur locataire de parfaites conditions d'hébergement!

Il paraît que si j'avais demandé, j'aurais pu avoir un nouveau matelas tout beau pour mettre sur mon lit d'enfant de moins d'1m60! La classe! En attendant, je demande rien, juste qu'on me laisse vivre ma vie avec mes cafards. Puis la seule fois où j'ai demandé un rideau et une chaise (il y a 3 mois), bah...J'attends toujours!

Voilà, j'arrive à en rire ce soir, mais ça m'a pas mal tourmenté ces dernières 24h. Je trouve ça ridicule de créer des problèmes là où il n'y en a pas.

Au pays du non droit, j'ai aussi consulté un professionnel. Sam, le coloc à Malou. Il bosse dans la location d'appart et d'après ses dires le propriétaire n'a rien à dire concernant les visites que je reçois (ni le droit de me demander de payer plus – ce qui m'arrive). Le propriétaire doit aussi t'aviser de sa visite et ne pas faire la fouine puis se plaindre par la suite de la maltraitance infligée à Footix et Némo.

Ca passera, ou ça cassera.

Si j'arrive à mettre la loi de mon côté, ma chambre va devenir un squat géant. On appelle ça une revanche je crois.

La partie n'est pas gagnée.

En attendant, je murmure à l'oreille des cafards.

vendredi 27 mars 2009

27.03.2009


J'ai du retard dans l'actualisation de mon blog et ne sais plus trop par où commencer.

Les filles sont reparties en France et ça a fait un grand vide. C'était aussi très difficile de revenir au travail après 5 jours de repos...

Jono m'a offert un collier genre africain qu'il a du trouver dans un marché aux puces. Le même jour il se baladait avec un bonnet de vieille femme et un long manteau d'officier 10 tailles trop grandes pour lui. Les autres m'ont dit de ne pas porter son bijoux, qu'il devait être ensorcelé. Mais en fait, je pense que c'est plus un porte bonheur vu que le lendemain il est arrivé plein de choses positives autour de moi: Magick l'un des cuisiniers s'est marié, Ed a été promu manager et Alex a obtenu un poste de professeur de français au lycée très classe de South Kensington.

Maintenant, j'attends la visite de la famille. Le printemps n'est pas là en fait et ça me soule.

J'ai visité l'exposition Picasso à la National Gallery (pas la même que celle de Paris), c'était très bien fait.

Il me tarde toujours le Canada.

L'autre jour on a fait un repas entre colocs et ex colocs pour fêter l'anniversaire à Delphine.

Aujourd'hui j'ai un test d'anglais; un de mes cours est terminé et je vais pouvoir me concentrer sur les révisions du toefl.

Voilà.

mercredi 25 mars 2009

Filles dans le vent


Ce n'est pas donné à tout le monde.

*La chanson du moment: Tant qu'il y aura des hommes, Les Ogres de Barback.

jeudi 19 mars 2009

19.03.2009


Demain c'est le printemps, et Sandra et Christine arrivent. La saison s'annonce belle.

Je me suis inscrite pour passer mon toefl à Londres le 20 juin. Maintenant il faut que je me plonge dans les Bibles en anglais que mon cousin m'a gracieusement prêté.

Hier soir je suis allée à une réunion du Rotaract; en invités nous avions deux japonais. Une est prof de japonais, et l'autre était là car son père voulait qu'il soit bilingue (l'idée n'avait pas l'air de spécialement l'enchanter). En tous cas, j'ai enfin ce que je veux, je suis assez à l'aise en anglais pour discuter avec des gens venant du bout du monde.

Jono est de retour d'Argentine. Je peux lui refaire des macchiato, et il remercie « Melody ». Il semble moins cadavérique, mais est toujours aussi taré.

Tout va bien. R A S.

*Photo: Frida Kahlo, parce que je l'aime bien.

mardi 17 mars 2009

17.03.2009


Comme c'est St Patrick's Day, les Anglais mettent leurs préjugés sur les Irlandais (vu comme des beaufs - pas faux d'après mon expérience) de côté. Encore un prétexte pour boire à outrance...

*La photo qui va avec: un vieil Anglais et son chapeau de St Patrick, Hyde park. Et une juive qui veut convertir l'univers.

lundi 16 mars 2009

17.03.2009


Je pense que comme guide, je suis pas mal. Je me suis moi même surprise en constatant le nombre de choses que l'on peut découvrir ou faire découvrir en une seule journée à Londres. Je songe à pousser ce concept à l'extrême pour offrir aux Japonais une visite de la ville en 35 minutes. Un bon business je pense.

Mes amis escazeauciens sont désormais repartis en France. Un de perdu, dix de retrouvés; le week-end prochain les filles débarquent. On remet ça.

J'ai vu du déjà vu, pris le temps de regarder les endroits où je passe souvent, sans être consciente de leur beauté.

On a vu la relève de la garde, ça faisait longtemps. Folklorique mais trop long. C'est pas comme s'ils dansaient la tecktonik.

Il a fait les plus belles journées que j'aie vu depuis que je me suis exilée ici.

Je leur ai montré les musées incontournables, la « gastronomie », les pubs, les clubs, l'ambiance des quartiers. Je leur ai mis des « mind the gap » dans la tête.

Pour la première fois je suis allée à Hyde park un dimanche. Au speaker corner, des illuminés pseudo-engagés ou qui ont une foi démesurée font leurs discours perchés sur des seaux ou des escabeaux. J'ai recencé parmi les plus charismatiques: une juive qui hurlait, un musulman barbu, un Indien catholique, un marxiste avec étoile rouge, une vieille raciste, un mec qui voulait changer le logo de la BBC, un autre qui parlait de ses hémorroïdes...

On est sortis sur Brick Lane qui est devenu un des quartiers à la mode. Les loyers sont les plus bas de Londres, d'où une population jeune et plus ou moins rebelle.

Ceci est un résumé très bref et sec. Il y a des choses qui ne se racontent pas mais s'expérimentent.

16.03.2009


Comme la photo en atteste, j'ai croisé Laurent Romechko dans un bar de Brick Lane . Ou alors était-ce Laurent Ruquier?

Bon anniversaire en tous cas...

Prochainement, le récit de mon week-end.

jeudi 12 mars 2009

11.03.2009


Ce soir les escazeauciens débarquent à Londres; et je pense qu'on va passer un bon week-end.

Les Anglais devraient se demander d'où vient cette réputation internationale, pourquoi personne n'aime leur « gastronomie ». Eux, s'en accommodent parfaitement. Dans leurs supermarchés on ne trouve pas de vrai aliments pour cuisiner mais mille variétés de pain de mie, des cookies à profusion et des boites de conserves avec des légumes en plastique. On s'habitue à tout, au début, ça me choquait. Maintenant, je trouve que les yaourts coupés à l'eau, c'est pas si mauvais.

Hier au pub, un Français qui vient de temps en temps et qui est chef dans un restaurant de Chelsea est venu manger. Il m'a demandé ce que je lui conseillais. A première vue, cette « pie » remplie de steak mariné dans de l'old peculiar (bière), n'avait l'air pas mal. Manque de chance il a trouvé ça dégueulasse, pour reprendre ses mots. Je me sentais mal de lui avoir conseillé de commander ça. Le cuisinier n'a pas compris qu'il ne puisse pas aimer. Les autres clients avaient fini leur pie. Je crois que quand on ne connait que la cuisine anglaise, on s'y fait très bien, on peut même aimer ça. Mais bon, pour ceux qui connaissent le vrai sens du mot « gastronomie », c'est plus complexe...

PUIS CEUX QUI JOGGENT AVEC UN SAC A DOS APRES LE BOULOT...

...je ne les comprend pas. Je les admire en même temps. Après avoir plié leur costume, rangé leurs pompes cirées dans un sac à dos. Et troqué cette tenue contre un short et des baskets. Ils courent.

Où trouvent-ils l'énergie? Certains sont restés vissés à leur chaise pendant 8h et n'en peuvent plus. D'autres doivent être agoraphobes et fuient les transports en commun.

C'est un bon choix écologique aussi. J'essaie d'imaginer tous les londoniens qu'on arrive à entasser dans des bus à 2 étages; tous ces gens courant d'un bout à l'autre de la ville pour se déplacer. Ce serait hallucinant (awesome!).

Finalement, je comprend ceux qui joggent avec un sac à dos après le boulot.
Mais celles qui tentent le mode marche rapide en baskets et jupe de tailleur...Non, je ne comprend pas.

dimanche 8 mars 2009

08.03.2009


Réveillée par les rayons du soleil, j'étais confiante. Mais rien de plus traitre ici que le temps. Je devrais le savoir! Nuages, pluie. Et ce soir j'avais les mains gelées.

Je suis allée pour la seconde fois aider une association étudiante à distribuer des sandwiches à des SDF. Normalement, c'est bien rôdé, bien organisé. Mais cette semaine, à cause de loosers partis faire du windsurf je ne sais où et qui n'ont pas ramené le van à temps, on a du improviser. On est partis en métro, tractant les sandwiches dans des valises. C'était assez folklorique. S'il n'y avait pas eu CCTV pour nous espionner, on aurait pu en distribuer dans la rame. Du coup, vu qu'on était en retard, il n'y avait pas beaucoup de monde qui nous attendait. Moins que d'ordinaire en tous cas. Tout ça pour ça. Mais bon, paraît que ce sont les petits gestes qui comptent et font la différence.

vendredi 6 mars 2009

06.03.2009



Quand il fait quatre rayons de soleil, mon manager Don sort sa collection printemps-été de chemises fluos (orange, jaune...). Ca va bien avec les jonquilles sur le comptoir.

Sinon, concernant « LA crise »: je suis bien contente d'avoir pris cette année de césure histoire de ne pas me retrouver sur le marché du travail au mauvais moment. Ok, peut-être que dans un an ce ne sera pas plus brillant. Dans ce cas je partirai apprendre l'Espagnol.

Je pense donc à l'avenir, c'est de saison de se soucier des stages, du toefl, du master et tout ce qui implique un remplissage de formulaire en lettres capitales, à l'encre noire. Chiant.

Du coup je pense aussi aux vacances, au Canada; et à cette expo sur Picasso qui a l'air intéressant (à la National Gallery).

Ce soir, dîner entre frenchies au programme, chez Séverine.

Le soleil brille. J'ai envie de jardiner (j'ai deux pots de fleur).

PS: j'allais oublier, ça fait pile 5 mois que je me suis exilée.

mardi 3 mars 2009

03.03.2009


Juste pour dire qu'il y a des primevères et des crocus dans les parcs. Et que les arbres bourgeonnent.

Ca fait plaisir.

*Bonus: un blog montrant l'éclectisme des vitrines des magasins londoniens.

dimanche 1 mars 2009

01.03.2009


Ca y est, on est en mars, le mois de février est définitivement trop court. Mais, de bons moments en perspective ces 31 prochains jours: visite des escazeauciens; Sandra et Christine. Il me tarde de jouer les guides.

L'autre jour il faisait soleil, oh miracle; et Delphine avait eu l'idée lumineuse d'investir dans un reblochon. On s'est donc fait une tartiflette et se serait presque crues à la maison.

Hier je suis partie en session shopping avec des filles du pub. J'ai vu Albert Dupontel en vrai, Carnaby Street, au bras d'une femme brune. Ca m'a fait halluciner, je ne croise jamais de célébrités d'ordinaire (ou alors je ne les reconnais même pas).
J'ai découvert Kingly Court, un endroit sympa où un peut faire du shopping (élu mon préféré). J'ai mangé un cupcake au chocolat surmonté de bonbons Haribo. Et ça m'a rappelé qu'avant j'avais des poupées dites « cup cake », dont la robe permettait de les transformer en gâteau.
Dans une boutique vintage j'ai trouvé une barrette surmontée d'une pomme, exactement la même que celle qui appartenait à ma mère durant je ne sais quelle décennie et que j'avais cassée. Du coup, après le cup cake, histoire de prolonger la nostalgie, j'ai acquis cet accessoire.

jeudi 26 février 2009

26.02.2009


Enfin la bague au doigt; celle offerte par mes parents pour mon anniversaire. Expédiée par colis, entre boites de pâtés (assez pour tenir jusqu'en 2012) et journaux subversifs anti-sarko. Comme un goût de déjà vu qu'il est bon de savourer.

Hier c'était Pancake day, équivalent de la chandeleur. Ma théorie concernant les pancakes: les Anglais ne sont pas assez doués en cuisine pour réaliser des galettes aussi fines que les crêpes d'où l'épaisseur.
Pancake day coïncide aussi avec notre Mardi Gras; c'est le même principe, utiliser tous les aliments caloriques stockés dans les placards avant les Cendres et la pseudo-diète jusqu'à Pâques (quelqu'un suit encore ces genres de principes?). En tous cas, si lorsqu'il s'agit de se priver, personne n'est partant, lorsqu'il s'agit de faire sauter les pancakes c'est une autre histoire. J'ai pas encore eu le temps d'en faire...

Rien de neuf.

Jono est parti hier en Argentine voir ses gamins. Trois semaines de vacances au Earl Spencer. Ca va être long et triste sans lui, qui va me divertir? Avant, il me surnommait « Mélody »; désormais je suis « Symphony ». Il se renouvelle sans cesse...

La 5ème de Beethoven pour la route.

lundi 23 février 2009

23.02.2009


Récit de mon anniversaire: alors que ma famille, de l'autre côté de la Manche avait acheté un gâteau, un vrai fait par un pâtissier, j'ai soufflé des bougies sur une pizza et un tas de croissants.

J'ai travaillé, bu un verre au Earl Spencer, suis sortie au Bar Rumba où on n'écoute pas de la rumba mais du hip-hop. Des cartes, des cadeaux (T-shirt, tasse, bijoux – c'est tout pour le moment). Donc je m'en sors pas mal mis à part question gâteau.

dimanche 22 février 2009

22.02.2009


22, v'là les flics!

C'est mon anniversaire, alors je me souhaite le meilleur à moi même. Avoir 22 ans le 22.02, je trouve ça assez classe. Ca sonne presque comme une formule mathématique magique; une suite de chiffre chargée de sens – comme le 666.
J'ai déjà reçu un cadeau de la part de Sandra (merci!) même s'il n'est que 3h du mat'. Il y a des choses qui tombent à pic.

Demain (enfin, aujourd'hui) je travaille à midi mais le soir on va fêter ça.

Hier il a fait un soleil radieux de printemps. Pour une fois j'étais levée tôt (9h) et suis partie en ville me balader et prendre des photos. Les rues étaient bondées, entre le fait que le soleil brille, que ce soit les vacances, le week-end. A Covent Garden, les artistes de rue faisaient leur show, des gens pique-niquaient à St James parc. Il en faut peu pour être heureux.

Joyeux anniversaire à moi même.

mardi 17 février 2009

17.02.2009


Récit d'un road trip n'importe où, n'importe comment.

Avec les jumelles, on avait donc décidé d'aller voir ailleurs. On a loué une voiture. Le pilote était tout désigné sachant que pour louer un véhicule ici il faut être âgé de plus de 23 ans et avoir plus de 3 ans d'expérience de conduite: Audrey.

Dès le matin, ça commençait mal. Même si on était en retard sur notre timing, ce n'était qu'un détail. Quand on a voulu louer la voiture (une toyota Yaris à laquelle il aurait été judicieux d'apposer un autocollant « touristes Français à board »), nous étions censés déposer une caution de 250£. Il s'est avéré que le mec ne voulait pas de cash, et aucune de nous n'avions assez d'argent sur notre compte. Heureusement, chez les libéraux, les services fournis sont rapides voire instantanés: un virement à la Barclay (banque de Monsieur tout le monde) et le tour est joué.

Les débuts furent laborieux mais nous sommes rentrées saines et sauves. Déjà, le fait de rouler à gauche représentait une expérience à part entière, dont les sensations sont dignes de celles que procurent tous les sports extrêmes.

Concernant la conduite anglaise, la courtoisie est bel et bien un mythe. En plus de conduite dangereusement, le terrain n'était pas vraiment praticable. Les autoroutes sont gratuites d'où des chaussées pourries, pas éclairées, aux glissières rouillées. Aussi, l'équivalent des nationales sont étroites et drainent une population de poids lourds qui roulent au milieu de la route. Vive la privatisation et le manque d'entretien qu'elle engendre. Vive les rond points à l'envers.

Tentant de garder notre gauche, nous sommes arrivées sans mal à Stonehenge. Le site reste impressionnant mais entouré de deux axes routiers important qui cassent un peu la magie du truc. Les commentaires sur Stonehenge nous ont appris qu'en fait on ne sait pas grand chose sur le pourquoi d'un tel monument. Edifice religieux, scientifique ou à caractère politique???

Ensuite on s'est alanguies dans les prairies, non loin des troupeaux de moutons. Le paysage champêtre s'est avéré plutôt décevant. Nous nous attendions à trouver de grand espaces verdoyants mais en fait, des genres de marécages, ni plats ni vallonnés, bordaient les routes. Autre déception: nous pensions pouvoir emprunter des chemins de campagne mais sortis dans grand axes, il n'y a rien.

Seconde escale: Salisbury. L'auberge de jeunesse était bien, calme et propre. La ville était pittoresque, avec une place dont l'architecture rappelait un peu celle du nord de la France. Nous avons visitée la cathédrale, probablement une des plus belles que j'aie vu, dans un style gothique anglais. Même dans la maison de Dieu, les caméras de CCTV nous observaient, enregistrant les chants d'une chorale d'enfants. Voir la campagne fut relaxant, mais à 22h, Salisbury ressemblait un peu à une ville fantôme. Du coup, nous nous sommes retrouvées dans un pub où les autochtones nous regardaient telles des étrangères, et se sentaient tellement chez eux qu'ils s'autorisaient un rot entre chaque pinte.

Après une nuit de sommeil réparateur, nous nous avions planifié de longer la route côtière jusqu'à Brighton. Première non-escale à Southampton (port d'où le Titanic est parti) qui était en fait un port industriel...Deuxième escale à Porthmouth. Pas transcendant mais promenade agréable le long de la mer. Plage de galets et mouettes dans les airs, pour planter le décor. Ensuite, nous avons découvert qu'il n'y avait pas de route touristique longeant la côte mais que de grands axes...

Alors on a fini à Brighton, station balnéaire de prédilection des Londoniens. La ville m'a fait bonne impression. Nous avons vu le palais impérial, en style orientalisant de mauvais goût, faisant penser à un château en carton de Disneyland. Assez improbable comme monument...Puis le musée de Brighton, petit mais complet.
La cerise sur le gâteau: un ponton géant sur lequel on trouve une fête foraine. Je n'aurais jamais imaginé voir des montagnes russes flottant au dessus de la mer. Vous n'aviez même pas osé en rêver, les Anglais l'ont fait. Après avoir claqué quelques pounds, tentant désespérément de gagner des peluches, nous avons décidé de rentrer. Je reviendrai à Brighton durant les beaux jours.

Après ce road trip, nous sommes rentrées, autant comblées qu'exténuées. Pas facile tous les jours de s'accorder des vacances.